Les Chemins de Porquerolles

Un choix de textes sur l'île de Porquerolles




Note sur les chemins existants dans l'île de Porquerolles,

demandée par la lettre de M. le directeur,
en date du 6 mars 1851
Direction du Génie de Toulon, place des îles d'Hyères,
île de Porquerolles, 10 mars 1851.



          Il n'y a pas de nomenclature de ces chemins ; ils n'ont été classés ni par le conseil général ni par le préfet : ils prennent leur dénomination de leur point de départ et d'arrivée, les principaux sont : celui qui va du Langoustier à la pointe des Mèdes, en passant par le village de Porquerolles, et celui qui de ce village conduit au Cap d'Armes avec un branchement sur le phare ; les autres prennent leur point de départ sur le premier que l'on vient de désigner et se dirigent sur les batteries, calanques ou positions principales.
          On va donner quelques renseignements sur ces communications secondaires, en commençant par celles qui prennent leur naissance dans la plaine Notre-Dame, et qui sont : le chemin de la batterie du Galéasson, de celle de la Galère, du Gros Mourre et du Petit.

1° Chemin de la plaine de Notre-Dame au Galéasson.
          Ce chemin est presque de niveau jusqu'à la ferme de Notre-Dame, de ce point jusqu'à la batterie les pentes les plus rudes, montantes ou descendantes sont de 1/10eme, sa largeur sur tout son développement et de quatre à cinq mètres, il serait praticable à l'artillerie attelée comme à l'ordinaire avec quelques chevaux de plus. On y a déjà transporté des pièces de canons en 1813.

2° Chemin de la même plaine à la plage et à la batterie de la galère.
          Ce chemin est en pente très douce jusqu'au pied de la colline qui sépare la plaine de Notre-Dame de la plage, pour arriver au col, la pente montante augmente de plus en plus jusqu'au col, où elle est du 1/6eme ; de ce col la voie suit en descendant la rive droite d'un ravin dont elle franchit le lit à une petite distance de la plage pour de la, remonter sur le cap où se trouvent les anciens épaulements ; les pentes de ce côté de la montagne sont à peu près comme à l'ouest. Le chemin n'a dans toute son étendue que 2 à 3 mètres de largeur il sera nécessaire de le réparer en quelques endroits et d'y faire un lacet au sommet pour qu'ils soit tout à fait praticable à l'artillerie attelée comme à l'ordinaire.

Chemin du Gros Mourre
          Ce chemin part du précédent à 100 ou 150 mètres du col, il est situé sur le versant oriental de la montagne et conduit à pente assez douce, 1/20eme en moyenne, jusqu'au grand Bivouac,à la naissance du ruisseau qui se jette dans la mer au nord de la pointe jaune. Il serait possible de conduire par ce chemin, de l'artillerie vers le milieu du côté ouest de la pointe du Gros Mourre qui flanque le littoral sud de l'île jusqu'au phare.

Chemin de la plaine Notre-Dame aux Solis.
          Le premier en se dirigeant du nord au sud en passant par la Jonquière, conduit directement vers le milieu du terrain des Solis. Jusqu'à la Jonquière, il est praticable à l'artillerie, la pente est d'environ du 1/30eme jusque-là, de la Jonquière aux Solis, il suffirait de couper des bruyères et d'abattre quelques arbres, et d'abaisser deux ou trois petits monticules, pour le rendre facilement accessible jusqu'au sommet des Solis. Le deuxième chemin qui partant du rocher des Gabians à l'est des Solis, se réunit au premier à la Jonquière, a été nouvellement fait pour l'exploitation des bois. Il est praticable aux voitures, la pente est de 1/15eme environ, il faudrait cependant y faire quelques légères réparations.

Les autres communications sont les suivantes :

Chemin de Porquerolles à l'Ousteau de Diou

          Ce chemin commence au redan de l'est du chemin couvert du château, il est presque de niveau jusqu'au point culminant situé entre la plage de l'Ousteau de Diou et la plaine de la Courtade, dans ce parcours il a 2 à 3 mètres de largeur et est carrossable même dans la saison des pluies. Au point culminant ci-dessus pour le rendre à la plage, le chemin n'est plus qu'un sentier qui exigerait l'emploi de quelques journées de terrassiers pour venir praticable aux voitures. Il en serait de même du chemin qui du même, conduit sur l'emplacement d'une batterie mobile à l'ouest de la plage ci-dessus, lequel n'est pas carrossable dans ce moment et pourrait le devenir en portant son tracé à l'ouest pour en adoucir la pente au moyen d'un travail modéré.

