FRUITS EXOTIQUES ET
TROPICAUX
Certains fruits abondants
dans les autres continents sont rares et mal connus chez nous : les kiwis
si courants en Nouvelle-Zélande, et les cerises de terre si prolifiques dans le
sud de l'Afrique sont un petit luxe ailleurs. On peut en voir cependant de plus
en plus sur les marchés. Certes, les fruits
exotiques sont souvent chers en dehors de leur pays d'origine car ils s'abîment
vite et les frais de transport sont élevés. Cependant, n'ayez pas peur d'expérimenter
ces fruits peu familiers, même en petites quantités, dans une salade de fruits
par exemple : ils vous apporteront le parfum inestimable des pays
lointains, des saveurs nouvelles ainsi que des apports nutritionnels non négligeables.
Noix de coco : la noix de coco est une grosse
noix entouré d'une peau coriace et épaisse de couleur sombre, elle-même
entourée d'une couche fibreuse. Les fruits ayant terminé leur croissance
contiennent un liquide d'abord limpide puis trouble que l'on appelle lait de
coco. Ce lait de coco est récupéré avant la maturité du fruit. On peut également
consommer les noix de coco à maturité, fraîches. C'est alors la partie
solidifiée de l'abumen, que l'on appelle coprah, que l'on consomme. Le
cocotier est un des palmiers les plus connus, très
certainement parce qu'il est très fortement associé dans l'imaginaire
collectif à de grandes plages paradisiaques de sable fin. Il est vrai que ce
palmier, originaire des îles du Pacifique (Mélanésie), s'est répandu dans
la plupart des régions tropicales. C'est aussi le palmier qui donne les noix
de coco, qui sont les grosses noix comestibles recouvertes d'une couche
fibreuse, que l'on trouve sur les étals de fruits exotiques. Le cocotier est
un palmier purement tropical, qui a besoin d'une température annuelle moyenne
d'au moins 20°C pour correctement croître et fructifier. C'est un palmier
qui requiert également une hygrométrie forte et régulière. En zone
tropicale, c'est un bel arbre d'ornement, mais il faut faire attention à la
chute des noix de coco!
Le cocotier prospère dans des sols sableux et salés. Le cocotier porte à la
fois des fleurs mâles et femelles. Il existe deux groupes de cocotiers, qui
sont soit auto fertiles, soit qui nécessitent une pollinisation croisée.
La carambole a été
introduite d'Inde par Bernier en 1764. Il s'agit d'un fruit côtelé, d'un goût
aigrelet, peu répandu, contrairement à la papaye, banane etc. Il vient de
l'espagnol "carambolo". Au Brésil, avec ce fruit on en fait du
punch, alors que dans l'île on le sert en salade de fruits, en confiture, ou en
pâte de fruits. Le fruit du carambolier, la carambole, est jaune, et possède
de 5 à 6 côtes, ce qui lui donne l'aspect d'une étoile lorsqu'il est tranché.
La chair est croquante est juteuse, et renferme des petites graines brunes.
Le fruit se récolte lorsque la couleur de son épiderme passe du vert au
jaune-vert. Il faut compter environ une cinquantaine de jours entre la floraison
et la récolte.
Les figues
de Barbarie : Les figues de Barbarie sont des fruits arrondis ou
pyriformes, de couleur pourpre plus ou moins foncée, ou parfois jaunâtre avec
des nuances de rouge. Ces fruits contiennent une pulpe juteuse et sucrée, rouge
ou jaune, qui contient de nombreuses petites graines. Les figues de Barbarie
sont riches en vitamine C. Beaucoup de variétés de figues de Barbarie sont
épineuses ; il faut retirer ces aiguillons, ou la peau du fruit, avant de le
consommer. C'est un fruit que l'on mange généralement frais. Opuntia
ficus-indica est un cactus à longue durée de vie et à grand développement,
originaire du Mexique et du sud-ouest des Etats-Unis. Il peut atteindre 5 m de
hauteur.
La floraison de ce cactus est jaune, et les fruits, pyriformes et de couleur généralement
pourpre plus ou moins foncé à maturité, sont comestibles.
Les dattes
: Les dattes sont parmi les fruits les plus anciens que l'on connaisse et
poussent sur de grands palmiers dattiers. Elles ne nous paraissent guère
exotiques et, pourtant, il suffit de goûter des dattes fraîches pour faire
toute la différence avec les dattes de dessert, demi-sèches, vendues en boîtes.
