PROMETHEE

Robinson Crusoë : Échouer pour réussir

Jean-Jacques Rousseau, dans l'« Emile », fut le premier à chanter les louanges de l'oeuvre géniale de Daniel Defoe. A la suite, l'engouement pour les « robinsons » devait toucher au délire et d'innombrables auteurs développèrent singulièrement le mythe de l'île déserte. Jules Verne fut un de ceux-là et ses « Voyages extraordinaires » me procurèrent, enfant, des moments d'évasion exaltante.

Pour le marin ou l'aventurier du XVème siècle, la vie de Robinson dans l'île était l'épreuve la plus terrible qui pouvait être imposée à un homme. De nos jours, l'île déserte apparaît comme un endroit idéal, où la vie peut s'épanouir à loisir, presque comme un paradis terrestre et nous éprouvons un réel plaisir à nous identifier au bienheureux Robinson.

Animé par l'inépuisable désir de merveilleux, le besoin inassouvi de dépaysement, l'homme moderne va chercher, toujours plus loin, un coin de planète où persiste encore le souvenir d'une nature vierge et indomptée. Et si l'aventure commençait au bas de l'escalier ? Et si sa quête ne le conduisait qu'à lui-même ? Michel Tournier, dans « Vendredi ou les limbes du Pacifique », nous révèle un Robinson complètement identifié à son île. Au lieu d'y reproduire la civilisation à laquelle il a été enlevé, il s'y assimile peu à peu au point de se confondre avec elle.

Deux mille jours environ après avoir échoué sur le rivage de cet îlot de verdure, je découvre que ce lieu que je croyais désert est véritablement habité. Mais quel jour était-ce ? Vendredi, Dimanche au Samedi ? Et si nous les appelions tout simplement VDS ?

A Joe VDS - Septembre 1997.

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