HISTOIRE DE L’EGYPTE PHARAONIQUE

 



-2660/- 2180   ANCIEN EMPIRE

- 2660 IIIe dynastie. Règnes des pharaons Djoser, Horus Sekhemkhet, Horus Sanakht, Horus Khaba, Neferka et Houni. Le personnage le plus marquant de cette époque est le vizir Imhotep, architecte du roi Djoser, à qui l’on doit la pyramide à degrés de Saqqara. C’est à la fin de cette dynastie qu’est édifiée la pyramide de Meïdoum. La capitale de l’État pharaonique est alors établie à Memphis. La pierre remplace la brique et le modèle du tombeau-mastaba s’impose. La religion égyptienne ancienne se met alors en place, le panthéon est constitué et les rituels sont établis en même temps que s’impose la prépondérance du culte solaire de Rê honoré à Héliopolis.

-2600 IVe dynastie. Elle correspond aux règnes de Snefrou, Chéops, Djedefrê, Chéphren, Bikheris, Mykerinos et Shepseskaf. Durant cette époque, les pharaons organisent des expéditions en direction du Sinaï et de la Nubie. Après les premières expériences contemporaines de la IIIe dynastie, la IVe correspond à l’apogée du « temps des pyramides ». S’élèvent en effet alors, après celle de Dashour, celles de Gizeh et d’Abou Roash, alors que les mastabas reçoivent de brillants décors funéraires.  

-2480 Ve dynastie. Elle correspond aux règnes des pharaons Ouserkaf, Sahouré, Neferirkaré, Shepseskaré, Menkaouhor, Isei-Djedkaré et Ounas. Cette période voit les pharaons tenir à distance les Libyens et établir des contacts, sur la côte de la future Phénicie, avec le port de Byblos avec lequel l’Égypte ancienne entretiendra des relations commerciales régulières. Le culte du dieu Osiris se développe à Abydos. La pyramide d’Abousir, le temple solaire d’Abu Gourab, le scribe accroupi du Louvre et le cheikh-el-Beled datent de cette période.

-2330 VIe dynastie. Règnes de Téti, Ouserkaré, Pépi Ier, Merenrê et Pépi II. Les pharaons s’efforcent de soumettre la basse Nubie. L’autonomie qu’ils laissent aux nomarques, c’est-à-dire aux pouvoirs locaux, ne peut qu’affaiblir à terme leur pouvoir.

- 2180 VIIe et VIIIe dynasties :  début de la première période intermédiaire.  

-2140 à -2040 IXe et Xe dynasties, installées à Hérakléopolis en Moyenne Égypte. Ces périodes troublées et mal connues voient une évolution religieuse marquée par le succès grandissant du culte d’Osiris. Les derniers souverains héracléopolitains, Ouakharé et Merikaré, sont contemporains de la XIe dynastie thébaine.

-2040/-1780  MOYEN EMPIRE

-2040 Thèbes impose son hégémonie à l’ensemble de l’Égypte. Le pharaon bat le royaume héliopolitain et reconstitue l’unité égyptienne. Règnes des rois Antef et Montouhotep. Essor du culte d’Amon.

-1990 : XIIe dynastie. Règnes d’Amenhemat Ier, Sésostris Ier, Amenhemat II, Sésostris II, Sésostris III, Amenhemat III et Amenhemat IV. Au cours des deux siècles de la XIIe dynastie, l’Égypte conquiert la Nubie jusqu’à la deuxième cataracte, au contact du royaume de Koush, renoue des relations avec Byblos et pousse des expéditions en Palestine et en Libye. Les nomarques perdent leur autonomie au profit de la centralisation monarchique. L’oasis du Fayoum est mise en valeur et le sanctuaire osirien d’Abydos attire des foules de pèlerins.  

-1780/ -1560 Deuxième Période intermédiaire

-1780 vers -1660: XIIIe et XIVe dynasties caractérisées par une succession confuse de souverains et par un retour de la capitale à Memphis. Le pays est alors victime des envahisseurs Hyksos venus de Palestine qui s’installent dans le Delta oriental et y établissent leur capitale Avaris.

