6 MILLIARDS
DHOMMES
LES INÉGALITÉS
Voir
manuel Bréal, chapitre 1, page 32
I. DES ÉVIDENCES... DIFFICILES À CERNER
II. ORIGINE, RESPONSABILITÉS, REMÈDES
I. DES ÉVIDENCES... DIFFICILES À CERNER
1°. PNB et PIB à léchelle planétaire
La mesure de la richesse dun État est dautant plus difficile
que la notion même de richesse nest pas aussi simple que lutilisation
courante du mot (quelquun de riche, par exemple) pourrait nous le faire
croire.
Si lon dit que la richesse est lensemble des biens dont on peut
disposer, on voudra bien admettre quon sest honnêtement approprié
cette richesse. Ce nest pas évident : le vol, le pillage sont monnaie
courante en Histoire, favorisés par les guerres, les conquêtes.
Pour ne prendre quun cas, lointain, exemplaire et commode, car nous lavons
vu à propos dAthènes au V° siècle, la ligue de
Délos était ni plus ni moins que ce nous appelons de nos jour
du racket.
Ceci admis, convenons que le PNB est une mesure commode pour évaluer
la richesse.
Le Produit national Brut est la somme des valeurs ajoutées (richesses
produites) par les actifs dune nationalité où quils
exercent leur activité dans le monde, en 1 an et en $ US.
Le PNB nest cependant pas un indicateur parfait, car bien des pays nont
pas les appareils statistiques pour le calculer. Y échappent les productions
au noir de beaucoup de pays, et, bien sûr, tous les trafics
illicites et parfois énormes, comme ceux de la drogue.
Q1. Après avoir lu lexplication sur les cartes
en anamorphose page 48, tirer les conclusions de la carte 1, page 48, en ne
tenant compte que de la surface des rectangles et non de la couleur. Quels sont
les grands producteurs mondiaux ? Quels sont les continents les moins représentés
? On saidera au besoin, pour identifier un pays de la carte politique
des pages 252-253.
Confirmer en construisant
un graphique sur la base des chiffres ci-dessous :
PNB 1999 en millions de $ US :
- USA : 8 350 957
- Japon : 4 078 919
- Allemagne : 2 079
227
- France : 1 427 164
- R-U : 1 338079
- Italie : 1 135 986
- Chine
: 980 246
Première conclusion : Inégalité dans la puissance de production
des pays.
La richesse produite dans un pays profite, même inégalement, à
ses habitants. Pour en avoir une idée, on pourrait diviser le PNB par le
nombre dhabitants : cest le PNB/h.
On préfère utiliser le PIB, notion un peu différente. Le
Produit intérieur brut est la somme de la valeurs des différentes
productions créées par les actifs, quelle que soit leur nationalité,
à lintérieur des frontières dun pays, en un an
et en $ US.
La carte 1, page 33 cartographie selon des valeurs choisies par le cartographe
les PIB/h des différents États du monde.
Q2. Cf carte 1, page 33. Quelle constatation peut-on faire
quant à la gamme des différents PIB/h du monde ?
Q3. Dans quels pays se trouvent les hommes les plus producteurs
du monde ? Les moins producteurs ?
Q4. Après avoir lu (marge page 32) le sens quon
donne à la coupure Nord-Sud, suivi son tracé sur la carte 1, page
32, et lu le 1° § de Des disparités multiples, page
33, faites la critique de cette notion.
Q5. Cf la caricature de Plantu, marge page 32. Quelles idées
veut exprimer le dessinateur ? Ajoute-t-il une idée supplémentaire
à ce que représente la carte 1, page 33 ? Quelles critiques pourrait-on
formuler, spécialement en se référant à la précédente
leçon de Géographie ?
Deuxième conclusion : selon lensemble économique auquel
ils appartiennent, les hommes sont plus ou moins producteurs de richesse, et cela
dans une fourchette où les extrêmes vont de 1 à 100 !
2° Une approche différente : lIDH
Pourquoi avoir inventé lIndice de développement humain ? Parce
quon sest vite aperçu que le PIB/h était une très
mauvaise mesure du bien-être atteint réellement par les habitants
dun pays.
Les pays pétroliers du Golfe persique ont de forts PIB/h du fait de leurs
gros revenus pétroliers et de leur faible population, mais lalphabétisation
est médiocre ! En Afrique du Sud, on a un PIB relativement fort pour lAfrique,
mais une espérance de vie de 53 ans !
