Jean-Patrick  MAUGER

Section de Saint-Gingolph 74500

 

Lettre ouverte aux dirigeants politiques nationaux, régionaux, fédéraux ;

                            Mais aussi aux médias …                               juin 2005

 

                          A propos du Référendum …et

 

                                                           Du Populisme des électeurs français.

 

La droite nous avait déjà doté de la méprisable expression « France d’en haut, France d’en bas ».

Voici venu le temps de la gauche et du mépris : « le Populisme » et pour bientôt la « Populace » ?

Sommes-nous encore les enfants du pays de Molière, des belles lettres, de l’analyse critique ?

Avez-vous encore conscience, Messieurs, du simple droit politique du citoyen dont l’expression est le vote ?

Ou bien vivons –nous actuellement au pays du delirium oligarchique une « saga » des blockhaus politiques formidablement orchestrée et mise en scène par la plupart des grands leviers médiatiques ?

Encore une fois, vous ne voulez pas comprendre l’exaspération de la plupart des électeurs.

Preuve en est l’analyse et les réponses que vous apportez  aux questions posées par le vote concernant la Constitution  Européenne :

-Priorité à la lutte contre le chômage pour la droite !

-Pour la gauche dominante : « C’était pourtant une bonne constitution et puis c’est de la faute au gouvernement en place … »

De fait vous ne pensez tous qu’à votre avenir en 2007. Je me pose la question de savoir si les électeurs le supporteront jusque là ? Un simple mea culpa aurait suffi à la plupart des Français comme gage d’honnêteté.

Vous le leur avez refusé, quel mépris ! Ils s’en souviendront très longtemps.

Après tout, peut-être tout simplement n’avez-vous rien compris aux questions posées, ce qui serait très grave.

Nous tenterons ci-après une autre explication dégagée des nombreuses discussions de partisans de tous bords.

 

Il y avait une question essentielle à examiner au cours de cette campagne : celle du « modèle libéral » qui pourrait être promu en Europe.

 

Le libéralisme était au fondement même du projet européen depuis le traité de Rome signé en mars 1957 par les six états fondateurs. Mais la situation n’était pas la même : il s’agissait alors d’une économie de marché en opposition au système communiste.

Vous avez le tort, messieurs les politiques, d’avoir voulu faire croire qu’il n’y avait pas de différence entre le système des années 1950 et celui d’aujourd’hui.

Tous les deux participent d’un même système d’économie mais différent totalement dans la philosophie.

Le premier était un système social-démocrate redistributeur, caractérisant l’aspiration égalitaire, le plein emploi et les garanties de l’Etat. Celui proposé aujourd’hui marque la véritable rupture opérée depuis et portée par le vent libéral. Il s’apparente au capitalisme débridé dogmatique et dérégulateur.

Nous sommes dans un projet beaucoup moins rassurant et attrayant. Le néolibéralisme d’aujourd’hui encourage le recul de l’Etat, la privatisation, la concurrence systématique et l’acceptation de nouvelles formes d’inégalités.

Il est vrai que des évolutions profondes depuis 1957 ont bouleversé les données : la révolution conservatrice anglo-saxonne des années 1980 et l’effondrement du bloc communiste en 1990.

Le capitalisme sans concurrence et la mondialisation enrichie de décisions imprudentes ont permis dès lors la déterritorialisation (délocalisations) de l’économie de marché la plaçant hors d’atteinte.

Cela n’a plus rien à voir avec l’esprit des négociateurs du traité de Rome.

Tout cela, vous auriez pu l’expliquer clairement aux électeurs. Vous étiez trop pris dans les arrières pensées, les luttes d’alcôve, les mauvaises passions, les polémiques … pour vous préoccuper des questions existentielles que posait le « Populisme » de ces communs de mortels.

Pour toutes ces raisons, il n’était pas juste d’affirmer aux Français qu’ils avaient choisi il y a un demi Siècle, et une fois pour toutes, le libéralisme d’aujourd’hui.

 

Historiquement, économiquement et politiquement, vous n’avez pas dit la vérité !

 

Les électeurs sauront saluer le courage des quelques rares hommes politiques des grands partis de tous bords ayant eu le courage d’ouvrir les yeux et de faire part de leur interrogation en dépit des pressions.

Quant aux autres, vous avez peut-être servi la France à votre manière, qui n’est peut-être pas celle que les français désirent …Interrogez-vous aujourd’hui sur cette réalité.

Ayez le courage de faire voter, à l’exemple de très nombreuses démocraties, la loi limitant le temps des mandats électifs au nombre maximum de deux consécutifs et sans aucun cumul de quelque sorte que ce soit.

 

La France serait plus dignement et beaucoup plus largement représentée.

Faut-il espérer que cette déontologie politique si simple vous importe encore.

 

Nous le souhaitons vivement.

 

 

 

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