Le livre de référence est le manuel de 2°, Bréal éditeur.


6 MILLIARDS D’HOMMES
L’INÉGALE RÉPARTITION DES HOMMES


Voir livre, chapitre 1, page 22




I. ÉTUDE DE CAS : LE PEUPLEMENT DE L’INDE
II . UNE OCCUPATION INÉGALE
III . DES DYNAMIQUES DIFFÉRENTES





I. ÉTUDE DE CAS : LE PEUPLEMENT DE L’INDE (Livre, page 24)
1°. Présentation de l’Inde

Q1. A partir de la carte des États du monde (page 253), de la carte de la population mondiale p. 31, et de l’introduction, page 24, situez l’Inde géographiquement et montrez une particularité démographique.


2°. La problématique

Le premier problème qui apparaît est celui du rapport du nombre des hommes à l’espace, à la superficie, c’est à dire le problème de la densité de population.
La densité de population est le nombre d’habitants au km2 (on l’obtient Par la formule D=P/S où P est la population et S, la superficie). On va comparer la situation de l’Inde à celle de la France.

Q2

  Inde France
Population (2000) 1 029 991 145 60 millions
Population (1950) 369 880 000 41 828 673
Superficie 3,17 millions de km2 550 000 km2
Densité de population (2000)    
Densité de population (1950)    

Source : www.census.gov

Après avoir complété le tableau, comparez l’Inde à la France en utilisant les 5 critères.




Q3. En utilisant la carte des densités et des villes en Inde document 1 p. 24, montrez que la densité de 315 ne correspond pas à une réalité géographique.




3°. Des réponses aux questions posées
Pourquoi un tel écart récent avec les densités françaises ?
Trois notions sont à définir avant de donner une réponse à la première question : TxN, TxM et taux d’accroissement naturel.

On appelle "taux” un événement rapporté à 100 ou 1000. Il est peu intéressant de comparer le nombre de naissances qui ont lieu en un an en Inde et en France; à l’évidence, ce nombre est bien plus élevé en Inde. Comment faire, alors, pour comparer le dynamisme de ces deux populations ? Calculer combien il y a de naissances non pour tout le pays mais pour un groupe moyen de 1000 habitants. Concrètement, on pensera à un village moyen de 1000 habitants. Au lieu de parler du nombre de naissances, on parlera du taux de natalité, c'est à dire du nombre de naissances dans un groupe moyen de 1000 habitants pendant un an. Ainsi, quand P est la population, N, le nombre de naissances pour cette population pendant un an, on peut écrire: TxN=N* 1000/P.

Même chose pour les décès, TxM=D*1000/P.

Si l'on fait la différence TxN-TxM, on obtient le taux d’accroissement naturel. Mais on exprime celui-ci en % et non en pour mille. Il suffit de diviser par 10.

Q4. Cf Doc 4 page 25. Après avoir mesuré approximativement l’accroissement naturel en Inde en 1999, dites en quoi le document explique l’écart qui s’est creusé entre les densité de l’Inde et de la France depuis 50 ans.



Deuxième question : que cache dans la réalité la densité moyenne de 315 h/km2 ?

Pour faciliter l’analyse on peut se servir d’un moyen mnémotechnique propre à la géographie, c’est à dire trois questions : Quoi ? Où ? Pourquoi ?



Q5. Cf doc 1 page 24.
1 Nommez les régions de fortes et de faibles densités, en utilisant les noms des régions naturelles, mais aussi le nom des États figurant sur la carte 6, page 25.
2 Où se trouvent les villes les plus importantes ?
3 Citez les axes de peuplement (Un phénomène géographique plus ou moins continu peut former une sorte de ligne que l’on peut repérer.)




Mais pourquoi ces disparités de peuplement ? On peut émettre des hypothèses qu’il faut vérifier ensuite : Exemple les hommes occupent l’espace en fonction des conditions naturelles.

Q6. Essayez de voir s’il y a une corrélation entre le peuplement, le relief et la climat en utilisant les cartes 1 et 2, page 24.


Ces conditions naturelles entraînent-elles automatiquement de fortes densités ? Sûrement pas et l’exemple de l’Assam, avec le record mondial de précipitations en est la preuve.

Q7. Cf doc. 3, page 24. Qu’est-ce qui vous semble décisif dans le système liant une agriculture intensive à de fortes densités ?


