Cette semaine NET PRESSE reçoit Emmanuel Pochet, vice-président de l'association Amitié Franco Karen

 

 
 
           
 
NP: vous êtes récemment intervenu sur une radio périphérique pour plaider la cause du peuple Karen.Votre engagement a retenu notre attention et nous souhaiterions comprendre les raisons qui ont poussé un jeune français à épouser la cause d'un peuple aussi éloigné de la France.

Emmanuel Pochet : c’est tout d’abord un concours de circonstances qui m’a conduit dans cette région. Puis j’ai eu un coup de foudre pour un peuple dont les qualités m’ont séduit : dignité, générosité, courage.
Rapidement les choses s’imposent comme une évidence, au milieu d’un peuple en lutte on se doit de participer soit même à l’effort général. J’ai cherché à mobiliser des énergies pour structurer des actions de soutien et grâce au commandant Guillaume nous avons fondé l’association Amitié Franco Karen.

NP: le commandant Guillaume, figure légendaire de la Marine de guerre française, dont la vie extraordinaire a inspiré le cinéaste Pierre schoendoerffer pour son film le Crabe Tambour.
Pourquoi vous a-t-il rejoint ?

Emmanuel Pochet : je crois qu’il a été séduit par la pureté de la cause. Mais au delà d’une vision romantique, nous avons voulu forger un véritable outils de soutien à la cause Karen.

NP: quels types d’actions avez-vous entreprises?

Emmanuel Pochet: nous avons orienté nos actions vers deux directions principales, le gouvernement et les milieux politiques français d'un coté et les ONG de l'autre.
Nous avons établi des contacts avec l’ensemble des partis politiques français représentés au parlement dans le but de sensibiliser différents députés et sénateurs à la cause Karen. Nous avons toujours reçu bon accueil grâce à la médiatisation d’Aung San Suu Kyi mais il faut avouer que pour l’instant nous n’avons obtenu que très peu de résultats concrets.

NP: pourquoi selon vous ?


Emmanuel Pochet: depuis plusieurs décennies la politique française en Asie du Sud-Est est abonnée au service minimum. Heureusement de nombreuses ONG très dynamiques sont présentes sur le terrain et procurent de nombreux soutiens aux populations les plus démunies.
N’étant pas structuré pour fournir une aide humanitaire lourde, nous avons privilégié des actions d’information, de sensibilisation et surtout de facilitation d’implantation en direction de grandes ONG. Ces actions se sont soldées par la réalisation de plusieurs projets importants au profit d’enfants orphelins, de dispensaires, d’écoles, et de fermes.

NP: vous avez été « corsaire de la République » pour reprendre le titre d’un livre de Bob Denard. Un engagement atypique ?

Emmanuel Pochet: oui certainement mais hautement revendiqué. J’ai servi la France comme officier parachutiste appelé du contingent pendant deux ans, je l’ai servi également dans le cadre d’actions s’inscrivant dans un champ plus clos. J'ai eu le privilège de vivre des aventures humaines extraordinaires en respectant toujours la devise brodée sur les drapeaux de nos régiments : HONNEUR ET PATRIE.

NP: vous avez à l’époque du débat sur la professionnalisation de l’armée été l’un des animateurs du COSAID, le COmité de Soutien à l’Armée et au Industrie de Défense, pourquoi ?

Emmanuel Pochet: j’ai à l’époque du débat sur la professionnalisation de l’armée, milité pour le maintien de la conscription. Je considère que le service militaire est avant tout une expérience humaine irremplaçable permettant le brassage de classes sociales très différentes qui n’ont aucune autre occasion de cohabiter et d‘apprendre à se connaître. J’espère que sa disparition n’aura pas de conséquence pour la cohésion de notre nation...
Ceci étant dit, je ne contestais pas la nécessaire réforme du service national ni la nécessité de disposer d’un nombre important de régiments professionnalisés.

NP: pour terminer, un mot sur l’actualité. Que pensez-vous de l’intervention américaine en Irak ?

Emmanuel Pochet: je suis à cent pour cent sur la ligne du président de la République qui a fait preuve dans cette affaire d’un courage remarquable. Le devoir des démocraties occidentales est de mettre leur force au service de la justice et du droit international représenté par l'ONU. Si leur modèle doit s’imposer, c’est par l’exemple, certainement pas par la force.

 
           
   

1994, le commandant Guillaume et Emmanuel Pochet, sur la frontiére Birmane, invités à une réunion organisée par l'opposition démocratique birmane.

"Les Karen sont le fer de lance de l'opposition birmane dirigée par le leader charismatique, prix Nobel de la paix, Madame Aung San Suu Kyi"

     
           
   

Pour en savoir plus sur les karens de Birmanie, sites en anglais

Karen Human Rights Group

Karen.org