L’extrait de La croix de Fourche de Didier Cornaille, reproduit ci-après, évoque une fermette du sud Morvan visitée fin 1990 et revue quelques années plus tard totalement défigurée. "Dans un décor de verdure hirsute et foisonnante, au-dessus de ces trois bicoques aux toits creux, aux murs de guingois et aux volets battants, l’apparition avait quelque chose de surréaliste. A se demander ce qui prévalait de l’envie d’en pleurer ou d’en rire ! Pleurer sur le gâchis ou rire de la bêtise des hommes. Il fallait voir ça pour y croire. Sous un toit neuf, bien sûr, en magnifiques ardoises mécaniques, ses murs, rendus bon gré mal gré à un parallélisme sans âme, avaient été enduits, par dessus le marché, d’un crépi irréprochable d’un jaune citron mêlé de beige à faire hurler. Les immenses baies qui avaient effacé jusqu’au souvenir de " l’étroite fenêtre, à gauche de la porte " étaient affublées de grandes grilles de fer forgé à l’andalouse. De somptueuses persiennes blanches les encadraient. La porte, à double battant sous un arc en plein cintre, en chêne ou simili bien imité, était plus tarabiscotée que tout ce que l’on peut imaginer. La cour dallée était bordée par un petit muret surmonté d’une grille dans le même style ibérique que les barreaux des fenêtres. Devant la porte de garage blanche basculante, bien en évidence, l’œil magique qui l’ouvre automatiquement attendait les chromes de la belle voiture." |
||
Les photos ci-contre (© Gérard Chaventon) montrent un autre exemple de gâchis. |