Elles nous viennent d'Afrique du Nord, Israël, Iran, etc. Fraîches ou sèches,
elles ont une forte teneur en sucre et leur valeur calorique est triple de celle
de la banane, soit 306 aux 3 1/2 oz (100 g). Elles contiennent du calcium, du
chlore et du potassium et sont un tonique de l'énergie musculaire. Pour la
cuisson (gâteaux, pains briochés, chutneys, etc.), utilisez les dattes
compressées en bloc. Pour manger tel quel ou faire des fruits farcis (à la pâte
d'amande, aux noix, au fromage à la crème, au bacon), employez si possible des
dattes fraîches.
Grenadille :
Le fruit de Passiflora edulis est celui que l'on trouve communément sur
les marchés sous le nom de fruit de la passion. Selon la variété, les fruits
sont jaunes (voir Passiflora edulis var. flavicarpa) ou violets. Les
fruits jaunes sont généralement transformés en jus tandis que les fruits
violets sont plutôt consommés frais.C'est un fruit originaire du Brésil, de
la taille d'un oeuf, que l'on cultive aujourd'hui dans tous les pays du monde.
Sa fine peau violette vire au brun et se frippe lorsque le fruit mûrit. Il
renferme une pulpe jaune pleine de graines minuscules. 3 1/2 oz (100 g) de ce
fruit contiennent autant de vitamine A que 1/2 tasse (12 cl) de lait de vache et
autant de vitamine C que le citron, pour une valeur calorique faible : 46
aux 3 1/2 oz (100 g). Sa saveur est très délicate. La grenadille jaune est
plus grosse, a une peau plus épaisse et une pulpe blanchâtre. Ouvrez
le fruit frais comme un oeuf à la coque et mangez-le à la petite cuillère.
Vous pouvez aussi utiliser la pulpe dans des sorbets, des salades de fruits, en
préparer des crèmes glacées, des boissons, des bavarois. Il faut toujours la
passer au chinois pour éliminer les graines. La pulpe en conserve convient très
bien à ces préparations. On trouve également du jus en boîte ou en
bouteille. Le plus gros des fruits de la famille du
fruit de la passion est la grenadille géante de couleur jaune-vert. Mesurant
jusqu'à 25 cm de long, ses côtés semblent carrés, il a une peau épaisse
et des graines dures et plates. Il est nettement moins parfumé.
Les
grenades Le petit grenadier pousse dans tous les climats méditerranéens.
De la taille d'une grosse pomme, son fruit rouge a une peau dure de couleur
rouge et jaune, et l'extrémité opposée à la tige a la forme d'une couronne révélant
d'anciennes étamines. À l'intérieur du fruit, les capsules roses translucides
contiennent chacune une graine noire. La valeur calorique de la grenade est
faible (32 pour 3 1/2 oz - 100 g). Elle est riche en phosphore mais contient peu
de vitamines. Coupez le fruit en deux dans la longueur et prenez la chair à la
petite cuillère. Crachez les graines trop dures. Pour extraire le jus, pressez
le fruit coupé en deux à l'aide d'un presse-agrumes. C'est le jus qui est
utilisé en cuisine en raison de l'abondance des cloisons et des graines. Il se
marie parfaitement avec les volailles et le porc. Les
graines de grenade sont très décoratives ; utilisez-les pour les desserts
et les salades : l'effet sera encore plus spectaculaire sur un fond blanc.
La véritable grenadine est en réalité du sirop de grenade. On l'utilise dans
la préparation de boissons et de cocktails.
Les kakis
: Le kaki est le fruit d'un arbre à feuilles caduques cultivé dans toutes
les régions méditerranéennes et subtropicales. Atteignant sa maturité à la
fin de l'automne et en hiver, il ressemble à une grosse tomate orange à la
peau cireuse et il est coiffé d'un calice important. Le kaki est un fruit d'une
valeur calorique moyenne qui contient de la vitamine C. Il a des propriétés légèrement
laxatives. Il faut attendre que le fruit soit bien moelleux avant de le
consommer : coupez le, chapeau et mangez la pulpe à la cuillère en
ajoutant éventuellement de la crème.
Les kiwis
: La Nouvelle-Zélande est la principale productrice de ce fruit ovale d'environ
4 po (10 cm) de long, à la peau duveteuse et brunâtre. Les kiwis se conservent
bien au froid, ce qui permet d'en trouver hiver comme été. On les appelle
aussi actiffidia. Certains départements français ont mis sur pied la culture
du kiwi qui semble prendre un peu d'extension ces dernières années. Une fois
ôtée la peau fine qui l'entoure, le fruit laisse apparaître une chair épaisse
et succulente d'un vert lumineux, avec de minuscules pépins noirs élégamment
disposés au centre. L'aspect spectaculaire du kiwi en fait une excellente
garniture et on l'utilise pour décorer aussi bien des plats de volaille que des
desserts. Sa saveur est très délicate. On trouve également des kiwis en
conserve : attention, le contenu de la boîte révèle beaucoup plus une
purée que des fruits entiers ou en morceaux. Il faut noter que le kiwi est un
fruit extrêmement riche en vitamine C (il en contient cinq fois plus que le
citron), contient du calcium, du phosphore et du fer. Toutes ces propriétés en
font un fruit à ne pas négliger.
