Premier prix départemental de troisième. 2001

 

Florence Beillacou, élève de 3°A

 

Durant la Seconde Guerre mondiale, des Français, hommes et femmes, jeunes et vieux ont résisté à l'occupation de leur pays par les Allemands et au gouvernement collaborationniste de Vichy. Mais dans quel but ? Christian Calmes dit très justement à propos des résistants 'Leur arme, c'était l'espoir".

L'espoir de retrouver un jour leur liberté, leur honneur et celui de leur patrie ; l'espoir de vivre un jour dans une démocratie, où chaque individu est respecté de façon égale ... et qu'elle est la seule et unique solution pour retrouver toutes ces valeurs qui leur sont si chères ? La libération du territoire et avec elle le retour d'une France victorieuse, de la seule France, de la vraie France : patrie des droits de l'homme, enfant de la Révolution française, dans laquelle depuis plus d'un siècle retentissent les mots "Liberté, Egalité, Fraternité"!!

Mais qu'est-ce que la Libération ? C'est bien sûr libérer le territoire du joug de l'occupant nazi mais c'est aussi redonner à la France sa liberté, redonner aux Françaises et aux Français leur liberté. Cette notion de liberté existe depuis la nuit des temps ; et ça n'est pas un hasard, car depuis bien longtemps, les hommes ont compris que la liberté était un bien essentiel, si ce n'est vital. Voilà pourquoi des hommes et des femmes, souvent au péril de leur vie, ont résisté. Madame Jacqueline Pardon, résistante du mouvement Défense de la France, a, lors de sa rencontre avec les élèves de notre classe, cité une phrase de monsieur Jacques Lusseyran : "Etre libre, c'est se fixer un but et franchir tous les obstacles pour l'atteindre".

Je crois qu'on ne saurait mieux dire.

On peut donc dire que c'est dans le but de parvenir, au plus vite, à la libération du territoire français que l'action des résistants va se mener.

La Résistance extérieure, qui désigne la Résistance organisée autour de la France libre, commence avec l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle dans lequel il appelle les Français se trouvant en Angleterre «ou qui viendraient à s'y trouver» à continuer à ses côtés la lutte contre l'Allemagne. C'est ainsi que de Gaulle va former une véritable armée à l'extérieur du pays : les Forces françaises libres (FFL). La Résistance organisée autour de De Gaulle prendra le nom de France libre.

La Résistance intérieure va mettre plus de temps à s'organiser. Les premiers engagements arrivent dès le début de l'occupation de la France par les Allemands mais il faut attendre 1941 pour que la Résistance devienne vraiment efficace.-On peut classer les actions de résistance en deux parties :

Tout d'abord, la résistance idéologique. La tâche des Résistants consiste alors à informer la population, lui remonter le moral et lui donner l'envie de résister... tout ceci afin de faciliter son action. Pour y parvenir, des distributions de tracts, papillons, journaux, etc., hostiles à l'occupant et à Vichy sont organisées.

D'un autre côté, la Résistance militaire, dont les premières actions seront faites par des communistes. Elle a pour but d'entretenir l'insécurité sur les arrières de l'occupant au moyen d'attentats, actions de guérilla ou bien d'attaques directes sur l'occupant, d'enrayer la machine de guerre allemande par des sabotages, et enfin de renseigner les Alliés en vue de la libération.

Ces deux résistances : idéologique (prise en charge, le plus souvent, par des mouvements) et militaire (qui est plutôt du ressort des réseaux) sont indissociables. En effet, lors de la libération, certes le plus grand rôle reviendra à la résistance militaire mais le rôle de la résistance idéologique fut tout aussi indispensable car la population étant favorable à la résistance, elle aidera et souvent participera à la libération massivement.