-1660 -1560 : XVe, XVIe et XVIIe dynasties. Des souverains hyksos gouvernent le nord du pays et recherchent l’alliance des souverains nubiens de Koush alors qu’une dynastie indépendante se reconstitue autour de Thèbes.  

-1552/ -1070 NOUVEL EMPIRE

-1552 Avènement de la XVIIIe dynastie.

-1552 -1527 Règne d’Ahmosis. Fin de la domination hyksos.

-1527 -1506 Règne d’Amenophis Ier. Expansion égyptienne en Canaan et vers l’Euphrate.

-1506 -1494 Règne de Thoutmosis Ier. Expansion vers l’Orient. Victoire sur le Mitanni. Conquête de la Nubie. Apparition du char de combat, construction du temple d’Amon-Rê à Karnak  

-1493 -1490 Règne de Thoutmosis II.

-1490 -1468 Règne de la reine Hatshepsout. Régente au nom de Thoutmosis III, elle exerce en fait un pouvoir sans limites jusqu’à sa mort. Construction du temple de Deir-el-Bahari. Expédition vers le pays de Pount – sans doute les côtes d’Erythrée. Les tombes des souverains sont aménagées dans la Vallée des Rois, dans la montagne thébaine.

-1490 -1436 Règne de Thoutmosis III, fils d’Hatshepsout et de Thoutmosis II. À l’issue de dix-sept campagnes victorieuses, il impose son protectorat à la Palestine, la Syrie et la Phénicie.

-1436 -1412 Règne d’Amenophis II.

-1412 -1402 Règne de Thoutmosis IV. Le mariage du pharaon avec la fille du roi mitannien Artatama Ier ouvre la période d’alliance avec le royaume indo-européen établi au nord de la Mésopotamie.  

-1402 -1364 Règne d’Aménophis III. Construction du temple d’Amon Rê à Louxor et du temple de Montou à Karnak

-1364 -1347 Règne d’Amenophis IV-Akhenaton. Marié à la princesse mitannienne Nefertiti, il tente d’imposer une révolution religieuse monothéiste fondée sur le culte d’Aton. Il se heurte pour cette raison au clergé d’Amon et installe une nouvelle capitale à Tell-el-Amarna où un art naturaliste d’un style nouveau supplante les modèles traditionnels.  

   

-1347 Le règne éphémère de Semenkhkaré marque la fin de « l’hérésie » amarnienne.

-1347 -1338 Règne de Toutankhamon. Restauration du culte d’Amon. Abandon de Tell-el-Amarna. Thèbes redevient capitale. Le trésor funéraire du pharaon révèle l’apogée alors atteint par l’art égyptien.

-1337 – 1333 Règne de Ay qui, co-régent sous le règne de Toutankhamon, a épousé sa veuve.  

-1333 -1306 Règne de Horemheb, un général qui rétablit l’ordre après la période de confusion qui a suivi la révolution amarnienne.

-1306 -1186 XIXe dynastie.

-1306 -1304 Règne de Ramsès Ier, un ancien compagnon d’armes d’Horemheb, fondateur de la dynastie.

-1304 – 1290 Règne de Séthi Ier. Construction de son temple à Abydos. Construction à Karnak de la grande salle hypostyle du temple d’Amon-Rê.

-1290 -1224 Règne de Ramsès II. Il livre aux Hittites du roi Muwatalli la bataille indécise de Kadesh que la propagande royale présentera ensuite comme une grande victoire. Le traité conclu ensuite avec les Hittites prévoit le mariage du pharaon avec la fille du roi Hattusil III. Le règne est marqué par de nombreuses campagnes victorieuses en Syrie et en Phénicie. C’est sous Ramsès II que sont construits le Ramesseum et les sanctuaires d’Abou Simbel édifiés au nom du roi et de son épouse Nefertari.  

   

-1224 -1204 Règne de Merenptah qui doit faire face à la menace nouvelle que constituent alors les « Peuples de la Mer ».