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a donc mis
au point un Indice de développement humain qui combine, dans
un calcul assez complexe, le PIB/h, mais aussi lespérance de vie*
(Indicateur démographique qui mesure la durée probable de vie dune
être humain), le taux dalphabétisation, les modalités
de scolarité et le niveau dinstruction.
LIDH, étalonné de 0 à 1 nous montre quen 2000
le Canada arrive en tête avec 0,935 et quen queue, cest la Sierra
Leone, avec 0,252.
LIDH peut donc être faible dans des pays plutôt riches, mais
qui, par leur organisation sociale et politique ne font retomber la richesse que
sur un tout petit groupe, par exemple proche des familles princières ou
présidentielles.
La carte 2, page 33, nous montre la répartition des différents IDH
dans le monde.
Q6. Comparez la carte 1, page 33 du PIB/h dans le monde
à la carte 2, page 33 de lIDH.
Q7. Nommer, à partir du tableau ci-dessous (PNUD,
2000), les pays plus développés humainement que riches,
en notant lécart entre le classement PIB/h et le classement IDH.
A quoi attribuer un meilleur classement IDH ?
Q8. Même question pour les pays plus riches
que développés humainement. A quoi attribuer un plus
mauvais classement IDH ?
|
Classement IDH
|
Esp. de vie
|
Alphabétisation
|
PIB/h
|
Diff. de classement
|
Canada |
1 |
79,1 |
99 |
23582 |
8
|
États-Unis |
3 |
76,8 |
99 |
29605 |
-1
|
France |
12 |
78,2 |
99 |
21175 |
5
|
Koweït |
36 |
76,1 |
80,9 |
25314 |
-31
|
Cuba |
56 |
75,8 |
96,4 |
3967 |
40
|
Géorgie |
70 |
72,9 |
99 |
3353 |
29
|
Arabie saoudite |
75 |
71,7 |
75,2 |
10158 |
-32
|
Ukraine |
78 |
69,1 |
99,6 |
3194 |
26
|
SriLanka |
84 |
73,3 |
91,1 |
2979 |
25
|
Afrique du Sud |
103 |
53,2 |
84,6 |
8488 |
-54
|
Algérie |
107 |
69,2 |
65,5 |
4792 |
-27
|
Viet Nam |
108 |
67,8 |
92,9 |
1689 |
24
|
Tadjikistan |
110 |
67,5 |
99 |
1041 |
43
|
Botswana |
122 |
46,2 |
75,6 |
6103 |
-57
|
Gabon |
123 |
52,4 |
63 |
6353 |
-60
|
Angola |
160 |
47 |
42 |
1821 |
-34
|
Le PNUD a choisi un certain nombre dindicateurs pour constituer le panier
quest lIDH. On peut penser que le développement humain passe
par dautres choses que les faits retenus. Par exemple, légalité
homme-femme, capital pour juger du développement humain est bien calculé
par le PNUD, mais pour beaucoup de pays, les données sont absentes, peut-être
par ce quon ny considère pas la femme comme faisant partie
de lhumanité. La France ferait-elle partie de ces pays ???
Autre exemple : la liberté individuelle et la démocratie. Un indice
des libertés humaines (ILH) a été calculé jadis par
les Nations Unies, mais on dirait que ce nest plus le cas... Dommage.
Conclusion : deux approches différentes, PIB/h et IDH, présentent
énormément de convergences, dautant plus que lIDH tient
compte du PIB/h. Les pays riches, lEurope occidentale (essentiellement lUE),
Les États-Unis, Le Japon, la Canada, LAustralie, la nouvelle Zélande
détiennent 76% de la richesse de la planète, alors quils ne
représentent quà peine 15% de la population mondiale. Ces
pays forment le Nord ; industrialisés, ils maîtrisent la technologie,
les capitaux et le commerce mondial.
Les pays pauvres, les pays du Sud représentent 85% de lhumanité
et ne produisent que 24% des richesses mondiales. Ils se caractérisent
par un faible PNB/habitant, un fort taux de mortalité infantile, une espérance
de vie moindre, un analphabétisme répandu.
Toutefois, les différences relevées montrent que les résultats
dépendent beaucoup du point de vue auquel on se place.
Nayons pas, de plus, la naïveté de croire en labsolue
véracité des statistiques fournies par les différents organismes
et les États eux-mêmes. Divers intérêts (cacher une
réalité peu flatteuse, demander des subventions, etc...) poussent
à certaines falsifications.
