1ère partie :

Une certaine vision de l’éducation

 

 

            Il est nécessaire de bien comprendre ce que fut l’expérience novatrice de l’orphelinat Prévost. Malgré ce que des libertaires pourront reprocher à Paul Robin, son séjour à Cempuis a bouleversé bien des habitudes. Il a effectivement rompu avec des habitudes autoritaires. Malgré un décalage entre théorie et pratique, Cempuis est l’aboutissement de longues réflexions, de longs débats. Mais c’est aussi une œuvre personnelle, celle de Paul Robin. Lorsqu’il entre la première fois à Cempuis en 1880, il est plus en retrait de l’activité politique que jamais. Pourtant ses expériences militantes passées ont un impact sur les théories éducatives, qu’il développe depuis sa jeunesse. Il est donc nécessaire de connaître et d’analyser son parcours et son évolution pour ensuite comprendre son œuvre éducative.

Mais après 1894 et sa révocation, Paul Robin a continué ses activités publiques avec ardeur. S’il reste pour beaucoup « l’homme de Cempuis », il mettra cette popularité au service de l’autre grande œuvre de sa vie : le néo-malthusianisme. Son rôle de « patriarche » du néo-malthusianisme français lui confère une autorité morale sur beaucoup mais ne suffit pas forcément pour faire triompher ses vues. Son influence est néanmoins durable et le prestige de l’orphelinat Prévost, martyr, victime de la réaction, reste grande. On ne peut pas nier que cela ait eu une influence sur le mouvement néo-malthusien français.

Des conceptions personnelles de Paul Robin à celles du néo-malthusianisme français, l’éducation reste-elle la deuxième phase de la régénération humaine ? En quoi est-elle régénératrice ?