-1204 -1194 Règne de Séthi II qui renverse Merenptah et épouse sa veuve.

-1194 -1188 Règne de Siptah.

-1188 -1186 Règne de la reine Taouseret, suivi de celui d’un certain Iarsou, usurpateur d’origine palestinienne. Une situation plus ou moins anarchique marque la fin de la XIXe dynastie.

-1186 -1070 XXe dynastie

-1186 -1184 Sethnakht renverse Iarsou et fonde la nouvelle dynastie.

-1184 -1153 Règne de Ramsès III, qui remporte une grande victoire sur les Peuples de la Mer, fait campagne contre les Libyens et rétablit l’autorité égyptienne sur la ¨Palestine. Construction de son temple à Médinet Habou.

-1153 -1070 Fin des Ramessides – règnes des pharaons allant de Ramsès IV à Ramsès XI. Nouvelles périodes de troubles. Ruine de Pi-Ramsès. Le grand prêtre Hérihor prend le pouvoir en Haute-Égypte. C’est la fin du Nouvel Empire.

 

Basse Epoque

Au tournant du premier millénaire, l’Égypte entre dans une époque de déclin qui n’exclut pas quelques brillants réveils tels que celui correspondant à la période de la dynastie saïte. Ce déclin est dû principalement à un environnement extérieur plus menaçant. Les chefs militaires d’origine libyenne, les souverains nubiens de Kouch ou de Napata, les grands empires orientaux assyrien et perse, enfin les conquérants macédoniens affaiblissent la civilisation égyptienne avant de se substituer au pouvoir pharaonique qui, pendant les deux millénaires précédents, avait constitué sur les rives du Nil le premier des grands foyers culturels de l’Orient ancien.  

vers -1070 -945 XXIe dynastie. L’Égypte est divisée en deux parties. On voit s’établir en Haute-Égypte un « État du Dieu Amon » contrôlé par des grands prêtres tels que Hérihor et Pinoudjem, qui prennent parfois le titre royal. En Basse-Égypte, les pharaons établissent leur capitale à Tanis. La période est marquée par les règnes de Smendès (-1070 -1044), Psousennès Ier (-1040 -990) et Siamon (-978 -960).

vers -945 -722 XXIIe dynastie « libyenne ». Les souverains sont des chefs militaires d’origine libyenne qui établissent leur capitale à Bubastis. On voit régner successivement Sheshonq Ier (-945 -924), Osorkon Ier (-924 -887), Osorkon II (-862 -833), Takelot II (-833 -814), Sheshonq III (-814 -763), Sheshonq V (-758 -722).  

vers – 800 Alors qu’une dynastie puissante se constitue à Napata, au Soudan, l’Égypte est menacée de morcellement, en particulier dans le Delta.

-808 -730 XXIIIdynastie

vers -730 Invasion nubienne conduite par Piankhi, un roi de Napata qui, fervent adorateur d’Amon, veut faire valoir des droits sur l’Égypte.

vers -725 -713 XXIVe dynastie dont les souverains s’établissent à Saïs dans le Delta. Règnes de Tefnakht (-725 -718) et de Bocchoris (-718 -713).

-713 « L’Éthiopien » Chabaka – un Nubien – conquiert l’Égypte et fait éxécuter Bocchoris.

-713 -664 XXVe dynastie « éthiopienne ». Règnes de Chabaka (-713 -698), Chabataka (-698 -690), Taharqa (-690 -664), Tanoutamon (-664 -656).

-671 -663 Les Assyriens envahissent la Basse-Égypte et pillent Thèbes en – 667.

-664 -525 XXVIe dynastie « saïte »

-664 -610 Règne de Psammétique Ier. L’Égypte se libère de l’occupation assyrienne.

-610 -595 Règne de Néchao II. Aménagement du canal des deux mers. Périple de l’Afrique (le débat relatif à sa réalité demeure ouvert).

-605 Défaite de Néchao à Karkémish.

-595 – 589 Règne de Psammétique II.

-591 Campagne contre le royaume nubien de Kouch.

