François Boucher - 1703-1770
" Le repos de Diane "

étude géométrique de la composition de " Diane sortant du bain "

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Huile sur toile de petites dimensions 57 X 73. 1742 . Genre noble, peinture à sujet mythologique.

Les attributs de Diane: les colliers de perles, le croissant de lune en diadème, l'arc et le carquois de la chasseresse, les chiens et le gibier tué.

Les couleurs

Le vert est la couleur dominante, couleur de la végétation, de la nature sauvage. Mais la draperie bleue ainsi que l'étoffe rayée rose et blanc, pièces somptueuses n'ont rien de "naturel" et accentuent l'aspect artificiel et théâtral du tableau. C'est une apparence de nature, qui n'est plus que l'arrière plan, le décor de plaisirs délicats. Le drap bleu, couleur froide. Or le corps des deux femmes est fait d'un dégradé à tendance orangée. C'est à dire la couleur complé-mentaire du bleu. Le peintre a donc recherché par ce contraste à faire paraître les chairs encore plus chaudes. D'autre part l'orangé des corps finit dans les parties ombrées à tendre vers le rouge . De même les rappels rouges très mar-qués du carquois à gauche, de la poignée de l'arc à droite et du ruban dans les cheveux de Diane. Là encore recherche d'un contraste avec les verts dominants du tableau ( vert - rouge couleurs complémentaires)

Une composition rigoureuse et savante :



La section d'or est ici bien apparente. La tête de Diane occupe naturellement le point d'or.


De nombreuses obliques aboutissent au pied de cette verticale dorée.



Notez l'angle droit...



La verticale de gauche passe par l'arbre et le bras de la nymphe. Enfin le chien pointe son nez en suivant une horizontale calculée elle aussi sur la section d'or.


Le peintre a équilibré sa composition où dominent les obliques du haut à droite vers le bas à gauche, ...





... par d'autres obliques d'orientation opposée.

 

Enfin, le sol au premier plan est lui aussi légèrement oblique dans le même sens, oblique renforcée par le carquois et les flèches.






En ne retenant que les lignes obliques principales on révèle un quadrillage régulier:

Comme nous l'avons vu plus haut, la nymphe, compagne de Diane, (remarquez sa coloration légèrement plus sombre) forme une oblique pratiquement perpendiculaire à la droite constituée par l'arc. Cette orientation est reprise par plusieurs parallèles, le chien qui boit, silhouette des arbres à gauche se détachant sur le ciel, l'inclinaison du buste de Diane prolongé au dessus de sa tête par le début d'un tronc d'arbre. C'est aussi la direction du regard de cette nymphe C'est enfin l'orientation que suit la lumière...




Voici maintenant les lignes obliques principales dans l'autre sens, elles sont parallèles regard de Diane



combinons les parallèles de ces deux regards :

elles se recoupent à angle droit... et constituent la trame géométrique de la composition



On remarque aussi que l'arrière plan, roseaux, forêt et ciel, est inscrit dans un espace délimité par un autre angle droit.



Enfin, on peut aussi observer que le jeu de toutes ces obliques obéit à un lent basculement autour d'un axe strictement vertical marqué par le bouquet d'arbres au dessus de la tête de la nymphe.




Tous ces éléments de composition, et certainement d'autres encore, par la trame qu'ils dessinent sur la surface de la toile, contribuent à l'équilibre général.

Le jugement de Diderot

Il est pertinent, car le sujet mythologique n'est ici qu'un prétexte à représenter des corps nus. Thème recherché par la clientèle du temps. Diane n'est plus ici la farouche chasseresse mais une tendre et belle jeune fille à peine sortie de l'adolescence. Les draperies (voir plus haut), le gibier à droite sont de savantes natures mortes d'atelier, et la nature un élégant décor... Au fond cette peinture de sujet apparemment noble n'est au fond qu'une magnifique "peinture de genre"...

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