A 98,97  %, Gibraltar a rejeté une souveraineté partagée entre Londres et Madrid

Comme prévu, par 98,97 % de "non" et 1,03 % de "oui" à la question posée par référendum, Gibraltar a massivement plébiscité le statu quo, jeudi 7 novembre. Colonie britannique, elle est, colonie britannique elle veut rester. Sur les quelque 20 500 électeurs du Rocher, 88 % se sont rendus aux urnes et ont répondu, quasi unanimes, par la négative à la question : "Approuvez-vous le principe selon lequel la Grande-Bretagne et l'Espagne devraient se partager la souveraineté sur Gibraltar ?"
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Cédé "à perpétuité" par l'Espagne à la Grande-Bretagne, aux termes du traité d'Utrecht (1713), Gibraltar, selon ce texte, devrait redevenir espagnol, dans l'hypothèse, improbable, où la Couronne britannique renoncerait à ses droits sur cette minuscule enclave stratégique (6,5 km2). Gibraltar, soucieux comme toutes les colonies, d'exercer son droit à l'autodétermination, souhaite négocier avec Londres une Constitution qui ferait de lui un territoire autonome dépendant de la Couronne. Son gouvernement s'insurge que Londres et Madrid puissent décider, seuls, de l'avenir du Rocher, et souligne que la cosouveraineté est un concept irréaliste.
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Jean-Pierre Langellier

extrait d'un article paru dans l'édition du Monde du 9 novembre 2002


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