Aton
apparaît dès l’Ancien Empire dans les Textes des Pyramides et désignait
le disque solaire. Dans un hymne à Rê du Livre des Morts, il est dit «
seigneur des rayons ». Il est d’ailleurs représenté sous la forme
d’un disque solaire d’où tombent des rayons : c’est le seul dieu
qui conservât un caractère abstrait. Il ne se représente pas sous la
forme d’un animal mais sous celle de la lumière, de cette énergie
fondamentale dont l’incarnation est le soleil. La grande nouveauté du culte atonien est l’identification du Pharaon à son dieu. Amenophis IV devenu Akhenaton (Celui-qui-est-agréable-à-Aton) fait du Disque le pharaon céleste en inscrivant son nom dans un cartouche, comme le sien propre. Le Disque est donc une forme du créateur comme le roi qui est son équivalent terrestre. Il fournit ainsi une image facile à appréhender et évite le détour par un clergé spécialisé, seul capable de servir d’intermédiaire entre les hommes et un dieu impénétrable. Aton permet la perception immédiate du divin, par opposition à Amon, le dieu caché. Aménophis
IV ou Akhénaton Akhenaton,
avant d’être connu sous ce nom, régna sous celui d’Amenophis IV.
Fils d’Amenophis III, il descendait de la grande lignée des pharaons de
la XVIIIe dynastie. Vers
1370 avant JC, à l’âge de 15 ans, il devient pharaon pour un court règne
de 19 ans. Il est le seul fils d’Aménophis III et de Tiy. Il se fait
couronner sous le nom d’Aménophis IV " Celui qui satisfait
Amon " Jusqu’en l’An 4 de son règne, le nouveau pharaon, tout en promouvant le culte d’Aton (le disque solaire), continuait à honorer les autres dieux. Peut être lassé de la suprématie du clergé d’Amon qui était tout puissant, il impose Aton comme seul dieu, fait détruire, en les martelant, les noms et les images d’Amon. Il quitte Thèbes, capitale de l’Empire et siège du Temple d’Amon : Karnak. Il
donne l’essor à un nouvel art " armanien ", moins
rigide, et surtout non conventionnel que par le passé. Les formes sont
plus réalistes, pouvant aller jusqu’à la caricature. Les crânes
s’allongent anormalement vers l’arrière, la poitrine se rétrécit,
le ventre ballonne au-dessus du pagne. La famille royale est omniprésente dans les représentations : Néfertiti " La belle est venue " la grande épouse royale et les six princesses nées de son union avec le roi. Chose nouvelle, l'art officiel représente dès le début la famille royale dans des scènes jugées jusque là trop intimes. La reine Tiy s'installe à la cour d'Armana en l'an 12 ce qui permet à certains d'affirmer qu'Akhenaton n'a régné seul qu'à partir de cette date. L'une des six filles du couple royal, Mékétaton, meurt la même année. Nefertiti semble jouer un rôle réduit à partir de cet instant et se serait peut-être éloignée. L'une de ses filles, Méritaton, la remplace dans les cérémonies auprès du roi. Les trois dernières années du règne sont troublées par les persécutions contre les défenseurs du culte d'Amon.
Le
pharaon Aménophis IV instaure une véritable réforme religieuse qu'avait
initié son père. Désormais il n'y a place que pour le seul et unique
Aton associé au dieu solaire Rê. Les temples dédiés aux autres dieux
sont fermés dans tous le pays, Amon vénéré à Thèbes est l'objet
d'une persécution fanatique. Aménophis rebaptisé Akhenaton crée sa
capitale à Tell el Amarna. Emporté par une exaltation mystique sans
frein sa destinée sera tragique. Ses successeurs à la tête de l'Egypte
redoubleront d'effort pour faire disparaître de l'histoire toute trace de
son règne, en vain. Les fouilles mettront à jour l'existence du pharaon
hérétique. Akhenaton apporte aussi une véritable révolution dans
l'art, loin des modèles idéalisés traditionnels, il se fait représenter,
lui et sa famille, dans un style expressioniste ponctués de détails
pittoresques. Il fut aussi en quelque sorte, le précurseur de la non-violence, refusant de faire la guerre, même pour défendre les frontières de l’Egypte. Ce qui causa en partie sa fin, car de jours en jours, les pays voisins, toujours prêts à profiter d’une faiblesse, envahissaient de plus en plus le territoire égyptien. Le peuple est mécontent, car appauvri par les luttes intestines. Les alliés aux prêtres d’Amon fomentèrent une rébellion qui mit fin à son règne.
On ignore totalement comment il est mort, bien qu’on suppose qu’il ait été assassiné. Sa tombe ainsi que celle de Néfertiti n’ont jamais été découvertes. Celles qui avaient été bâties pour eux à Amarna étaient vides. Très probablement, quelques fidèles ont caché leurs dépouilles dans un lieu tellement secret, qu’il reste inconnu à ce jour.Lorsque mourut Akhenaton, vers 1354 avant JC, Smenkhkarê monte sur le trône d’Egypte pour un très court règne. On ne sait que peu de choses sur ce pharaon, mais Akhenaton semble avoir eu pour lui une préférence marquée et qu’il l’ait associé au trône, à la fin de sa vie.
Akhenaton, qui se présentait comme l’incarnation d’Aton, a sans doute composé le grand hymne à Aton. Ce chant d’amour était probablement récité lors de l’office du matin, au lever du soleil. »
Quand tu disparais à l’occident du ciel, »
La terre s’illumine quand tu te lèves sur l’horizon ; »
Tu as fait la terre selon ton désir, toi seul, »
Tes rayons nourrissent tous les champs, »
Depuis que tu as créé la terre,
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