Par ailleurs les critères utilisés peuvent recouvrir des réalités
bien différentes : on peut valablement penser que le mot hôpital
ne représente pas la même chose à Bombay et à Neuilly
sur Seine.
Quant à cerner par des chiffres le bien-être et la qualité
de vie des individus, on en est loin. Un zoom avant, un changement
déchelle, disons-nous en Géographie, détruit lillusion
de lhomogénéité à lintérieur dun
pays, dune région ou dune ville.
2°. Dans chaque État
Q9. A partir de la carte des allocataires du RMI (revenu
minimum dinsertion), dans Recherches, prévisions et statistiques,
caisse Nationale dallocation familiales, octobre 2000, dites où
se situent ne France les plus forts pourcentages dallocataires du RMI.
(On trouve cette carte et les donnnées du Ministère des Finances
dans le manuel Hatier, page 31)
Q10. En utilisant la carte précédente et les
données du Ministère des finances sur le nombre de ménages
assujettis en 1999 à limpôt de solidarité sur la fortune,
peut-on dire quil y a des départements français plus pauvres
que dautres ?
Si lon veut saisir géographiquement des organisations de lespace
différentes selon la richesse ou la pauvreté, il faut encore changer
déchelle et en prendre une encore plus grande.
Q11. Cf documents suivants :
- Carte
de la répartition des cadres, technicien, ouvriers dans lagglomération
dijonnaise, INSEE Dijon, Atlas de la population de la Côte dOr,
1995. (On trouve cette
carte dans le manuel Hachette, page 47)
- Photo de Sao Paulo
- Vos connaissances
de 3° sur les ghettos des villes américaines
- Votre expérience
de la région parisienne
- la carte du prix
moyen au m2 des appartements parisiens fournis par la chambre des Notaires
à : http://www.paris.notaires.fr/fr/immobilier/indices/prix.html
De quelle manière
richesse et pauvreté organisent-elles lespace, dans une agglomération
? Daprès votre expérience personnelle comment cela se manifeste-t-il
?
Conclusion : cest à toutes les échelles, de la plus petite,
le monde, à la plus grande, la ville et le quartier que richesse et pauvreté
modèlent lespace.
II. ORIGINE, RESPONSABILITÉS, REMÈDES
1°. Le développement économique
- La Révolution
industrielle
Pourquoi cette différence dans
la capacité de production des hommes à la surface de la planète
? Une réponse partielle, car elle-même entraîne dautres
questions réside dans une constatation : les pays qui dominent le monde
ont tous connu ce quon appelle en Histoire économique la Révolution
Industrielle*. Comme nous étudions ce phénomène en Histoire
au 3° trimestre, nous allons nous contenter den donner une définition
rapide.
On appelle Révolution industrielle une transformation dans le domaine de
l'économie, des techniques, des sciences, qui a eu pour résultat
d'augmenter de façon inouïe la capacité de production de l'Homme
à partir du milieu du 18° siècle. On peut préciser que
c'est en G.B. qu'elle débute vers 1750, et que c'est au 19° s. qu'elle
s'épanouit.
On s'aperçoit que ce phénomène historique a eu les plus graves
conséquences puisque selon qu'il s'est produit ou pas, un pays est, de
nos jours, sous-développé ou pas !
Les économistes, en comparant l'économie à un avion, ont
tenté de cerner la période où l'économie "décollait"
pour s'élever irrésistiblement, période pendant laquelle
la production a commencé à croître de manière décisive,
amorçant l'évolution irrévocable des structures. C'est ce
qu'a fait Walt Rostow, par exemple, dans " Les étapes de la croissance
économique" paru en 1970.
Q12. Voyez-vous un rapport entre les dates de décollage
proposées par Rostow et le classement actuel du PIB/h ?
