9    DECEMBRE    1991

 

     Le 9 décembre au matin, l'océan se fâche énervé par des vents de plus en plus violents.

A Tahiti, les autorités déclenchent l'alerte générale, les services météo annoncent le cyclone

Wasa à 300 kms des côtes.

Sur le motu tane, PEV, Colette et quatre amis se réfugient au premier étage du fare principal

et calfeutrent tant bien que mal leur refuge, Des matelas sont jetés à terre. L'attente commence.

 Interminable. Dans la soirée, les vents atteignent 200 km/h.

                       

                       

Des paquets de mer explosent en rouleaux furieux, les lames arrachent des pans de mur aussitôt 

happés par l'écume monstrueuse. Le bateau se fracasse sur la plage, le piano, plus léger qu'un fetu

de paille disparaît dans les abysses. Les fare s'écroulent les uns après les autres, celui de PEV 

dépecé petit à petit tient bon.

  "" Le toit se soulevait, alors que d'énormes vagues déferlaient entre les habitations. et bon sang, 

quel bruit! C'était un peu comme si un train lancé à toute vapeur passait sous nos pieds""  PEV

Le calvaire a duré trois interminables jours, sans sommeil, coupé du monde. Cinquante centimètres

de sable et de corail recouvrent le Motu tane, De la bibliothèque, riche de plusieurs milliers de livres, 

il ne reste qu'une bouillie monstrueuse. Seule bonne découverte, les documents les plus précieux 

et les manuscrits inachevés ont été épargnés, ils étaient gardés dans le seul fare qui n'a pas été emporté

le seul aussi construit à la mode locale. 

                         

                        

      Trente ans pour construire, trois jours pour détruire.

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