-590 Expédition victorieuse de Psammétique II en Palestine et en Syrie.

-589 -570 Règne d’Apriès.

-565 Fondation de Naucratis qui devient le principal comptoir grec en Égypte. Dès le IIe millénaire avant J.-C., Crétois et Mycéniens avaient commercé avec l’Égypte.

-570 -526 Règne d’Amosis.

-526 -525 Règne de Psammétique III.  

-525 -404 XXVIIe dynastie. Elle correspond à la domination perse et aux règnes successifs de Cambyse (-525 -522) qui fait de l’Égypte une satrapie perse, de Darius (-522 -485), de Xerxès (-485 -464), d’Artaxerxès (-464 -424) et de Darius II (-424 -404). C’est à cette époque qu’est réalisé le canal reliant le Nil à la mer Rouge.

- 404 Soulèvement de l’Égypte contre l’occupant perse. Règne d’Amyrtée (XXVIIIe dynastie) de -404 à – 399.

-399 -380 XXIXdynastie, marquée par le règne d’Achoris (-393 -380).

-380 -343 XXXe dynastie « sébennytique ». Règnes de Nectanébo Ier (-380 -362), de Teos (Djedhor) (-362 -360), de Nectanébo II (-360 -343) qui ont installé leur capitale à Sebennytos dans le Delta.  

-345 Artaxerxès III reconquiert l’Égypte. Nectanébo II, dernier pharaon de la XXXe dynastie, se réfugie en Haute-Égypte, puis en Nubie.

-343 -332 Deuxième domination perse. Alexandre y met un terme en remportant ses victoires du Granique et d’Issos sur le souverain achéménide Darius III et en réalisant la conquête de l’Égypte.

-331 Alexandre fonde Alexandrie puis va consulter l’oracle d’Amon à Siwah où il se fait reconnaître comme le fils du dieu et donc comme le maître de l’Égypte. L’administration du pays est confiée au Grec Cléomène de Naucratis.

-323 Alexandre meurt à Babylone.  

 

Epoques :  lagide, romaine et byzantine

  -323 -282 Règne de Ptolémée Ier Sôter – le Sauveur –, fils de Lagos et l’un des plus proches compagnons d’Alexandre, qui voit reconnaître ses droits sur l’Égypte par les Diadoques lors de l’accord de partage conclu en -321 à Triparadisos. En -321, Ptolémée a détourné le convoi funéraire d’Alexandre pour faire inhumer le conquérant à Memphis.

- 312 Ptolémée s’empare de Chypre, annexée deux ans plus tard, et de la Syrie, puis il bat Démétrios Poliorcète à Gaza.

vers -315 Enquête sur l’Égypte d’Hécatée d’Abdère, rédigée à la demande de Ptolémée. En -308, le souverain invite Clitarque, qui a entrepris d’écrire une Histoire d’Alexandre, à venir s’installer à Alexandrie.  

-306 Cassandre, Seleucos et Démétrios Poliorcète battent Ptolémée à Salamine de Chypre.

-305 Ptolémée prend le titre de roi d’Égypte en réaction à la décision des différents diadoques de prendre eux-mêmes ce titre (-306).

La mort d’Antigone, survenue à la bataille d’Ipsos en -301, à l’issue de la quatrième guerre des Diadoques, brise définitivement l’unité de l’Empire construit par le conquérant macédonien.

-290 Fondation du Musée d’Alexandrie

-282 -246 Règne de Ptolémée II Philadelphe qui a épousé sa sœur Arsinoë. Il embellit Alexandrie et fait construire le Phare et la Bibliothèque dont le premier responsable est Zénodote d’Éphèse. C’est à cette époque que la Bible est traduite en grec et que Manéthon rédige son Histoire de l’Égypte. Les médecins Hérophile et Érasistrate pratiquent les premières dissections et Aristarque de Samos calcule la distance de la Terre à la Lune. Fondation de Bereniké au sud d’Assouan, en l’honneur de sa mère Bérénice, la deuxième épouse de Ptolémée Ier. Fondation de Myos Hormos (Quseir) et de Soterias Limen (Port Soudan) sur la côte occidentale de la mer Rouge. Au sud de Soterias Limen, création de Ptolemaïs des Chasses, à l’embouchure de la Baraka.

