
L'ARMEE
EGYPTIENNE

Sous l'Ancien
Empire, l'Égypte ne dispose pas d'une armée permanente. Chaque nome
possède une milice autonome et les grands domaines agricoles ont leur
propre police interne. Peu nombreuses, les forces du roi sont constituées
par les gardes du palais, les corps expéditionnaires chargés de surveiller
les routes du désert et la police des chantiers. En cas de guerre, la
royauté rassemble une armée provisoire constituée de miliciens et
d'auxiliaires nubiens et libyens. Dès cette époque, l'Égypte étend sa
domination sur la Nubie riche en or, ivoire et bétail et exploite les
mines de cuivre et de turquoise du Sinaï.

Au Moyen Empire, les
milices semblent se constituer en de véritables armées de conscrits
recrutés par des scribes. Lors des campagnes militaires, le roi les
rassemble sous ses ordres. La royauté entretient cependant des troupes
militaires permanentes sur les frontières du pays au sein de forteresses
défensives. L'Égypte poursuit son extension vers le sud où le roi
Sésostris III annexe la Basse Nubie.
Au Nouvel Empire, la
politique impérialiste de l'Égypte prend une toute autre ampleur et a pour
conséquence la création d'une armée de métier permanente et bien organisée
à partir de la XVIIIème dynastie. Le roi est le chef suprême des forces
militaires. Il dirige en personne les troupes lors des grands
affrontements. Il peut remettre à des personnalités ou des proches le "
commandement suprême. Il est secondé par un " grand général ", chef des
armées, et par des lieutenants, chefs de régions militaires. L'Égypte se
constitue un vaste empire du pays de Koush (la Haute Nubie), qu'elle dote
d'un vice-roi, à l'Euphrate où les principautés vassales sont assujetties
à un lourd tribut.

Très performante, l'armée
du Nouvel Empire possède une puissante cavalerie de chars qui forme
l'élite militaire, ainsi que de nombreux archers. Le roi est le chef
suprême des forces militaires. Il dirige en personne les troupes lors des
grands affrontements. Il est secondé par un " grand général ", chef des
armées, et par des lieutenants, chefs de régions militaires. Le
recrutement des soldats, leur formation et leur entretien, est de la
responsabilité du vizir. Ils sont rémunérés en or et en butin, et
reçoivent des esclaves et des terres qu'ils peuvent léguer à leurs fils si
ces derniers intègrent l'armée. Cette politique de rétribution amène la
formation d'une véritable aristocratie militaire qui ne tarde pas à porter
plusieurs généraux au pouvoir (Horemheb, Ramsès Ier). Sous Ramsès II,
l'armée est composée de quatre corps placés sous la protection d'un dieu :
Amon, Rê, Ptah ou Seth. Elle intègre de nombreux mercenaires asiatiques,
nubiens et libyens.
Au début du premier millénaire, les
troupes mercenaires prennent de plus en plus d'importance. L'un de leurs
chefs libyens accède au pouvoir et fonde la XXIIème dynastie.

À la Basse Époque, le
statut de soldat est devenu héréditaire et les rémunérations se font par
des donations de terres et de nourriture. Les mercenaires sont
principalement des Grecs. Les armes utilisées par les fantassins de
l'armée égyptienne sont de deux sortes : de jet et de proximité (lance,
javelot, bâton de jet, hache masse, brise épée, sabre courbe (appelé "
kopesh "), arcs simples, épée, arc composite (d'origine hittite)...
L'apport de nouvelles technologies militaires fut un point de départ pour
le développement de l'armée du nouvel empire. Par exemple les Hyksos, un
peuple originaire d'Asie, apportèrent le cheval et a char dans l'attirail
du guerrier égyptien.
Chefs militaires L'Etat militaire égyptien
repose sur une hiérarchie structurée où règne une stricte discipline
tandis que l'intendance est assurée par une organisation permanente.
L'idéal guerrier est le héros qui se distingue par sa bravoure, ses faits
d'armes, ses ruses et ses combats singuliers. Les noms des paladins sont
glorieux : les deux Ahmose d'Elkab, Djehouti qui, par stratagème, prit la
ville de Joppé, Amenemhab sauvant ses chars à Qadesh.
Avec
l'apparition de la charrerie, les méthodes de combat et la composition de
l'armée se transformèrent complètement. Une aristocratie militaire assura
le commandement de divisions réparties elles-mêmes en vingt compagnies
comprenant cinq sections. Le char à timon unique, attelé de deux chevaux,
se composait d'une caisse légère en bois recouverte de cuir dans laquelle
prenaient place un conducteur et un combattant. Ce dernier était armé d'un
arc composite, d'une hache et d'un javelot lancé par un
propulseur.

