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  Souvent le démembrement d'un trio qui a tenu plus d'une décennie ne se fait pas sans casse pour les musiciens : ainsi, peut-on suivre dans l'après-Bill-Evans, la trace du bassiste Chuck Israël ou celle du batteur Larry Bunker ?
  Après quatorze années passées avec le Gonzalito Rubalcaba's Proyecto (discographie)
- cette période des "années de formation" à la scène internationale -
Felipe Cabrera avait laissé entendre avec Made in Animas (Unicorn) qu'il n'était
non seulement pas en échouage mais que sous le bassiste, établi aujourd'hui à
Paris, se profilait un compositeur entreprenant.
  Avec Evidence from el Cayo, personne ne pourra plus ignorer le style particulier
des compositions de Felipe, ni douter que ce musicien ne soit déjà un classique,
tant son disque, dès la première écoute, se tient à la hauteur des "incorruptibles",
si l'on ne devait retenir que cette qualité des chef-d'oeuvres. Ainsi, un amateur qui
reste très attaché au label Blue Note des années soixantes et soixante-dix, pour
l'inventivité, la cohérence, la vigueur et la nouveauté stylistique (n'est-ce-pas une
sorte de Bauhaus de la musique ?) pourra-t-il sans conteste mettre les plus
récents enregistrements de Cabrera dans sa discothèque.

  Cayo Hueso : renaissance d'un village dans la ville. 

  C'est à son quartier de La Havane que Felipe dédie ses dix compositions. El Cayo Hueso, homonyme de cette île voisine dont l'histoire est liée depuis toujours à celle de Cuba, est un quartier ancien dont on parle beaucoup depuis qu'il est devenu le symbôle de la réhabilitation de la vieille ville : dès 1996 la bien-nommée "Cayo Hueso Intervention" organise la restauration du quartier et y assainit les conditions de vie. Cette réussite devient un modèle pour d'autres communautés de La Havane.
  Ce véritable plan social aboutit en particulier à la rénovation de vingt-sept écoles primaires, aires de jeux et jardins d'enfants. Cette entreprise doit beaucoup au peintre-muraliste Salvador Gonzalez, né à Camagüey en 1948, qui s'occupa de la rénovation de la rue Hamel, puis y installa sa propre galerie et organisa diverses manisfestations artistiques relayées par la biennale et les musées de Cuba.
  Parmi les manisfestions culturelles du Cayo Hueso qui connaissent une réputation internationale, il faut parler du Sábado de la Rumba, offert par le Conjunto Folklórico Nacional de Cuba. La Rumba y trouve une nouvelle jeunesse, accompagnée par les percussions et les divinités africaines qui en font un rituel. Chaque mois se tiennent des rencontres nationales de "rumberos" et, une fois l'an, les aficionados se réunissent pour le Festival international de la rumba.
  • Dr Annalee Yassi
  • Centro Habana
  • Fortune City
  • Palo Monte
  • UNESCO

  •   Cayo Hueso : évidente tradition musicale 
      Les cubains semblent donc très sensibles au fait que la vie d'un quartier conserve une identité qui perpétue l'esprit de sa population : La Havane, ce sont de nombreux artistes, parmi lesquels José Lezama Lima, Joseíto Fernández, Eduardo Abela, Sosa Bravo, Chano Pozo y Moraima Secada, natifs du centre de la ville. Les plus célèbres pour le quartier du Cayo resteront certainement Los Zafiros : Leoncio 'kike’ Morua, ' Miguel ‘Miguelito’ Cancio, Ignacio Elejalde et Eduardo Elio ‘El Chino ' Hernández. Le célèbre Manuel Galbán leur servit de guitariste et directeur musical à partir de 1962 .
    "Paseando por el barrio de Cayo Hueso.
    Caminando por las calles,
    Del pueblecito natal,
    Con su ritmo espiritual,
    Ella va luciendo el talle,
    Con la bata remangá’.
    Sonando sus chancleticas,
    Los hombres le van detrás,
    A la linda mulatica"...
    Mais il y a aussi le cinéaste Julio García Espinosa, " yo, en mi viejo barrio de Cayo Hueso ..."

  • Los Zafiros
  • Bohemia 08/2002
  • El Nuevo Diario 04/2002

  •   Cayo Hueso : une destinée 
      Enfin, l'ombre de Luciano «Chano» Pozo plane sur toute évocation du Cayo Hueso, ce musicien né en 1915, émmigré aux Etats-Unis, dont le tragique destin est conté dans le spectacle de Jérôme Savary à l'Opéra-Comique, dans lequel Felipe, avec Anga Diaz et Alfredo Rodriguez ont été la saison dernière, les fidèles acteurs/interprètes.


  • Cayo Hueso

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      Discographie avec Gonzalo Rubalcaba

  • Concierto Negro (EGREM)
  • Life in Havana (Messidor)
  • Mi Gran Pasión (Messidor)
  • Giraldilla (Messidor)
  • Suite 4 y 20 (Blue Note)
  • Rapsodia (Blue Note) Nominated in Grammy 1995
  • Antiguo (Blue Note) Nominated in Grammy 1999