Proche-Orient
L'Europe au secours d'Arafat
Au sommet de Laeken, les dirigeants européens sont venus à la
rescousse de Yasser Arafat, appelant Israël à ne pas affaiblir le
leader palestinien.
Moins dune semaine après la déclaration des ministres des
Affaires étrangères du 10 septembre, très sévère
à lencontre de lAutorité palestinienne, les dirigeants
européens volent au secours de celle-ci. Lundi 10 décembre, les
Européens avaient en effet appelé pour la première fois
lAutorité palestinienne à « démanteler les
réseaux terroristes du Hamas et du Jihad islamique ». Le ton inhabituellement
sévère des Européens envers les Palestiniens avait surpris,
provoquant satisfaction dans les rangs israéliens et amertume chez les
Palestiniens.
Le communiqué adopté vendredi soir par les chefs dÉtat
et de gouvernement des Quinze, réunis à Laeken (Belgique) reprend
ces demandes, mais affirme aussi que « pour négocier et éradiquer
le terrorisme comme pour construire la paix, Israël a besoin du partenaire
qu'est l'autorité palestinienne et son président élu, Yasser
Arafat. Sa capacité à combattre le terrorisme ne doit pas être
affaiblie ».
Cest quentre temps, le gouvernement dAriel Sharon a décidé
de couper tout lien avec Yasser Arafat et lAutorité palestinienne,
tandis que larmée israélienne continue de poursuivre le
démantèlement méthodique de lappareil de sécurité
de celle-ci et réoccupe méthodiquement les Territoires palestiniens
de Gaza et de Cisjordanie. Un membre du gouvernement israélien, le ministre
de lIntérieur Ouzi Landau, a même évoqué le
renvoi dArafat en Palestine alors que ce dernier est encerclé par
les chars de lÉtat hébreu positionnés autour de ses
bureaux de Ramallah.
Une réponse sévère à Sharon
Si la déclaration de lundi 10 a déçu les Palestiniens,
celle du vendredi 14 est une réponse sévère à la
politique dAriel Sharon, alors même que ce dernier, par lettre,
demandait aux Quinze de ne plus recevoir le leader palestinien. Cest aussi
une réponse à George Bush qui a expressément demandé
aux dirigeants de lUnion européenne de cesser de le recevoir chez
eux.
Cette déclaration commune nempêche pas les Quinze de rester
divisés sur la réponse à donner au conflit du Proche-Orient.
On a pu le mesurer au Conseil de sécurité dans la nuit de vendredi
à samedi lorsque fut discuté le projet de résolution dorigine
palestinienne demandant « létablissement dun mécanisme
de confiance » pour mettre un terme aux violences. Si la France a voté
le texte, la Norvège et le Royaume Uni se sont abstenus. Quant aux États-Unis,
comme ils lavaient annoncé, ils ont opposé leur veto à
un texte qui ne plaçait pas la responsabilité exclusive des violences
sur les Palestiniens. UIn veto que le ministre français des Affaires
étrangères, Hubert Védrine, juge d'autant plus «incompréhensible»
que les Etats-Unis avaient donné leur accord à cette proposition
lors de la réunion du G8 à Vienne en juin dernier.
OLIVIER DA LAGE
15/12/2001