Antoine Watteau - 1684-1821

" Pélerinage à l'île de Cythère "

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En 1717, Louis XIV est mort depuis deux ans, son arrière petit-fils, Louis XV n'a que sept ans. Son grand oncle Philippe d'Orléans exerce la régence jusqu'à sa mort en 1723. Aussi cette période est-elle appelée la Régence.

Huile sur toile 100 x 200 cm.

Scène de genre, le sujet n'est ni mythologique, ni historique. C'est un genre nouveau créé par Watteau les "fêtes galantes". Dans une nature mélancolique, parcs ou jardins, d'élégants personnages, désoeuvrés, tiennent d'inaudibles conciliabules.

Le thème iconographique.

Ici le paysage est vaste avec cette profonde trouée sur une rivière ou un lac. (Cela ne peut être en aucun cas la mer!). Paysage imaginaire, il ressemble davantage à un décor de théâtre.

L'illusion de la profondeur est donnée par les techniques de la perspective : D'abord par la diminution de la taille des personnages ou des végétaux en raison de leur distance au spectateur. C'est une perspective géométrique. Elle est aussi suggérée par les formes de moins en moins précises et les couleurs de plus en plus pales avec l'éloignement. À l'horizon la terre et le ciel se confondent. C'est la perspective atmosphérique.

Les personnages sont vêtus avec recherche de costumes qui semblent là aussi des vêtements de théâtre (surtout les hommes). Ces personnages sont élégants, délicats (les hommes ont des traits aussi délicats que les femmes) , maniérés.

À droite, un arc et des flèches sont accrochés au socle de la statue d'Aphrodite, ce sont les attributs d'Éros, le dieu de l'amour.

Les personnages vont par couple. Ils conversent et les hommes doivent tenir à leur compagne des propos amoureux. L'ensemble des personnages semble évoluer lentement de la droite vers la gauche. A droite les couples encore assis près de la statue se relèvent, alors que ceux du centre et de la gauche se dirigent déjà lentement en devisant vers le bateau à l'extrême gauche. Ils réembarquer, c'est la fin du pélerinage... L'amour est bien le thème de ce tableau. Les petits amours qui volettent dans le ciel au dessus du bateau le confirment encore. le confirment encore.

la composition

La section d'or ne semble pas avoir été utilisée par le peintre. Plus grande spontanéité d'une expression plus lyrique et moins mathématique.

À l'intérieur d'une vaste forme enveloppante...



..des lignes ondulantes dominent dans toute la toile.
.


l'ensemble de la scène est comme enveloppé par ces lignes courbes


Seuls les troncs d'arbre et la statue établissent la verticalité. Les personnages constituant une série de petites verticales mais moins précises et ...



... qui forment aussi comme une bande ondulante



Les diagonales organisent l'espace:

celle qui part du coin supérieur droit dirige l'inclinaison des branches de l'arbre de droite puis passe par les têtes et le bras gauche du personnage du centre, enfin elle détermine l'alignement de plusieurs personnages de gauche.





L'autre diagonale organise l'alignement des personnages de droite dont le lent relèvement semble indiquer la vaste ouverture du ciel vers la gauche.





Enfin deux grandes obliques dessinent une large bande constituée par le ciel, la mer et la butte du premier plan, elle prend en écharpe tout le tableau. C'est l'axe principal du tableau.





La médiane horizontale du tableau: tous les personnages réels sont en dessous. Au dessus, dans la moitié supérieure de la toile se détachent le buste d'Aphrodite et quatre des petits amours... tous sont des personnages irréels, divins.





La médiane verticale coupe en deux l'homme en rouge et noir, elle suit sa colonne vertébrale... A droite c'est la forêt dense, touffue et sombre, à gauche c'est l'échappée vers les profondeurs de la "mer" et du ciel où s'élèvent en tourbillonnant un essaim de petits amours...



c'est le départ, la fin d'un rêve...

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