PROMETHEE

Désordre dans la maçonnerie

Dans les années cinquante, au moment où la pièce à vivre de l'habitat avait été cloisonnée pour créer deux chambres, deux ouvertures avaient été créées pour les éclairer.

Eté 1995, l’état de dégradation des huisseries septentrionales les avait condamnées, après un jugement expéditif, à être remplacées par deux fenêtres en bois d’arbre équipées de double vitrage.

Après dépose des bâtis, la maçonnerie des appuis s’avéra creuse. Une fois celui de droite cassé, les pierres du soubassement quittèrent leur logement sans offrir de résistance révélant une profonde cavité dans l’épaisseur du mur nord du séjour.

Parvenus au niveau du sol intérieur, nous avions réalisé l'ampleur des dégâts ainsi qu'une ouverture donnant un accès direct aux champs de derrière. L’idée de créer une porte fenêtre venait de se concrétiser.

Cette dernière permet à présent de faire communiquer le séjour avec la terrasse où nous prenons le frais en toutes saisons.

 

Les gros blocs de granite qui figurent en bas de l'ouverture, sur les photographies ci-dessus et ci-dessous, appartiennent à la première rangée de pierre des parements du mur. Ils sont posés directement sur le sol en terre battue.

Le parement extérieur, situé à droite du volet, présente des fissurations horizontales comme des plaies qui ont été recouvertes d'un "pansement" de ciment hydraulique à l'époque de la création des ouvertures. Le mur fait un "ventre" sur une hauteur de deux mètres et une largeur d'un mètre cinquante, le remplissage intérieur correspondant ayant laissé place à un vide d'une vingtaine de centimètres de large à la base.

Un niveau à bulle qui mesure quatre-vingt centimètres a été posé sous le jambage pour donner une idée de la quantité de matériaux manquant à la structure porteuse. Le pilier situé entre les deux fenêtres reste suspendu dans le vide en raison de la cohérence de la maçonnerie des encadrements des fenêtres. La réparation a été effectuée en deux temps en enlevant et en reconstruisant un parement puis l'autre.

Pour assurer une assise solide aux parties de ce mur qui n'ont pas été démontées, une reprise des fondations fut réalisée en sous-oeuvre après avoir déblayé la terre arable qui occupait l'espace entre le sol ferme et le premier rang des parements.

L'absence de fondations sur un sol stable avait fait glisser le parement extérieur du mur qui s'était écarté à partir de sa base.

Les fissures qui étaient apparues alors avaient permis à la pluie de pénétrer dans les joints réalisés avec un mortier pauvre en liant.

L'eau et le gel continuèrent de les lessiver en entraînant la fourrure de blocage qui constituait le remplissage entre les parements.

Peu à peu le mur s'était avachi comme le bétail qui paissait dans la pâture qui descendait autrefois jusque là.

Cet "embonpoint" ne doit rien à la bonne chaire dont la Bourgogne a la réputation. Il s'agit d'un désordre désigné sous le nom de "bouclement", bombement sous l'effet d'une poussée latérale.

 

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