Chemin de Porquerolles au Cap d'Armes.
          Ce chemin est carrossable et assez fréquenté jusqu'au phare où il se partage en deux parties dont l'un conduit au phare et l'autre à la calanque du Cap d'Armes, de cette deuxième partie part un autre chemin qui mène sur le plateau du Cap d'Armes, également praticable à toute espèce de voitures dans un état actuel et dont la plus forte pente est de1/12eme et encore sur une petite longueur.

Chemin de Porquerolles à la Vigie
          Ce chemin s'embranche sur celui du langoustier à 100 mètres au-dessus de la borne N° 7 ; il se dirige d'abord au sud en suivant la rive droite de ruisseau, puis tourne à l'ouest pour gagner le pied de la colline sur laquelle se trouve la Vigie ; Dans ce parcours ce chemin est carrossable et presque horizontal, du pied de la colline à la sommité de la vigie ce n'est plus qu'un sentier rapide, et dont la transformation en chemin praticable aux voitures demanderait passablement de temps et de travail.

Chemin conduisant à la batterie du Bonrenaud
          Ce chemin a son point de départ sur celui du Langoustier entre la borne 6 et 5, et-de là, traverse le vallon du Bonrenaud pour se rendre à la batterie du même nom, il est carrossable sur tout son développement excepté à l'endroit où il traverse le ravin le plus près de la batterie, un léger travail suffirait pour le rendre praticable à l'artillerie en ce point.

Chemin conduisant à la plaine de Bonrenaud à la calanque du Brégançonnet.
          Ce chemin d'une part également de celui du grand langoustier à 200 mètres environ à l'ouest de la borne nº 5 il est carrossable sur tout son parcours et arrive par une pente insensible jusqu'à une centaine de mètres du fond de la Calanque
          Un autre chemin prenant sa naissance au point le plus élevé de la route du Langoustier, non loin de la fabrique de soude, conduit sur le plateau du grand Bivouac du Brégançonnet, ce chemin est carrossable sur la moitié de son développement, à partir de celui du Langoustier, la deuxième moitié du côté du grand Bivouac pourrait être rendue voiturable, moyennant un léger travail et sans changer le sentier d'emplacement, la pente de ce chemin est descendante depuis son embranchement avec la route du Langoustier, mais très faible, du grand Bivouac on ne pourrait dans ce moment faire arriver des voitures à la calanque il faudrait pour cela négliger le sentier qui existe entre ces deux points, et créer un nouveau chemin, ce qui néanmoins ne serait pas un ouvrage bien considérable en profitant de plusieurs parties de chemins ruraux qui existent çà et là dans le bois du Brégançonnet.
          Il n'y a point de chemins de la calanque de la Vigie à la sommité de la Vigie. Le terrain montagneux entre ces deux points est couvert de broussailles ou hérissé de rochers, on ne pourrait y faire une route, à peine si l'on y trouve actuellement un petit sentier qui est un véritable chemin de chamois.
          Il est inutile de dire que le sentier ou chemin de ronde du à l'état par le propriétaire, sur le littoral sud et est pour mettre en communication directe les parties réservées par le procès-verbal du 1er mai 1817, depuis le Brégançonnais jusqu'à la Galère, est à peine praticable aux chevaux et a même disparu en plusieurs endroits.
          Il en est de même du chemin qui unit, en suivant la côte nord et ouest, la batterie de Bonrenaud à la presqu'île du Langoustier.
          On finira cette note en disant que le chemin qui va du Grand Langoustier à la batterie des Mèdes, et qui est le plus important de l'île, est aussi celui dont l'état est le plus satisfaisant ; facilement carrossable dans toutes ses parties, ses pentes les plus fortes et qui se trouvent au col de la fabrique de soude, près du château de Porquerolles, et aux abords du ravin de la chaussée ne dépassent pas le 1/12eme

          Porquerolles le 10 mars 1851
le Chef de Bataillon ou Génie en chef. Signé : Pichon
pour copie conforme de la pièce en mauvais état dans les archives.
          Porquerolles 31 août 1853.
Le chef de Bataillon du Génie en Chef.