De formation classique, Alfredo Rodríguez fut en quelque sorte un "enfant prodige", remportant tout jeune de nombreux concours de chant radiophoniques. C'est paradoxalement en quasi-exil à New York qu'il découvre en 1960 la musique cubaine, alors qu'il continue de s'assimiler des éléments de théorie musicale.
On pourra donc, au détour d'un musicien de la grande école cubaine - quant au nombre de ses participations aux orchestres qui comptent - entendre chez Alfredo de brèves incursions sur le territoire de l'éruptif Monk ou des voicings dignes du grand Bill, émaillant un style très pur, "genuine" ...
Sa silhouette orientale et son élégance subtile situent d'emblée Alfredo dans le raffinement, trait au moins aussi caractéristique de sa musique que le déhanchement l'est de la salsa : c'est sous cette impression de finesse que l'aîné des musiciens cubains de Paris vous apparaîtra ensuite comme un géant, par l'énergie de son jeu d'accompagnateur autant que ses improvisations où prévaut un élément devenu fort rare en musique : l'imprévu.
Alfredo interprète pour Jammin'Leo deux adaptations de pièces de Léo Brouwer.
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