- GB : 1783-1802
- France : 1830-1860
- Belgique : 1833-1860
- USA : 1843-1860
- Allemagne : 1850-1873
- Suède : 1868-1890
- Japon : 1878-1900
- Russie : 1890-1914
- Canada
: 1896-1914
Une particularité de ce phénomène est quune fois lancé,
il ne sarrête plus et continue son développement, un peu comme
une fusée aux différents étages :
|
1° Révol. ind.
|
2° Révol. ind.
|
3° Révol. ind.
|
Dates du début
|
Fin XVIII°
|
Fin XIX°
|
Après 2° GM
|
Pays initiateur
|
Grande-Bret.
|
All. et USA
|
USA et Japon
|
Secteur moteur
|
Coton et acier
|
Chimie + élec
|
Électronique
|
Énergie domin.
|
Charbon
|
Pétrole + élec
|
+Nucléaire
|
Transf. actifs
|
I° vers II°
|
Dével. III°
|
Quaternaire
|
Moyens de trans
|
Ch. de fer
|
Vapeurs+auto
|
Avion+ télé
|
Org. travail
|
peu efficace
|
Taylorisme
|
Flex.télétr.Robot
|
Dès 1900, les actuels pays développés produisaient 80%
de la production mondiale. Cette part na guère évolué
en un siècle (76%) ! Rien ne montre que les inégalités
aillent en diminuant, bien au contraire
Q13. En étudiant la carte des grands centre dinnovation
technologiques dans le monde fourni par le PNUD à
http://www.undp.org/hdr2001/french/
et cliquer sur "carte interactive".
à quelles cartes du manuel peut-on rapprocher la carte de linnovation
technologique du PNUD ?
- Létape
de la colonisation
Q14. Quelle particularité historique et politique
ont connue la plupart des pays actuellement pauvres au XIX° siècle
et dans la première moitié du XX° siècle ?
On constate aussi un synchronisme : le développement industriel des pays
européens sest fait en même temps quils développaient
leurs empires coloniaux. Nul doute que cette domination a apporté à
lEurope des ressources et des marchés réservés qui
ont aidé le financement des investissements. Cela semble spécialement
vrai pour la Grande-Bretagne et lInde. Mais cela ne peut se généraliser.
Le Japon commence lère de Meiji* sur ses propres ressources;
les USA nont pas eu de vrai empire colonial.
Du point de vue des pays colonisés, si des infrastructures ont été
mises en place (le chemin de fer Bombay-Calcutta est un des plus vieux du monde),
le moins quon puisse dire est quà lépoque, les
pays colonisateurs nétaient pas très pressés de partager
des technologies. La question est posée de savoir si la colonisation est
pour quelque chose dans le retard actuel de beaucoup de pays, africains notamment.
Conclusion : le visage actuel du monde est à mettre en étroite
relation avec le développement de la révolution industrielle et
le fait que lEurope a dominé le monde au XIX° siècle.
2°. Quelles perspectives ?
Le développement des pays riches
sest fait en exploitant un certain nombre de ressources.
On peut distinguer les ressources humaines, qui consistent en la capacité
de travail, la capacité à créer et à inventer, donc
la capacité à produire.
Les hommes produisent en utilisant ce que leur fournit la nature : cest
ce quon appelle ressources naturelles.
Q15. Quappelle-t-on ressources renouvelables, non
renouvelables ? Donnez des exemples.
Il ny a pas de rapport entre la richesse dun pays et la possession
de ressources. On rencontre en effet tous les cas de figure.
Q16. Citer des États riches avec beaucoup de ressources
naturelles.
des États riches dépourvus de ressources naturelles.
des États pauvres avec beaucoup de ressources naturelles.
des États pauvres dépourvus de ressources naturelles.
Le développement des pays riches sest fondé, pendant deux
siècles, sur une exploitation insouciante des ressources naturelles et
des pollutions diverses qui en résultaient. Or,
Les clignotants sont au rouge pour la biodiversité, la superficie
des forêts tropicales, la qualité des eaux souterraines, la qualité
de l'air dans les villes, le changement climatique. la présence de produits
chimiques dans l'environnement, selon le rapport sur «Les perspectives de
l'environnement » publié par l'OCDE, en mai, 2001. Par exemple, côté
forêts, les pays hors OCDE devraient perdre encore près de 10% de
leur superficie boisée d'ici à 2020.
S'ils ne modifient pas leurs politiques actuelles, les pays . industrialisés
verront probablement leurs émissions de CO2 progresser d'un
tiers d'ici à 2020, alors que l'objectif global du protocole de Kyoto prévoit
une baisse de 5 % des émissions de gaz à effet de serre pour les
pays industrialisés en 2008-2012 par rapport à 1990. La consommation
d'énergie et les transports sont les principaux responsables de cette pollution.
En effet, les distances parcourues par les véhicules à moteur devraient
augmenter de 40% entre 1997 et 2020 dans les pays de l'OCDE, tandis que le nombre
de passagers par kilomètres transportés par air devrait tripler.