-278 Célébration des premières Ptolemaia en l’honneur de Ptolémée Ier et de Bérénice, divinisés en tant que « dieux sauveurs ».

-274 -271 Première guerre de Syrie entre Ptolémée II et le Séleucide Antiochos Ier.

vers -270 Le poète syracusain Théocrite séjourne à Alexandrie.

-270 -245 Apollonios de Rhodes est responsable de la Bibliothèque d’Alexandrie. Ératosthène lui succède ensuite, jusque vers -205.

-261 Victoire de Ptolémée II et d’Eumène Ier de Pergame sur Antiochos Ier près de Sardes. Ptolémée II mène ensuite une deuxième guerre de Syrie contre Antiochos II (-260 -253). Le retour de la paix est marqué par le mariage de Bérénice, la fille de Ptolémée avec Antiochos.

-246 -221 Règne de Ptolémée III Evergète Ier. Fondation du port d’Adoulis.

-246 -241 Troisième guerre de Syrie entre Ptolémée III et Séleucos II.

-238 Lors d’une assemblée tenue à Canope, le clergé égyptien accepte d’introduire dans ses temples le culte des « dieux évergètes », c’est-à-dire des souverains de la dynastie lagide.  

-221 -205 Règne de Ptolémée IV Philopator. Le déclin de la dynastie lagide commence avec lui, marqué par la multiplication des intrigues de cour et par de sanglants règlements de comptes familiaux. Le nouveau souverain favorise l’essor du culte de Dionysos.

-217 Antiochos III est vaincu à Raphia, à l’issue de la quatrième guerre de Syrie engagée en – 219.

-205 -181 Règne de Ptolémée V Epiphane, marqué par la révolte de la Thébaïde.

-200 La cinquième guerre de Syrie entamée en -202 tourne à l’avantage d’Antiochos III, vainqueur à la bataille du Panion. La Coelé-Syrie demeure entre les mains des Séleucides.

-197 Ptolémée V se fait couronner à Memphis selon le rite égyptien et accorde de nombreux privilèges au clergé indigène.

-181 -145 Règne de Ptolémée VI Philometor.  

-175 -145 Aristarque de Samothrace, élève d’Aristophane de Byzance qui l’a précédé dans ces fonctions, est responsable de la Bibliothèque d’Alexandrie.

-170 -168 Sixième guerre de Syrie. Antiochos IV envahit l’Égypte mais Rome exige qu’il en retire ses troupes.

-145 -116 Règne de Ptolémée VII Évergète II. Frère de Ptolémée VI, il épouse sa veuve et fait assassiner son neveu Ptolémée VIII Eupator.

-116 -107 Règne de Ptolémée X Sôter II (Ptolémée IX Apion était un fils de Ptolémée VII qui fut seulement roi de Cyrène de -117 à -96.)

-107 -88 Règne de Ptolémée XI Alexandre Ier

-88 -80 Règne de Ptolémée XII Alexandre II

-80 -51 Règne de Ptolémée XIII Aulète, le « Joueur de flûte ». Chassé d’Alexandrie par l’émeute, il se réfugie à Rhodes où la protection de Pompée lui permet de récupérer son trône.

-59 Le souverain égyptien est reconnu par le Sénat comme « l’allié et l’ami du peuple romain ».

-51 Ptolémée XII laisse son royaume à son fils Ptolémée XIV Dionysos âgé de dix ans et à sa fille Cléopâtre VII.

-48 Pompée vaincu à Pharsale se réfugie en Égypte où il est assassiné sur l’ordre de Ptolémée XIV. Cléopâtre accompagne César à Rome.  

-47 Cléopâtre VII a un fils de César, Césarion, dit aussi Ptolémée XVI.