Avec ce que nous fournit le manuel, nous ne pouvons aller plus loin dans le pourquoi. Il faut faire appel à des faits qui n’ont pas grand-chose à voir avec des conditions naturelles pour comprendre les accumulations multimillionnaires de Bombay, Madras (capitale du deuxième cinéma du monde) ou Bangalore, capitale de l’informatique et de l’aviation en Inde.
Les faits historiques sont capitaux : pendant près de 2 siècles, l’Inde est une colonie britannique. Son exploitation demande des débouchés portuaires (Bombay, Madras, Calcutta), des chemins de fer qui tissent un réseau relativement serré et ancien, des points d’appui politiques pour dominer le pays : Calcutta, tête de pont construite dans les marais au XVIII° siècle par les Anglais, et New-Delhi.
L’Inde est engagée dans un processus de modernisation dans lequel une agriculture intensive mais peu productive et très liée aux conditions naturelles n’expliquera guère la répartition d’une population de plus en plus urbaine.




II . UNE OCCUPATION INÉGALE LA TERRE

1° La répartition des hommes
Il ffaut d'abord établir les faits grâce aux recensements, puis traitement de l'information. En particulier, on va établir le rapport Population / Surface, qui exprime mathématiquement le plus ou moins grand tassement d'une population. C'est cela la densité, qui s'exprime en h/km2. (On peut aussi concevoir S/P, mais le résultat n’est pas très intéressant en géographie, car l’espace n’est pas privatif.)
Nous avons vu, dans l’étude de cas que le résultat de ce calcul est une image abstraite et approximative de la réalité. Essayons de comprendre que la pertinence du résultat dépend de l'échelle à laquelle on travaille :
France => 60 M / 550 000 => 109 h/km2. Mais en France, Paris nous donne => 2 M / 110 km2 => 18 200 h/km2. On comprend que la population ne se répartit pas également et plus le territoire sur lequel est calculé la densité est vaste, moins le chiffre obtenu a de signification. Les 6 milliards d'hommes répartis sur les 135 millions de km2 donnent une densité moyenne de 44 h/km2, ce qui n'est plus en rapport avec une quelconque réalité : et le Sahara ? et le 17° arrondissement ?
On obtient à l'échelle mondiale la carte fondamentale, à savoir pratiquement par cœur, A, doc.1, page 23, construite par points.

Q8. Où se trouvent les principaux foyers de population dans le monde.
Énumérez les foyers secondaires, par ordre d’importance numérique.



Il faut bien apprendre et photographier visuellement cette carte capitale.

Q9. Toujours à partir de la même carte, A, doc.1, page 23, nommer et situer les vastes étendues vides d’hommes sur notre planète.


Car, face à ces foyers, il y a d'immenses régions vides d'hommes. C'est d'ailleurs le cas le plus courant à la surface de la planète, où les 9/10° de la surface sont presque déserts.



2° Les facteurs du peuplement
On doit évidemment rechercher les causes de cette disposition. Le poids des données naturelles est grand, mais pas toujours déterminant. On y pense toujours parce que c'est le plus simple, mais quelquefois, cela n'explique rien du tout.

Causes naturelles de la répartition

Q10. Comment s’expliquent selon vous les grands espaces déserts de la planète ?

Rapport avec l'altitude

Altitude (m)

150

300

500

1000

Densité (h/km2)

40

20

13

10



Ceci avec des disparités : ainsi en Amérique latine, à 1500 m, la densité moyenne est de 15 h/km2.

La qualité ou la stérilité des sols joue un rôle, surtout là où l'agriculture est l'activité dominante.
La proximité des côtes est un facteur plutôt favorable et quelquefois..impératif !

Q11. Répondre à la question du document 2, page 31.

