- Les privilégiés (nobles et membres du Clergé) restent
les principaux bénéficiaires du régime. Ils monopolisent
les fonctions importantes : la naissance prime les capacités. Aussi
, pour la plupart, ils refusent toute réforme qui diminuerait leurs
privilèges .
- Les bourgeois (marchands, financiers, professions libérales) se
sont enrichis pendant le siècle . Ils sont dorénavant au centre
de la vie économique. Mais leurs activités sont freinées
par l'incohérence administrative et les réglementations tatillones.
Et, plus encore qu'au XVII° siècle, ils sont écartés
des fonctions importantes et des responsabilités par les privilégiés.
Beaucoup ne l'acceptent plus. Lecteurs des philosophes des Lumières
qui dénonçent les abus et le manque de liberté du régime,
ils revendiquent d'importantes réformes.
Ce conflit oppose donc les bourgeois aux privilégiés, les
enjeux : l'égalité civile ou le maintien des privilèges,
l'accès aux décisions politiques.
Un second conflit oppose les riches et les pauvres.
- Les paysans représentent toujours la masse de la population (plus
de 80 %). La réaction seigneuriale aggrave leur sort. Ils désirent
la suppression de tous les droits seigneuriaux et l'égalité
devant l'impôt.
- Les travailleurs des villes ont des conditions de vie précaires.
En cas de mauvaise récolte leur survie est compromise par la hausse
importante des prix alimentaires et par le chômage qui se développe
alors. Aussi leur principale préoccupation est un approvisionnement
en pain à des prix abordables et l'amélioration de leurs conditions
de travail et de leur salaire .
=========> ces revendications matérielles les opposent aux propriétaires:
les nobles aussi bien que les bourgeois.
Ainsi des alliances politiques différentes sont donc possibles
entre les classes suivant les objectifs. Par exemple:
- alliance entre bourgeois , paysans et travailleurs des villes contre les
privilègiés.
- alliance entre privilégiés et bourgeois pour défendre
les intérêts des propriétaires face aux revendications
populaires.
Une crise politique et financière
Depuis la guerre d'indépendance américaine la crise des finances
royales ne cesse de s'accroître. Les impôts, que, pour l'essentiel,
payent les seuls pauvres, ne suffisent plus à payer les dépenses.
Le déficit s'aggrave et ne peut plus être comblé par
de nouveaux emprunts. Le roi, Louis XVI accepte l'idée d'une réforme
fiscale qui ferait payer des impôts aux privilégiés
. Mais ces derniers refusent par l'intermédiaire des Parlements qui
vont jusqu'à défier l'autorité royale .
Une crise économique
Elle va lier ensemble tous les problèmes. Après un longue
période de prospérité, une crise économique
appauvrit les campagnes et provoque chômage et hausse du prix du pain
en ville. L'insatisfaction est générale et l'agitation populaire
est utilisée contre le gouvernement (exemple journée des tuiles
à Grenoble le 7 juin 1788)
Le roi Louis XVI, faible et influençable, s'incline et accepte en
août 1788 la revendication générale: réunir les
Etats généraux du royaume.