Une loi centenaire pour le siècle à venir.
Le mercredi 14 décembre 2005, Annie LAFIN et moi-même, nous avons pris la direction de l'Assemblée nationale, suite à un invitation du Secrétariat national à la Laïcité et de l'Université Permanente de la Laïcité dont nous sommes tous les deux membres, ceci dans le but d'assister au colloque organisé par le Parti socialiste et son groupe parlementaire pour la célébration du centenaire de la loi de 1905 sur la Séparation des Eglises et de l'Etat.
Jean-Marc AYRAULT, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, a ouvert la soirée. L'essentiel de son discourt porte sur la mise en garde qu'il formule à ceux qui sont tentés de laisser le champs libre aux obscurantistes : "[...] Ce n'est pas le moment ou la confusion entre le spirituel et le temporel résurgit dans notre espace public qu'il faut prendre le risque d'opérer un retour en arrière. (...). Ouvrir droit au financement public des cultes, c'est engager une dangereuse surenchère entre eux. C'est prendre le risque de favoriser l'un au détriment de l'autre. C'est entrer dans d'interminables contentieux avec des mouvements sectaires qui se revendiqueront comme Eglise. (...), l'Etat laïque aurait toutes les chances de se transformer en champs de bataille théologique. [...]."
Ensuite, les tables rondes ont commencé. L'une sur 'Histoire et devenir de la loi', l'autre sur 'Laïcité aujourd'hui', avec des intervenants de qualité et connus du grand public, pour la plupart professeurs d'Université, comme Jean Baubérot, Charles Coutel, Henri Pena-Ruiz, puis Jacqueline Costa-Lascoux, membre du Haut Conseil à l'Intégration et de l'Observatoire de l'Immigration et de l'Intégration, ainsi que Patrick Kessel, ancien Grand-maître du Grand Orient de France, pour ne citer qu'eux, tous auteurs d'ouvrages sur le sujet.
François Hollande, notre premier secrétaire, a clôturé les débats.
L'essentiel que nous pouvons retenir de cette rencontre c'est que : "La laïcité est la pierre angulaire de notre pacte républicain. Elle est la seule voie pour vivre ensemble dans la République, avec toutes nos différences, sans jamais que l'une de ces différences ne dicte sa loi à la communauté nationale. Si la République abandonnait son territoire, elle laisserait cet espace aux communautarismes. La loi de 1905 ne fait pas de distinction entre les religions et leur reconnaît une égalité de droits et de devoirs. C'est pourquoi nous devons, tels nos prédécesseurs du XIXème siècle, reprendre le combat pour une morale laïque, une morale républicaine et civique fondée sur la rationalité, l'esprit critique et le libre arbitre de chaque citoyen."
Stéphane Rizzo