la rencontre avec Pascal Irastorza, rédacteur en chef de "France-Soir"
Jeudi 21 Mars 2002




Après avoir décrit les nombreuses étapes de la composition d'un journal et de la progressive mise en page, M. Irastorza présente la plaque offset d'une des pages de "France-Soir" du jour .

de nombreuses questions sur le métier de journaliste, sur la presse, son financement, son indépendance, ont été posées par les élèves.


Une réflexion de Flora G. de 3°B à la suite de la conférence débat avec P. Irastorza, rédacteur en chef de "France-soir".

" La vente des journaux a considérablement baissé. Il est beaucoup plus facile d'appuyer sur un bouton et de se laisser mener, ne plus penser et croire ce qu'on nous dit, ce qu'on voit (n'est-ce pas normal de croire ce qu'on voit ?) que de faire l'effort d'acheter un journal, ce qui implique dépenser de l'argent, lire, choisir, faire le tri des informations, réfléchir, penser.
La presse écrite, à son apogée, était un média populaire, il sera sûrement dans quelques années réservé aux intellectuels.
Comment la presse vit ? La presse s'endette. "Le Monde", "Le Parisien", "Libération", France-Soir" ont perdu de l'argent. L'argent qui vient des publicités ne suffit pas. Et puis il y a la politique du journal, sa dignité. "Le Monde" s'est fixé une limite quant à son quota de publicité. Malgré l'effort de certains, dans cette société de consommation, le journal devient un produit. Il faut le vendre. Comme le ferait un vendeur de brosses à dents. On baisse les prix; on indique la baisse en rouge; on fait des pubs qui se veulent (faussement) cyniques ("Le Parisien", il vaut mieux l'avoir en journal). On aguiche, aussi. La déception peut être grande quand on ouvre les pages d'un quotidien à la suite d'un gros titre provocant. "Vous croyez que ça me plait de faire la "une" sur Loft story ? J'aurais préféré la faire sur les brigades rouges." Tels étaient les propos de M. Irastorza, rédacteur en chef de "France-Soir", "coincé" entre les dettes et la soif de (bien) informer.
Les titres doivent séduire, éveiller la curiosité, aviver la soif de savoir, donner l'envie d'acheter, tout cela en un seul coup d'oeil, cela est bien difficile face aux images "chocs", surprenantes, secouantes que peut montrer la télé.
Il y a les recettes, les dettes, les publicitaires, les bénéfices, les prix, les coûts, mais pas les acheteurs. "Il n'y a pas de grand manitou qui nous dit ce que nous devons faire" nous a dit P. Irastorza. Et si le grand manitou était l'argent ?"


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