Centré sur trois séries de compositions didactiques de Pierre Isselin, le cabinet de curiosités présente aussi quelques transcriptions de la main de Philippe : essentiellement des pièces pour le luth ou le clavecin du répertoire français baroque.
Philippe, dans le droit fil de Alberto Ponce, souvent invoqué rarement évoqué, a pris ces thèmes et variations comme autant d'occasion de phraser et de timbrer des textures et des rythmes, librement mais avec un toucher si personnel qu'il semble inactuel (unzeitmessig) : pour moi, la méditation guitaristique de Philippe est un transport dans la vision d'un Baugin, la fantaisie d'un Larmessin ou la manière d'un Raoux. Encore que ce rapprochement ne fasse que prêter des images au silence qui ressort de la musique de Philippe et permettre de voir sa palette et sa lumière sonores.
Lorsque l'on est joué par Philippe, on peut aller au devant d'autres goûts picturaux : son interprétation
vous porte en avant, préfigurant la prochaine composition qui se présentera par l'écoute interne, continue comme une être d'évidence.