-44 De retour à Alexandrie après l’assassinat de César, Cléopâtre se débarrasse de son frère Ptolémée XV et prend comme co-régent Césarion (Ptolémée XVI), le fils qu’elle a eu de César.

-41 Cléopâtre séduit Marc-Antoine rencontré à Tarse. Il la suit à Alexandrie, part ensuite faire campagne contre les Parthes et la retrouve en -37 à Antioche. Marié à Octavie, la sœur de son allié Octave, le futur Auguste, Marc-Antoine décide alors de rompre le pacte conclu à Brindes en septembre -40 avec ce dernier, pacte qui lui réservait le gouvernement de l’Orient. Il décide en effet de réorganiser l’Orient conquis par Rome en faveur de la monarchie lagide qui se voit attribuer Chypre, une partie de la Crète, la Cyrénaïque et une partie de la Cilicie.  

-34 À Alexandrie, Cléopâtre est proclamée « Reine des Rois » et les enfants qu’elle a eus d’Antoine se voient attribuer le titre royal et de vastes territoires : l’Arménie et l’Empire parthe, qui restait à conquérir, pour Alexandre Hélios, la Libye et la Cyrénaïque pour sa sœur jumelle Cléopâtre Séléné, les régions situées à l’ouest de l’Euphrate pour le jeune Ptolémée Philadelphe. L’Orient devenait ainsi, selon l’expression d’E. Will, « une sorte d’empire fédéral ptolémaïque, qui avait Alexandrie pour capitale ».

-31 Défaite de la flotte d’Antoine et de Cléopâtre à Actium. Suicide d’Antoine et de Cléopâtre (-30). Exécution de Césarion ; Cléopâtre Séléné est mariée à Juba de Maurétanie. C’est la fin de la dynastie lagide.  

août -30 Octave entre en vainqueur à Alexandrie. Il accorde son pardon à la ville et aux Égyptiens qui ont soutenu Cléopâtre et Marc-Antoine mais prive la capitale des Lagides de son Sénat, la Boulé. L’Égypte devient de fait une province romaine.

-29 Caius Cornelius Gallus doit triompher de deux insurrections, l’une à l’est du Delta, l’autre dans la région de Thèbes et conduit pour cela une expédition punitive jusqu’à Syène (Assouan).

-27 L’Égypte est désignée comme province impériale de type procuratorien, confiée à un préfet équestre. C. Cornelius Gallus, originaire de Fréjus, est le premier titulaire de cette fonction. Il est interdit aux sénateurs de s’y rendre sans autorisation impériale, ce qui marque bien l’importance accordée à l’Égypte, dont les exportations de blé représentent un tiers des quantités consommées à Rome.

-26 L’Égypte adopte le calendrier julien.

38 après J.-C. Vague d’anti-judaïsme à Alexandrie où les juifs représentent sans doute près du tiers de la population. Révocation du gouverneur Aulus Avilius Flacccus.

Milieu du Ier siècle après J.-C. Formation du milieu judéo-chrétien d’Alexandrie, correspondant à la tradition d’une fondation de l’Église d’Alexandrie par l’évangéliste Marc dont le martyre, placé généralement en 61, correspondrait aux massacres anti-juifs de 66.

66 Le gouverneur Tiberius Julius Alexander, lui-même issu du milieu des notables juifs de la ville, doit apaiser de nouvelles tensions entre juifs et Alexandrins. Flavius Josèphe parle de 50 000 victimes, chiffre manifestement très exagéré.

68-69 Lors de la crise correspondant à la fin du règne de Néron, Tiberius Julius Alexander prend parti pour Galba dans un édit de juillet 1968. Il reconnaît ensuite Othon, puis Vitellius avant de soutenir Vespasien, acclamé à Alexandrie en juillet 1969.

La période correspondant à la monarchie flavienne est pour l’Égypte une ère de prospérité qui se poursuit sous les Antonins au cours du siècle suivant.  

98-117 Règne de Trajan qui ne se rendra jamais en Égypte mais qui s’intéresse au pays et fait creuser un canal reliant le Nil à la mer Rouge.

