Jacqueline Pardon, Résistante et membre du mouvement « Défense
de la
France » depuis avril 1941, évoque à la fois le
mouvement et le journal dont
le premier numéro est sorti le 14 juillet 1941. « Défense
de la France » est
un journal dont la naissance a précédé la création
du mouvement de
Résistance. Au départ ce sont des étudiants et des
intellectuels qui à la
Sorbonne se rassemblent autour de Philippe Viannay, Hélène
Mordkovitch (qui
deviendra plus tard Hélène Viannay), Robert Salmon, Charlotte
Nadel et bien
d'autres, pour « faire quelque chose », qui n'acceptent
pas la défaite et
l'occupation. Ces étudiants et intellectuels vont assurer la fabrication
et
la diffusion de ce qui sera le plus important journal de la presse
clandestine. Dès sa création « Défense de
la France », est un journal de
lutte et d'action, comme tous les autres journaux clandestins « Combat »,
« Libération » etc., qui montrent par leurs titres
qu'il s'agit d'une
presse de combat qui défend des valeurs de Liberté et de Fraternité.
La
diffusion du journal se développa grâce en particulier à
un groupe de 600
lycéens et étudiants les Volontaires de la liberté
emmené par Jacques
Lusseyran aveugle depuis l'âge de huit ans qui au nom de l'honneur
combattait l'occupant allemand. Il rejoindra le mouvement « Défense
de la
France » avant d'être déporté à Buchenwald
et d'en revenir.
Quelques chiffres : Les premiers numéros sont diffusés
à quelques centaines
d'exemplaires, parfois jusqu'à 5 000 début 1942. Début
1943 c'est un tirage
de 100 000 qui au milieu de l'année passe à 140 000 et en
janvier 1944 le
tirage est de 450 000 exemplaires.
De juillet 1941 à août 1944 « Défense de la
France » sortira 47 numéros
clandestins. Le n° 48 daté du 22 août 44 paraît,
au moment où Paris se
couvre de barricades sort avec pour titre « La liberté
reconquise »
A la Libération l'équipe fondatrice se séparera et
« D.F. » deviendra
« France-Soir » qui aura comme patron de la rédaction,
Pierre Lazareff, et
Président Directeur Général Robert Salmon.
À lire le livre de Jacques Lusseyran : "Et la lumière
fut". Éditions Les Trois Arches. Paris 1987
cette plaque est apposée sur l'immeuble du 68 rue Bonaparte, Paris
6° près de Saint Germain des Prés, Madame Wagner, militante
de "Défense de la France" y dirigeait une librairie, lieu
de rendez-vous des résistants. Elle fut arrêtée par
la Gestapo ainsi que tous ceux qui venaient la contacter.
retour