"Lorsque les soldats se sont rendu compte que les avions allaient bombarder l'édifice sacré, ils n'en ont pas cru leurs yeux. Ils ont crié aux enfants de sortir. J'ai eu très peur et je me suis élancée sur la route avec mes cousins.. Et puis j ai vu quatre bombes. Tout à coup, tout a été recouvert de napalm et je me suis retrouvée prisonnière au milieu d'un épouvantable incendie. Mes vêtements, ma peau, tout a brûlé, Par miracle, mes pieds n'ont pas été touchés, alors j'ai pu continuer à courir. je crîais "Nong qua, nong qua" - «Ça brûle, ça brûle .» C'était le 8 juin 1972. j'étais petite. J'avais 9 ans. Ce jour-là, Nick Ut, qui travaillait pour Associated Press, m'a photographiée sur la route. Le destin nous a réunis l'espace d' un instant -
instant tragique. terriblement fort.
Le lendemain, ma photo faisait la une des journaux dans le monde entier. L'opinion publique était sous le choc. (...) Nick Ut ne s'est pas contenté de faire son travail; par delà le reporter, il y a un être humain qui est venu en aide à un autre être humain. Après avoir pris sa photo, il a posé son appareil pour m'emmener au plus vite à l'hôpital le plus proche."
Kim Phuc préface du livre "vive la vie" de Milk. éditions du Chêne. 2001

L'image du photographe Nick Ut d'Associated Press, prise en 1972, avait reçu le Prix Pulitzer, la plus importante des récompenses journalistiques aux États-Unis.

Kim Phuc (son nom signifie " bonheur doré", aujourd'hui âgée de 34 ans, a passé 14 mois dans un hôpital de Saigon pour guérir de ses brûlures et blessures. Elle a subi 17 greffes de la peau et plusieurs autres opérations. Bien que souffrant encore de ses blessures, elle a récemment donné naissance à son deuxième enfant. Elle vit désormais à Toronto (Canada) avec son mari et ses deux garçons.


Kim Phuc aujourd'hui avec son dernier né.


peinture de Gilles Aillaud. 1968.
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