115-117 Nouvelle révolte juive. Elle gagne l’Égypte à partir de Cyrène où elle a débuté. Elle se termine avec l’anéantissement à peu près complet des communautés juives d’Alexandrie et de Cyrénaïque.

117-138 Règne d’Hadrien. Il s’avère très bénéfique pour l’Égypte que l’Empereur visite avec l’impératrice Sabine en 130. Il fonde Antinooupolis, en l’honneur d’Antinoous, son jeune favori noyé dans le Nil, et fait construire la Via Hadriana qui relie le fleuve au port de Bérénice, sur la côte occidentale de la mer Rouge.

138-161 Règne d’Antonin le Pieux, qui visite l’Égypte et fait don d’un hippodrome aux Alexandrins.

175 Tentative d’usurpation d’Avidius Cassius, fils d’un préfet d’Égypte qui se proclame empereur et « règne » pendant trois mois après avoir cru, sur la foi d’une rumeur, à la mort de Marc Aurèle. En 176, l’empereur philosophe, toujours bien vivant, visite l’Égypte et pardonne aux Alexandrins d’être ainsi entrés en dissidence.  

Fin du IIe siècle L’évêque Démétrios est à la tête de la communauté chrétienne d’Alexandrie, formée à partir du milieu gréco-païen et différente de celle issue du milieu judéo-chrétien annihilée par les mouvements anti-judaïques de 116-117.

180 Création de la Didascalée, une école qui, en formant les catéchistes, va être le principal instrument du prosélytisme chrétien, illustré successivement par Pantène, Clément d’Alexandrie et Origène. L’Église adopte rapidement la langue copte héritée de l’ancien égyptien. « Copte » vient du grec Aiguptos signifiant « Égyptien ».

193-211 Règne de Septime-Sévère qui fait deux séjours en Égypte, rend leur Boulé aux Alexandrins et leur offre de nouveaux édifices (thermes, temples, gymnase).

202 Édit de Septime-Sévère interdisant le christianisme. Début des persécutions, qui font de nombreux martyrs à Alexandrie et en Thébaïde (Haute-Égypte).

212 Édit de Caracalla (Constitutio Antoniniana) accordant le droit de cité romaine à tous les hommes libres de l’Empire.

215-216 Séjour de Caracalla à Alexandrie, au cours duquel il fait exécuter la délégation venue l’accueillir et le préfet Aurelius Septimius Heraclitus.

247-264 Saint Denis à la tête de l’Église d’Alexandrie  

249-251 : Règne de Dèce, marqué par une importante persécution des chrétiens. Les persécutions se poursuivent sous le règne de Valérien en 257 mais cessent en 259 avec l’édit de Gallien. Le christianisme égyptien, né à l’origine dans le milieu alexandrin, connaît un rapide essor dans la vallée du Nil et le pays comptera cinquante-sept évêchés au début du IVe siècle, quand se déclencheront les grandes persécutions du règne de Dioclétien. Ils seront plus de cent vers 320.

270-275 Saint Antoine, l’un des premiers anachorètes, se retire au désert et fournit le modèle de l’érémitisme oriental.

284 La réforme administrative de Dioclétien crée plusieurs provinces : l’Égypte (région du Delta pour l’essentiel), la Thébaïde et les deux Libye, le tout placé sous l’autorité du préfet d’Égypte, investi du titre d’Augustal.

303 Persécutions antichrétiennes sous le règne de Dioclétien. Elles s’aggravent encore sous le règne de Maximin Daïa (310-312). Ces persécutions sont à l’origine du schisme mélitien, analogue au donatisme nord-africain. L’évêque Mélice de Nicopolis refuse en effet de réintégrer dans la communauté des fidèles les lapsi, ceux qui ont renié leur foi durant la persécution.

323 Saint Pacôme fonde le premier couvent, il est à l’origine du cénobitisme. Les communautés se multiplient, à Hermopolis, Hermothis ou Ptolemaïs en Haute-Égypte mais aussi dans le Delta occidental, à Canope où est établi le monastère de la Metanoïa.

