La femme de l'Egypte antique

 


L'importance historique de l'ancienne civilisation égyptienne réside dans le système des valeurs et des messages humanitaires qui a englobé tous les aspects de vie et qui a formé, au fil de 7 mille ans, de profondes racines. Parmi ces valeurs humanitaires les plus importantes, figure la reconnaissance de l'importance du rôle de la femme dans la société.

Cette valeur a été pratiquement concrétisée en façonnant une position raffinée à la femme égyptienne en tant que seul partenaire de l'homme dans sa vie religieuse et profane conformément à la théorie de la création et de la cosmogonie figurant parmi les principes religieux pharaoniques qui prévoient l'égalité juridique complète et pour la 1ère fois la liaison sacrée entre homme et femme à travers les contrats de mariage éternels.

Cette position a atteint le point de la vénération. C'est ainsi qu'existaient les déesses à côté des dieux, telles la déesse de la sagesse qui avait pris la forme de femme et la déesse Isis, symbole de la fidélité et du dévouement.

La femme égyptienne dans l'histoire pharaonique est également parvenue aux divers domaines du travail, et a réussi à accéder au trône. Citons  « Hotep », mère du roi Chéops ; « Khent », fille du pharaon Mykérinos ; « Abah Hoteb », reine de Thèbes ; « Hatchepsout », fille du pharaon Amon ; « Tiyi », mère de Akhnaton ...


La femme a de même exercé la magistrature, telle « Nepet », belle-mère du roi Pépi 1er de la 6ème dynastie, et ce fait a été répété sous l'époque de la 26ème dynastie.

La femme a également travaillé dans le domaine de la médecine, telle « Psechet » qui a porté le titre de grand médecin sous la 4ème dynastie. Les femmes scribes ont accédé aux postes de (directrices, chef de département des dépôts, observatrice des dépôts royaux, femme d'affaires, prêtresse).

La femme égyptienne menait une vie heureuse dans un pays où l'égalité entre les deux sexes était un fait naturel. La civilisation pharaonique a également promulgué les premières législations et lois gérant le rôle de la femme, dont les plus importantes sont celles du mariage ou liaison sacrée, qui déterminent les droits et les devoirs basés sur le respect mutuel entre l'époux et l'épouse, la maîtresse de la maison qui avait droit à l'héritage tout comme l'homme ; et en cas de divorce sans raison, elle avait droit au tiers des biens de son époux.

De même, l'ancien égyptien s'attachait à ce que son épouse soit enterrée avec lui dans le même cimetière. Partenaire dans la vie terrestre, elle le sera après la résurrection.

Quant au droit à l'enseignement, la femme égyptienne apprenait les sciences dès l'âge de 4 ans, dans les écoles qui enseignaient les principes du calcul, des mathématiques, de la géométrie et des sciences, en plus des rudiments de la langue hiéroglyphique et de la langue hiératique familière de la vie quotidienne.

Enfin, la fille acquiert, tout à fait comme le garçon, le titre de « scribe détentrice de l'encrier », et elle avait la possibilité de choisir la spécialisation scientifique qu'elle voulait.

 

Parmi les dires du sage égyptien concernant la nécessité de protéger la femme :
- « Il est sage d'aimer ta partenaire dans la vie et d'en prendre soin, car elle prendra par la suite soin de ta maison ».
- « Tout au long de ta vie, prends soin d'elle, car elle est le don des dieux qui ont répondu à tes prières et te l'ont octroyée.. Révérer le bienfait et satisfait les dieux ».
- « Ressens ses douleurs avant qu'elle n'en souffre ».

« Elle est la mère de tes enfants, si tu la rends heureuse et tu en prends soin, elle fera de même avec eux. Elle est une consignation dans tes mains et dans ton cœur, tu en es responsable devant Dieu le plus Grand, puisque tu a juré dans son sanctuaire d'être pour elle un frère, un père et un partenaire de vie ». Telle est la conviction de l'ancien Egyptien.

Au cours de l’histoire Égyptienne la condition des femmes a subi des changements profonds. L’étude de cette condition dans la société pharaonique est basée, principalement, sur des écrits masculins. L’ancienne civilisation Égyptienne, fonctionnait sur le modèle patriarcal, où le statut de la femme dépendait de son appartenance à une classe sociale. La situation des Égyptiennes était bien meilleure que celles des femmes dans les autres grandes civilisations antiques, Rome, Grèce, Mésopotamie. Elle se dégradera d'ailleurs avec le poids croissant de la culture hellénistique à la Basse Epoque.


La femme égyptienne dans la société
Les jeunes filles égyptiennes se marient en général vers l'âge de douze treize ans. Le mariage d’amour devait aussi exister, mais c’est le père qui choisissait le prétendant de sa fille, bien souvent dans l'entourage immédiat. Il n'est pas rare que les alliances matrimoniales soient contractées entre cousins, bien qu’il soit difficile de définir les liens et degrés de parenté exacts. En effet, le terme de "soeur", est aussi utilisé pour désigner l'épouse. Il semble que le mariage entre frères et soeurs de sang ne soit attesté qu'au sein de la famille royale. La monogamie semble de règle, mais le chef de famille peu prendre des concubines et légitimer les enfants qu'il a eus d'elles, si son épouse légitime ne lui en a pas donnés. La polygamie n'est pas interdite, mais elle est rare et semble être réservée aux puissants.

