extrait d'un article paru dans "Le Monde" version électronique le 28 octobre 2004

100 000 Irakiens seraient morts après l'intervention américaine en 2003

LEMONDE.FR | 28.10.04 | 20h19

Cent mille civils irakiens environ, en majorité des femmes et des enfants, seraient morts, pour la plupart de mort violente, à la suite de l'occupation du pays en mars 2003 par l'armée américaine et ses alliés, estiment des spécialistes de santé publique américains dans un article qui sera mis en ligne vendredi par la revue médicale "The Lancet".

Le Dr Les Roberts, de l'hôpital Johns Hopkins à Baltimore (Etats-Unis), et ses collègues ont comparé la mortalité durant les 14,6 mois précédant l'occupation en mars 2003 et les 17,8 mois suivants.

Dans l'ensemble, selon eux, le risque de décès était deux fois et demi plus élevé après l'invasion. Ce risque est toutefois ramené à 1,5 si l'on met à part Fallouja, où sont rapportés deux tiers des décès de mort violente. Cette augmentation du nombre de décès de 1,5 s'est traduite par un excès de 98 000 morts liées au conflit, soulignent les auteurs, qui précisent que ce chiffre serait beaucoup plus élevé si on prenait en compte la région de Fallouja.

"Sur la base d'une estimation prudente, nous évaluons à environ 100 000 le nombre de morts en excès constatées depuis l'invasion de l'Irak en 2003. La violence est responsable de l'essentiel de ces morts en excès, et les attaques aériennes des forces de la coalition sont responsables de la plupart des morts violentes", commente le Dr Roberts.

(...)

Dans un commentaire accompagnant l'article, le rédacteur en chef de la prestigieuse revue médicale, Richard Horton, estime que "l'impérialisme démocratique a conduit à plus de morts, pas à moins". "Cet échec politique et militaire continue de provoquer d'innombrables victimes parmi les non-combattants. Cet échec devrait être l'objet de recherches sérieuses", conclut le Dr Horton.

Avec AFP


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