De même, sans changement de politiques énergétiques, on prévoit
d'ici à 2020 une hausse de 35% de la consommation d'énergie dans
les pays de l'OCDE. La pollution des eaux souterraines par les agriculteurs devient
un autre sujet de préoccupation majeure pour les pays industrialisés.
D'ici à 2020, l'azote provenant du ruissellement des produits agrochimiques
devrait augmenter de plus d'un quart, et les produits chimiques persistants et
toxiques resteront largement présents dans l'environnement, pendant les
vingt prochaines années, entraînant des effet graves sur la santé
humaine.
Le Monde, supplément
économie du 12/6/2001
Cest cette menace qui a fait
naître la notion de développement durable, soit un développement
qui répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités
des générations futures à répondre aux leurs
(rapport Bruntland remis en 1997 à lONU).
Si les pays du Sud devaient suivre le même chemin, la biosphère
atteindrait un niveau de dégradation intolérable.
Q17. Cf dernier § de la page 46 et doc 2, page 47.
Doù viennent les divergences en ce qui concerne la mise en place
des mesures visant à un développement durable ?
Q18. Quel risque est mis en avant dans la carte 1, page
47 ? Quels en seraient les conséquences ?
- La richesse des uns
se fait-elle aux dépens des autres ?
Lidée que le développement
des pays riches sest fait par lexploitation des pays pauvres est dautant
plus répandue que les souffrances endurées par les pays pauvres
et spécialement les enfants, sont criantes et touchent notre sensibilité.
Q19. Cf dessins de Plantu dans le Monde de 1984,
90, et 91. (On trouve ces dessins dans le manuel Bertrand-Lacoste, page
43)
Quels sont les lieux ou les ensembles mondiaux représentés ? En
quoi ces dessins vont-ils au delà du constat dune inégalité
?
Sont mis en accusation le colonialisme, le néocolonialisme, les échanges
inégaux, le racisme, lexploitation des souffrances des pauvres. Lire
le dernier § du texte de la page 57. Ce nest quà
la suite dune vague dindignation mondiale que les laboratoires pharmaceutiques
ont retiré leur plainte contre la fabrication de médicaments génériques
contre le Sida. Le laboratoire Roche (Suisse) vient de signer un accord avec le
Brésil en ce sens (sept. 2001)
Les pays riches seraient coupable de la pauvreté des autres, et une bonne
justice voudrait donc quils les aident et même les indemnisent : voici
ce que pensent par exemple à la conférence contre le racisme (Afrique
du Sud, septembre 2001) des représentants des pays africains qui ont demandé
des dédommagements pour les siècles desclavages et de colonialisme.
- Faut-il lutter contre
les inégalités ?
Les fortes inégalités
que connaît le monde actuel ne semblent pas en voie de résorption.
Le Nord y est-il vraiment intéressé ? Oui et non.
Oui, dans la mesure où ces inégalités font naître une
réaction agressive dont il peut être victime et quil a donc
tout intérêt à désamorcer.
Non, dans la mesure où lémergence des pays sous-développés
fait naître une concurrence jugée inadmissible à tous les
niveaux sociaux des pays riches.
Les aides économiques :
Sans parler des organisations humanitaires qui pansent les plaies mais ne peuvent
modifier les structures, les aides au Tiers monde nont pas toujours les
résultats escomptés.
Les aides alimentaires, par exemple, ont de graves effets pervers, en particulier
la ruine des agriculteurs locaux, lenrichissement de maffias, la modification
dhabitudes alimentaires.
Les aides financières ne vont que rarement à lamélioration
des conditions de vie des populations, mais bien plus à lachat dun
arsenal formidable (la France est le 3° pays producteur darmes en 2000)
quon voit en action dans des guerres interminables.
Les dettes contractées sont un fardeau vite insupportable pour ces pays.
Et pourtant, on a vu tout un groupe , les pays émergents, qui ont réussi
à sarracher à ce qui semble encore une fatalité pour
beaucoup, dans ces dernières décennies. Singapour est maintenant
le pays le plus riche du monde (en "parité de pouvoir d'achat"
par tête). Taiwan a dépassé l'Espagne, et la Corée
du sud s'en approche ; la Malaisie est à la moitié du niveau anglais
ou suédois... La Chine et le Viêt-nam sont loin derrière,
mais progressent de 9 à 13% par an.
Leur exemple peut-il servir aux autres, et en particulier à lAfrique,
qui décidément semble mal partie (R. Dumont) ?