Une fois mariée, l'épouse devient " maîtresse de maison ", mention qui précède désormais son nom. Elle règne sur la maisonnée qu’elle doit gérer avec l'aide des servantes et des esclaves. Elle accompagne son mari à la chasse, à la pêche, l'aide aux travaux des champs, tisse, chante et danse. La maternité est une des fonctions les plus importantes de la femme. Avoir des enfants est source de considération sociale. L'éducation des filles comme des garçons est confiée prioritairement à la mère durant les premières années.



La femme Égyptienne vit dans une société où les responsabilités principales sont tenues, à tous les niveaux, par des hommes. Elle n’est pas enfermée chez elle ou dans un harem, contrairement à la femme grecque. Les représentations nous la montrent boulangère, tisseuse, musicienne, danseuse, jardinière ou fermière. Bien que spécifiquement féminines ces occupations lui font une place dans la société où elle joue un rôle actif. Dans les classes supérieures, il est possible que ces femmes aient reçu un certain niveau d’instruction et que la pratique de l’écrit ne leur fut pas inconnue, bien qu’aucune expression littéraire ou artistique Égyptienne émanant d’auteurs féminins ne soit attestée. Elles ne pouvaient accéder à la hiérarchie civile, mais à la Basse Époque les femmes purent occuper de hautes fonctions sacerdotales au sein du clergé d’Amon de Karnak.

La femme et le droit égyptien
Le Droit Égyptien indique clairement que la femme Égyptienne détenait des droits égaux à celui de son père, de son frère ou de son époux. Elle était propriétaire de ses biens propres et se voyait reconnaître des acquits, un droit sur les biens acquis en commun durant la période du mariage. Il lui était possible de mener seule sa propre affaire, de participer à des transactions économiques, d’hériter de propriétés, de posséder et de louer la terre et de participer en tant que témoin ou partie, à des affaires judiciaires. Elle peut aussi transmettre son patrimoine à la personne de son choix.


La réalité est tout autre. Par sa position entre l’Asie et de l’Afrique, l’Égypte subit l’influence de ces deux continents. Au plan physique, la femme est ainsi perçue comme inférieure à l’homme. Il est reconnu à l’homme marié d’avoir des relations sentimentales avec d’autres femmes qu’elles soient veuves ou célibataires. La femme mariée, au contraire, pour mieux assurer la société de la paternité réelle des enfants nés ou à naître, se doit d’être fidèle. Malheur à la femme adultère socialement réprouvée. Le viol, s’il est perçu comme répréhensible, dans le cas d’une femme mariée, ne semble pas poser a priori de problème éthique insurmontable.



Représentation de la femme dans l’art
Le teint de la peau féminine est rendu par l’emploi de l’ocre jaune tandis que l’épiderme masculin est traduit par l’ocre rouge. Il s’agit là de conventions reflétant la nature des occupations de l’un et de l’autre: la femme, à l’abri, veillant à la conduite de la maison; l’homme exposé à l’ardeur des rayons de soleil. L’aspect plus ou moins foncé de l’épiderme dénonce le statut plus ou moins privilégié de l’individu. En sorte qu’un haut fonctionnaire de l’Ancien Empire aura à cœur de se faire représenter avec une carnation plus claire que ses sujets, contraints de vaquer à leurs occupations au soleil.



Dans la sculpture et le bas-relief l’homme et la femme sont souvent représentés de taille  ou d’échelle différente. Ce qui a été considère comme la preuve d’une inégalité de statut entre les deux sexes dans la société Égyptienne. Mais après une étude plus approfondie de ces représentations on se rend compte que ses constatations ne sont pas exactes. Un nombre important d’exemples montre que la femme est représentée sur un pied d’égalité avec son époux. La gestuelle des statues de couple laisse transparaître la tendresse de l’épouse plus que sa soumission. Dans certains cas la figuration de l’épouse et des enfants {la famille} sont avant tout des représentations magiques du défunt. Les figurations de l’épouse et des enfants forment des compléments permettant de mieux définir la personnalité de l’homme élevé sur un piédestal.
 

     


La femme dans la mythologie
Dans la cosmogonie le démiurge est généralement représenté sous un aspect masculin, mais les diverses cosmogonies égyptiennes se fondent sur la complémentarité des deux sexes. Certaines déesses font exception à cette règle. A Saïs et Esna Neith est considérée à comme à l'origine de la création, Methyer donne naissance au soleil, Nekhbet qui est la divinité primordiale de sa ville de Nekheb.



La notion de féminin se retrouve également dans les mythes et des légendes religieuses. Nout, participe au périple quotidien du soleil. A l'aube, elle met le soleil au monde pour l'avaler à nouveau le soir. Rê poursuit alors son voyage à travers le corps constellé d'étoiles de la déesse et renaît chaque matin. Hathor participe au mythe de la destruction de l'Humanité. Maât, symbole de la justice et de l'ordre cosmique qui assure la juste marche du monde. Isis, la grande magicienne, don le rôle de mère et d'épouse dévouée est primordial dans la légende osirienne.