325 Le concile de Nicée condamne l’arianisme, une hérésie formulée par Arius, un prêtre alexandrin qui a commencé à la prêcher en 318 et qui, subordonnant le Fils au Père, remet ainsi en cause le dogme trinitaire.

328 Le pardon accordé par Constantin à Arius dresse contre l’Empereur Athanase le futur évêque d’Alexandrie et la majorité des chrétiens locaux hostiles à l’arianisme.

338 Le concile égyptien réuni à Alexandrie prend le parti de l’évêque Athanase déposé par le concile de Tyr. Grégoire, l’évêque envoyé depuis Rome, est rejeté par la population qui obtient finalement le retour d’Athanase.  

380 Création du diocèse d’Égypte qui regroupe les quatre provinces créées par la réforme de Dioclétien. Il sera supprimé par l’empereur byzantin Justinien et remplacé par cinq duchés – Égypte, Augustamnique, Arcadie, Thébaïde et Libye – placés sous l’autorité du préfet du prétoire d’Orient. Chacun de ces duchés était divisé en deux éparchies.

381 Le concile de Constantinople confirme les décisions prises à Nicée et limite les pouvoirs de la « papauté alexandrine ». Le monopole des pompes funèbres et la perception des taxes sur le commerce de produits aussi importants que le papyrus et le sel assurent alors à l’Église d’Alexandrie une richesse et une puissance considérables. Le patriarcat est alors illustré par Timothée (de 381 à 365) et par Théophile (de 385 à 412) qui déclenche de violentes campagnes contre le paganisme.

386 Pèlerinage de saint Jérôme en Égypte. Il fait suite à ceux de Rufin (371-377) et de Cassien (385) et précède ceux de Palladius (388) et d’Aetheria (395).

391 L’édit de Théodose fait du christianisme la religion d’État et interdit les cultes païens.

392 Des chrétiens détruisent le temple de Sérapis.

412 Le patriarche saint Cyrille d’Alexandrie entre en conflit avec le préfet Oreste, représentant du pouvoir civil.

415 Meurtre d’Hypatie, fille du mathématicien Théon, victime du fanatisme anti-païen.

444 Mort du patriarche Cyrille, adversaire déterminé des Nestoriens. L’évêque Dioscore qui lui succède affirme la prééminence du patriarcat d’Alexandrie.

440 Le parti alexandrin triomphe lors du « brigandage d’Ephèse » mais l’empereur Marcien, qui succède à Théodose II en 450, décide la réunion d’un nouveau concile.

451 Le concile de Chalcédoine dépose et exile Dioscore et réaffirme la double nature du Christ contre la doctrine « monophysite » qui soutient la primauté de la nature divine de Jésus-Christ et contre le nestorianisme qui met en avant sa nature humaine. Au-delà du débat théologique, l’Égypte, acquise, comme la Syrie, au monophysisme, s’oppose désormais vigoureusement à Constantinople et ces querelles religieuses affaiblissent gravement la chrétienté orientale, ce qui permettra bientôt aux envahisseurs musulmans de la subjuguer plus facilement.  

537 Justinien fait fermer le temple de Philae où un culte était toujours rendu à la déesse Isis.

541 Une grave épidémie de peste affecte l’Égypte.

578-605 Damien est patriarche d’Alexandrie et s’efforce de rétablir l’unité de l’Église égyptienne.

619 Conquête de l’Égypte par les Perses Sassanides. Jérusalem est tombée en 614. Le roi Chosroès II s’appuie sur l’Église égyptienne pour affaiblir l’Empire byzantin dont la capitale est par ailleurs privée des cargaisons de blé que lui envoyait jusque-là l’Égypte.

629 La reconquête byzantine menée à bien par l’Empereur Héraclius est perçue en Égypte, attachée au monophysisme, comme le début d’une période d’occupation étrangère – un non Égyptien est même nommé alors à la tête du patriarcat d’Alexandrie –, ce qui explique pour une part l’étonnante facilité avec laquelle se réalise, quelques années plus tard, la conquête arabe.