Cependant, en 1943, un problème majeur persiste. Toutes ces organisations de résistance françaises agissent séparément et ont peu de contacts avec la France libre de de Gaulle et n'en ont presque pas entre elles-mêmes. C'est pourquoi, au printemps 1943, Jean Moulin, envoyé de Londres par de Gaulle avec pour mission d'unifier la résistance crée le Conseil national de la résistance comportant les représentants des principales organisations de résistance, ainsi que les syndicats et formations politiques d'avant guerre. Comme l'a dit de Gaulle : "Sans le CNR, il n'y aurait pas eu une résistance, il y aurait eu des résistances".

De cette union va naître une vraie coordination entre les actions de résistance à l'intérieur et à l'extérieur du pays.

La libération du territoire commence bien sûr avec le débarquement anglo-américain de Normandie le 6 juin 1944. Un débarquement par les mers sur des côtes très protégées et surveillées est une opération très difficile qui demande une organisation parfaite. C'est pourquoi c'est un événement minutieusement préparé de longue date. Tout d'abord au sujet du lieu du débarquement. Les Anglais avaient diffusé, pour piéger les Allemands, de fausses informations ; si bien que ceux-ci croyaient que le débarquement aurait lieu dans le Nord de la France, aux environs de Calais. Il s'était produit la même chose pour la date. L'effet de surprise allait donc jouer.

Le signal de l'imminence du débarquement fut donné à la radio de Londres. Les vers de Verlaine «Les sanglots longs des violons de l'automne, percent mon coeur d'une langueur monotone» annoncèrent le débarquement.

Une fois les troupes débarquées, il fallait empêcher les Allemands de rejoindre la Normandie, au moins jusqu'à ce que les Alliés se soient bien avancés en territoire français. Différents plans furent donc appliqués, qui prévoyaient la destruction partielle des réseaux ferrovière et routier, Certaines villes bretonnes et normandes, libérées d'elles-mêmes avant l'arrivée des Alliés permirent à ceux-ci de passer dans les rues sans s'arrêter et de gagner plus rapidement l'intérieur des terres.

Il se produisit la même chose avec le débarquement du 15 août 1944 en Provence. Grâce à l'action conjugée des Résistants de l'intérieur, les troupes'débarquées en Provence purent libérer une grande partie du territoire français, bien plus vite qu'elles ne l'avaient prévu. Beaucoup de villes et de régions françaises se libérèrent d'elles-mêmes, sans aucune aide alliée. Et ceci est encore à mettre au compte de la résistance française. On pense notamment à l'insurrection de Paris qui, même si elle a reçu le soutien de la deuxième division blindée du général Leclerc, a été libérée par tout son peuple, tout le peuple parisien, vivant sous l'occupation depuis quatre longues années. Ainsi, on peut dire que c'est l'action conjugée des Alliés et des résistants de l'intérieur (FFI) qui a permis la libération de la France et sa participation à l'écrasement de l'Allemagne nazie.

Les FFL et les FFI continueront le combat en Allemagne jusqu'à la capitulation allemande le 8 mai 1945.

Aujourd'hui encore, on parle régulièrement de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale ; on en fait même un concours ! Pourquoi ? Parce que les valeurs pour lesquelles ces résistants se sont battus et ont souvent donné leur vie sont des valeurs universelles ! Des valeurs qui sont, ou qui du moins devraient être les fondements du monde d'aujourd'hui. Des valeurs fragiles... et dont il est difficile de mesurer l'importance lorsque l'on en a jamais été privé.

Les résistants, eux, savent. C'est pourquoi personne d'autre ne peut mieux parler qu'eux de la liberté, de l'égalité, de l'horreur, du racisme, des privations. C'est pour cela que nous devons les écouter avec attention. Car quand ils ne seront plus là, qui défendra ces valeurs ? Ce sera nous, nous les jeunes.

Pour conclure, j'aimerais citer cette phrase de Marc Bloch qui, je le crois, résume bien ma pensée : "C'est le passé qui éclaire l'étrangeté du présent".


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