L’armée se composait de
l’infanterie et des divisions de cavalerie commandées soit par le roi soit
par l’un des princes. Ces divisions comptaient plus ou moins 5000 soldats
et chacune d’entre elles portait le nom d’un dieu égyptien. Certains
hommes choisissaient d’embrasser une carrière militaire en raison des
privilèges qu’ils pouvaient en retirer. Ces avantages comprenaient
notamment des parcelles de terrains exemptées d’impôts ainsi que des
vivres. Il y avait également un code de conduite auquel les soldats
étaient fiers d’adhérer comme par exemple, retourner sain et sauf en sa
patrie avec l’armée, pas de disputes entre les soldats, obéir aux ordres
et ne pas s’en prendre aux civils ou à leurs biens.
Dès leur très
jeune âge, les rois et leurs fils étaient placés à la tête de leur corps
d'armée et très sérieusement entraînés. Au temps de Ramsès II, les forces
égyptiennes relevant du commandement suprême du pharaon et de son
représentant, le Lieutenant Général de l'Armée, se composaient de quatre
divisions portant les noms des dieux Ré, Amon, Ptah et Soutekh. Le
commandement se répercutait d'échelon en échelon.

Il semble que n'importe quel
homme d'éducation convenable ou même simple scribe, ait pu atteindre les
plus hauts grades. Le titre porté par Aménophis fils-de-Hapou de Scribe
des Recrues paraît avoir recouvert une haute fonction comportant la
répartition des effectifs tant au sein de l'armée que pour réaliser les
grands travaux. Les scribes avaient en charge l'intendance, le secrétariat
et sans doute le partage du butin. L'Etat-Major s'occupait de la
logistique. Le pharaon réunissait ses généraux et certains hauts
fonctionnaires avant chaque campagne pour en élaborer les
plans.
Soldats Au début de la XVIII dynastie, l'armée se
composait de nombreux mercenaires égyptiens et nubiens auxquels il fallut
adjoindre les recrues de la conscription obligatoire. Tous les hommes sont
appelés et les meilleurs choisis. L'adulte est versé dans l'infanterie et
l'adolescent dans les Cadets. Tant pour les Egyptiens que pour les
étrangers, une carrière militaire fut souvent la seule possibilité
d'échapper à leur condition modeste et de s'assurer une situation. Les
soldats valeureux étaient promus officiers, se voyaient octroyer des
prisonniers comme esclaves et recevaient l'or de leur valeur. Cette
décoration pouvait prendre la forme de mouches en or massif, d'armes en or
ou en argent ou de bijoux d'un grand prix.

Les simples soldats
recevaient leur part de butin en bétail, armes, vêtements, parures pris
aux luxueux ennemis asiatiques. Ils étaient pensionnés avec la garantie de
recevoir des vivres et des terres prises sur le domaine royal qui étaient
laissées à la famille tant qu'un de ses hommes servait dans l'armée. Ces
soldats et les vétérans retirés formaient une classe privilégiée
fondamentalement dévouée à l'armée et à son chef.
Au début du règne
ptolémaïque, les Ptolémées demandèrent l’aide des Macédoniens et des Grecs
afin de former une armée. En effet, la plupart des guerres étaient livrées
au large des côtes et malheureusement, les égyptiens n’avaient que peu
d’expérience dans ce genre de conflits. Loin de jouer des rôles de premier
plan, les égyptiens ne participèrent que de façon relativement limitée à
l’armée. Cependant, après une augmentation du nombre d’opérations
militaires, en particulier dans les guerres menées contre la Syrie, le roi
Ptolémée IV dut recruter 20000 égyptiens. Grâce à ces soldats, les
Ptolémées parvinrent à refouler l’invasion des Salukis lors d’une bataille
décisive disputée en 217 après Jésus-Christ à Rafah. Après coup, la
position des égyptiens s’améliora et leur puissance s’accrut au sein de
l’armée ptolémaïque.


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