Rapport avec la distance à la mer


Dist. côte

0 km

200 km

500 km

1000 km

Densités

50

20

14

11




Facteurs humains dans la répartition
Mais attention : dans les faits humains, il n’y a jamais de règle absolue. Au Mexique, par exemple, la population est au dessus de 2000 m d’altitude, et Mexico est à cette altitude. En Bolivie, 70% de la population est au-dessus de 2000 m et La Paz est à 3620 m.
Donc, à la première raison près, absence d’eau liquide, aucune raison physique n’est absolument contraignante pour l’homme, et à milieu semblable, on trouvera des densités très fortes dans l’Asie des Moussons et des régions vides dans l’Amérique du Sud.
C’est dans la civilisation d’un groupe humain qu’on trouve les principales explications à sa façon de s’intégrer à l’espace géographique et sa façon de le modeler.
Deux cas :

Dans le premier cas, les densités sont très variables à milieu semblable; cela dépend du système d’exploitation mis au point par les hommes. Ainsi, la riziculture inondée nous donne des densités > 1000 h/km2, alors que la culture itinérante sur brûlis n’atteint que 10 ! Mais les sociétés essentiellement rurales disparaissent peu à peu de la surface du globe.
Dans le cas des civilisations industrielles, les fortes densités naissent de la présence de villes dont la localisation est due soit à la présence (actuelle ou passée) de ressources industrielles (Ex. : la Ruhr, avec 4000 h/km2), soit aux facilités de communication et de transport.
Le rôle des échanges dans ces civilisations favorise la littoralisation des économies et des hommes. L’évolution du monde contemporain favorise l’entassement des hommes dans les villes : 30% d’urbains en 1950 et l’on tend vers 50% pour l’an 2000.
Conclusion de cette partie : la densité de population est le produit de tous ces facteurs, physiques, économiques, historiques, intimement liés.





III . DES DYNAMIQUES DIFFÉRENTES (Voir livre, pages 66-67)

1°. Différents taux
Pour comprendre la situation numérique actuelle, il faut la replacer dans son évolution.
1650 : 500 millions
1850 : 1 milliard
1940 : 2 milliards
1975 : 4 milliards
1987 : 5 milliards
1992 : 5,5 milliards
2000 : 6 milliards
Devant le caractère rébarbatif des chiffres, essayons de trouver une représentation graphique.
Faire chercher les moyens de la représentation, en pensant au module consacré aux graphiques.
Montrer les erreurs et proposer ceci :




Retenons l'essentiel : après une très, très lente augmentation millénaire, la population s'est mise à augmenter très fortement et de manière accélérée à partir du XIX° siècle. Le phénomène est devenu spectaculaire au XX° siècle.

Évidemment cela pose problème. La première question est : pourquoi une population augmente-t-elle, d'un point de vue purement mathématique ?
Si l'on considère la planète entière, tout se passe comme pour un wagon de métro : il y a les gens qui montent et ceux qui descendent. La population du wagon augmente si le nombre des gens qui montent est supérieur à celui des gens qui descendent. Appelons naissances les montées et décès les descentes. Si les nombres sont très proches, la population ne change pas. C'est ce qui c'est passé pendant des centaines de millénaires.

Q12. A partir de la carte 1, page 67, dire où se trouvent les pays dont le taux d’accroissement naturel est > à 1%, et < 1%.

Ces taux nous dissimulent une partie de la vérité. Pour bien comprendre où va notre planète, on peut se poser la question suivante : en combien de temps une population dont le taux de croissance est de x% double-t-elle? Les maths nous donnent l’outil pour faire ce calcul. Soit n le nombre d’années cherché et i le taux d’accroissement, la formule est :

n = log2/log (1+i)


Q13. Calculer, grâce à la formule précédente et à votre calculette, le temps qu’il faut à des pays comme Madagascar (TxN=44‰ et TxM= 11‰) et la France pour doubler leur population.


Q14. Même question pour la planète entière en appliquant le taux actuel donné par le manuel : 1,4%


2°. La “transition démographique
Donc il y avait partout dans le monde, depuis les temps préhistoriques ce qu'on appelle le régime démographique ancien. Il se caractérisait par un TxN très fort: de l'ordre de 45 ‰., mais s'équilibrait avec un TxM de 40 ‰. La population mondiale n'augmentait donc que très lentement. Tx d'accroissement de moins de 0,5% .

A partir de la fin du XVIII° siècle en Europe occidentale, le taux de mortalité commence à baisser, alors que le taux de natalité reste le même. Cela peut s'expliquer par les progrès de l'agriculture, l'introduction de nouvelles plantes, mais sûrement pas par les progrès de la médecine, qui ne se feront véritablement sentir qu'à la fin du XIX° siècle.
Commence alors ce qu'on appelle la "transition démographique".

