LE POUVOIR POLITIQUE EN FRANCE SOUS L'ANCIEN RÉGIME :
L'ABSOLUTISME

Pendant le moyen-âge, dans le cadre de la féodalité les rois de France ont su augmenter leurs pouvoirs . Développant leur rôle d'arbitre ils se sont appuyés sur les petits gentilshommes ou les bourgeois pour limiter les prétentions de la grande noblesse (les « grands »). Cette évolution continue au XVI° et au XVII°s pour aboutir avec Louis XIV à la monarchie absolue et à l'idée moderne de l' État .

I. De Henri IV à Louis XIV: le renforcement du pouvoir royal.

Henri IV de Bourbon met fin aux guerres de religion et redresse le pays. En 1598, il tente une réconciliation religieuse par l'Edit de Nantes : les protestants (les « huguenots ») ont dorénavant le droit de pratiquer leur religion.


Henri IV meurt, assassiné en 1610 . Son fils, Louis XIII n'a que neuf ans. Sa mère Marie de Médicis exerce le pouvoir à sa place, c'est une régence . Les troubles reprennent et durent jusqu'en 1624, date à laquelle le jeune Louis XIII choisit comme principal ministre le cardinal de Richelieu. Ce dernier avec une dure énergie rétablit l'autorité de l'État :
· il désarme les protestants après le siège de La Rochelle
· il impose aux grands l'obéissance.
· en 1635, il fait entrer la France dans la guerre de trente ans contre les Habsbourg dont la puissance menaçait la France depuis plus d'un siècle.
Mais la guerre coûte cher. Pour la financer les impôts que seuls payent les plus pauvres sont augmentés. De nombreuses révoltes populaires s'ensuivent. Elles sont sévèrement réprimées.


Une nouvelle période de désordres suit la mort de Louis XIII et de son ministre. La régente Anne d'Autriche (veuve de Louis XIII, car le nouveau roi, Louis XIV, n'a que quatre ans) laisse diriger comme principal ministre l'habile cardinal de Mazarin. Il viendra difficilement à bout des désastreuses révoltes de la Fronde (1648-1653) en utilisant la division des mécontents et la lassitude de l'opinion. Le pays sort une nouvelle fois ruiné de ces troubles. Aussi les Français, las des désordres, sont prêts à accepter le renforcement du pouvoir royal en échange du retour de la paix et du bien être public.
Après la mort de Mazarin en 1661, Louis XIV, maintenant âgé de 23 ans décide de ne pas le remplacer et de gouverner seul .

II. La monarchie absolue sous Louis XIV.

A. Une monarchie de droit divin.

Le roi, sacré à Reims, se considère comme "le lieutenant de Dieu sur la terre". Il exige donc d'être obéi à l'égal de Dieu lui même : c'est la monarchie de droit divin.

Louis XIV s'entoure d'une cour brillante. Elle lui permet de s'attacher la fidélité des grands par une savante distribution des faveurs . L'étiquette manifeste constamment la supériorité du roi sur sa noblesse. La noblesse ne représente donc plus un danger pour son pouvoir, elle est comme domestiquée .

Se passant de principal ministre, le roi veut être informé de tout et veut décider de tout. Il s'entoure de collaborateurs dévoués et compétents tous choisis par lui :
- les conseillers traitent des affaires importantes avec le roi qui seul décide, ce sont les arrêts du Conseil.
- Les ministres et leurs bureaux sont chargés d'exécuter les décisions.
- Ces décisions royales sont appliquées dans les provinces par les intendants de justice police et de finances .
Ainsi toutes les décisions partent de Versailles où, en 1682, se fixent le roi, son gouvernement et la cour . Le pouvoir est donc centralisé .

Les Français n'élisent aucun représentant pour contrôler ou partager le pouvoir. Les Français n'ont aucun droit politique. Ils ne sont pas des citoyens mais des sujets .

Quelques limites au pouvoir absolu existent cependant comme le respect des "lois fondamentales du royaume" (Le roi par exemple ne peut pas choisir son héritier qui ne peut être que le plus proche héritier mâle). De multiples coutumes provinciales et des privilèges réduisent aussi son pouvoir. De même le système de la vente et de l'hérédité des fonctions publiques, les offices , empêche le roi de contrôler toute son administration. Par ailleurs, les grands nobles de robe constituant les Parlements disposent du droit d'enregistrement et de remontrance . Mais ils n'oseront pas l'utiliser sous son règne. Enfin l'étendue du royaume et l'insuffisance des communications affaiblit avec la distance l'application de la volonté royale.

B. la politique de Louis XIV pour la France.

AGRANDIR LE ROYAUME
Les guerres furent continuelles pour servir la gloire du roi.

CONTRÔLER L'ÉCONOMIE
Sous la direction du ministre Colbert (contrôleur général des finances de 1665 à sa mort en 1683) le roi cherche à contrôler la production par la création de manufactures et de nombreuses réglementations de production). Colbert tente aussi d'encadrer le commerce extérieur en contraignant les marchands à se regrouper en compagnies de commerce. Tout cela dans le but de réduire les importations (et donc les sorties d'argent du royaume) et d'augmenter les exportations (et donc les entrées d'argent). Cela pour enrichir le royaume et donc la puissance du roi . Ce système le colbertisme est la variante française du « mercantilisme ». (texte 4 p 47)
Mais les guerres incessantes causèrent l'échec du Colbertisme et à sa mort Louis XIV laissa une France épuisée et appauvrie. .

DIRIGER LES CONSCIENCES
Pour Louis XIV la religion du roi doit être celle de tous ses sujets. Aussi les minorités religieuses sont persécutées . En 1685, l'édit de Nantes est révoqué (doc 3 p 46) , ce qui provoqua la fuite de 2OO OOO huguenots à l'étranger et l'appauvrissement du royaume (doc 7 p 37).

ENCADRER LES ACTIVITÉS ARTISTIQUES
Louis XIV imposa, face à l'art baroque qui dominait alors en Europe, l'art classique, sobre, rigoureux et majestueux . Le roi organise les activités professionnelles des artistes, savants et écrivains en les groupant dans des académies royales à l'image de l'Académie française que Richelieu avait créée. La nature elle-même doit se plier à la volonté du monarque: ce sont les jardins « à la française » du jardinier LE Nôtre (1613-1700) . De France, avec le prestige du « roi soleil » le goût classique se répand en Europe . (voir l'art au XVII°s)


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