3ème partie :

L’Hygiène

 

 

Nous avons vu que la préoccupation hygiénique est importante chez les néo-malthusiens. Pour Lion Murard et Patrick Zylberman, la troisième République a une volonté de régénération physique et morale[1]. Mais on ne peut pas considérer que cette volonté soit identique à ce qu’entendent les néo-malthusiens. Il est évident que tous sont inspirés des préceptes évolutionnistes qui s’appuient notamment sur la qualité du milieu pour expliquer la qualité des individus. Les néo-malthusiens sortent de la question primordiale de la limitation des naissances pour conseiller diverses pratiques hygiénistes.

Il faut souligner la place qu’ils donnent à cette hygiène pour la procréation d’êtres sains. Elle s’applique aussi pour le développement physique. A partir de là, ils s’intéressent à la puériculture, mais aussi à toute l’éducation physique des enfants. Paul Robin développe des théories concernant l’hygiène qui n’ont pas le même objectif que la troisième République. L’hygiène concerne tous les domaines de la vie en lien avec la santé. Du logement à l’alimentation, en passant par la médecine, l’habillement, ou la propreté, tous ces domaines doivent être compris dans l’hygiène.

Les concepts d’hygiène néo-malthusiens devraient avoir plus de poids sur les écoles libertaires qui leur sont indirectement liées. Il semble que ces écoles appliquent les conseils hygiéniques de manière plus rigoureuse. Il serait utile de savoir ce que cette hygiène, spécifique aux écoles libertaires, doit aux néo-malthusiens ?

 

 



[1] Lion Murard et Patrick Zylberman, L’hygiène dans la République. La santé en France, ou l’utopie contrariée, 1870-1918, Paris, 1996, p. 232.