On suit le raisonnement avec le graphique 2, page 67. Les taux sont en ordonnées, le temps en abscisse.
Avant le début du phénomène, les deux taux sont très élevés et pratiquement égaux, aux alentours de 35 ‰. L'accroissement est à peu près nul. Mais peu à peu, 2° phase, le TxM décroche, le TxN restant élevé. Conséquence, la croissance devient importante. Cela produit une véritable explosion démographique, que les pays occidentaux ont connue au XIX° siècle.
Mais, peu à peu, le TxN se met à baisser, comme s'il cherchait à s'adapter au recul de la mort. La croissance continue, mais elle est moins forte. Enfin, troisième phase, on entre dans le régime démographique moderne, où les deux taux se rejoignent, mais à un faible niveau, autour de 10 %. La croissance retrouve son ancienne lenteur, mais avec des taux bien différents !
Le taux de croissance est d’abord très faible, passe par un maximum, puis de nouveau tend vers 0.
Le régime démographique moderne s'étend actuellement à tous les pays développés économiquement. Le TxN autour de 13 %., le TxM autour de 10, ce qui fait un taux de croissance de 0,3, comme par exemple en France. Pour ces pays, on peut préciser que cette évolution a commencé au XVIII° siècle et s’est terminée dans les années 1970-80.
Le résultat, c’est que moins de gens naissent, mais ils restent plus longtemps sur terre.

Q15.
Peut-on établir un rapport, même approximatif, entre la carte 1, page 67, de l’accroissement de la population et la carte 2, page 49 du PNB par habitant ?

Le résultat est paradoxal : les riches qui ont les moyens n’ont guère d’enfants et les pauvres, qui n’ont pas les moyens ont beaucoup d’enfants !
De fait il y a deux comportements devant la natalité :
Chez nous, dans les pays industrialisés, la fécondité est maintenant contrôlée par les parents. Ils y ont été aidés par les moyens anticonceptionnels, mais ils y sont poussés par des faits de civilisation :

Dans les autres pays dits pauvres, ces facteurs ne jouent pas; les enfants sont considérés depuis longtemps comme un gage de bonheur pour les vieux jours des parents, une sorte de retraite vivante, (pensez à "ils furent heureux et eurent beaucoup d'enfants" des contes de Perrault) que ne pas en avoir suffisamment est considéré comme la plus grande malchance. L'analphabétisme, la faible médicalisation ne favorisent pas non plus l'utilisation des moyens anticonceptionnels. Quelques taux de N:


3°. Les perspectives démographiques
La transition démographique semble donc s'opérer dans le Tiers-Monde, comme chez nous, mais avec un caractère plus violent du fait d'un recul de la mortalité importé des pays développés (médecine, hygiène, vaccinations, etc...).
L'augmentation rapide d'une population pose de terribles problèmes aux gouvernements.
Les gouvernements mettent donc au point des politiques de limitation des naissances. Cela n'a pas été évident, car beaucoup de pays considéraient que la population est un élément de puissance. La réduction de la natalité y était considérée comme une manoeuvre des impérialistes et des néocolonialistes. Devant l'urgence, on a vu apparaître des programmes de planification familiale, fondées sur la distribution de contraceptifs et la stérilisation. Les résultats sont inégaux : bons en Asie, seulement dans certains pays comme le Mexique et la Colombie en Amérique latine, inégaux en Afrique du Nord et très faibles en Afrique Noire. D'autres pays ont utilisé la coercition, comme la Chine, avec, semble-t-il, des résultats certains.

Q16.
Texte 3, page 67. En quoi l’adjectif “coercitif” est-il justifié ?

On remarque que dans cet exposé, on lie une situation démographique avec une situation économique : la pauvreté entraîne une forte fécondité. Cela s’explique dans la mesure où la naissance est pour les parents une sorte d'assurance pour a vieillesse et la maladie. Mais il existe aussi d'autres pressions qui jouent dans le sens des naissances, tradition et religions allant dans le même sens.

Par contre, les pays industrialisés connaissent aussi des problèmes démographiques, mais tout différents.

Q17.
Doc 4, page 67. Comment s’appelle le type de graphique figuré sur le timbre ? Que montre-t-il d’une manière générale ? Dans ce cas précis ? Quelle question générale se pose alors aux pays développés ?