Les
litchis : Le litchi, ou letchi, est un fruit originaire de Chine, cultivé
aujourd'hui en Inde et en Afrique du Sud. Le fruit est rond, plus petit qu'une
prune (on l'appelle également prune chinoise) et a une peau rugueuse et
friable, rougeâtre lorsqu'on le cueille, qui vire plus tard au brun. Le fruit
pelé présente une chair translucide, d'un blanc un peu gris, entourant un gros
noyau brun et luisant, à la saveur et au parfum délicieux. Le litchi est riche
en vitamine C et en potassium. On trouve des litchis principalement en hiver ;
ils se conservent au réfrigérateur pendant 3 mois. Ils sont très agréables
avec des plats aigre-doux à la chinoise et dans des salades de fruits. Mais
vous pouvez aussi les déguster nature. Les litchis en conserve dénoyautés
sont très courants mais leur parfum est un peu atténué. On trouve aussi des
litchis déshydratés dans les épiceries exotiques.
Les
mangues : La mangue, cultivée en Inde depuis fort longtemps, l'est aussi
maintenant dans de nombreux pays tropicaux. On trouve ce fruit sur le marché du
milieu de l'hiver jusqu'à l'automne. La peau de ce fruit oval et légèrement
aplati peut être de couleurs diverses - vert, jaune ou rouge moucheté. Il en
existe de nombreuses variétés et le poids d'une mangue peut varier de 2 oz à
6 1/2 lb (50 g à 3 kg) ! C'est le fruit le plus riche en vitamine A. Elle
contient également de la vitamine C, A, BI, B2, PP et du fer en quantité
notable. Sa chair orange vif entoure un gros noyau plat. Le prix est en général
un facteur de qualité : une bonne mangue a une saveur exquise qui rappelle
à la fois celle de l'ananas et de l'abricot. Une mangue mûre doit être
moelleuse de toutes parts. Elle se mange glacée, nature ou avec de la crème
glacée à la vanille. Manger une mangue peut se révéler une opération
compliquée : le meilleur moyen est de pratiquer des entailles verticales
de chaque côté du noyau, de peler les trois morceaux ainsi obenus, puis de
retirer autant de pulpe que possible autour du noyau. Les
mangues peuvent être utilisées pour confectionner des mousses, des crèmes
glacées, des sorbets. Vous pouvez aussi les faire sauter et les servir avec des
blancs de poulet. On trouve des mangues en tranches ou du nectar de mangue en boîtes.
L’arbre à pain : le
fruit peut être de formes différentes selon les variétés : arrondi,
sphérique, ovale, voire piriforme. Sa taille varie également, et les plus
gros fruits peuvent atteindre environ 45cm de longueur. La peau du fruit présente
des rugosités qui ont une disposition assez régulière en hexagones ou en
pentagones mêlés de triangles. Cette peau est de couleur verte avant maturité,
tournant généralement au jaune à maturité.
On notera que, selon les variétés, certains arbres à pain donnent des
fruits avec ou sans noyaux.
Dans
les Antilles Françaises, on appelle les variétés avec noyaux des châtaigniers-pays,
et on consomme le noyau comme une châtaigne.
Les variétés sans
noyaux sont elles généralement appelées arbres à pain.
Le fruit de l'arbre à pain est traditionnellement bouilli, ou alors coupé en
tranches épaisses que l'on fait cuire sur un feu de charbons, ou un dans un
four. On ne garde que l'intérieur du fruit, qui est alors blanc, tendre comme
de la mie de pain frais, d'une saveur peu différente de celle du pain de
froment, avec un arrière-goût d'artichaut. La variété
à noyau est probablement originaire de Nouvelle-Guinée
et de l'archipel indo-malaysien, ces arbres pouvant atteindre 25m de hauteur.
Les feuilles persistantes et profondément lobées, sont également de grandes
dimensions, puisqu'elles peuvent atteindre jusqu'à 90cm de longueur.
Les fleurs de l'arbre à pain sont minuscules, regroupées sur des
inflorescences mâles et femelles séparées. Les fruits sont de taille et de
forme variables, avec une peau rugueuse, et peuvent atteindre 45cm de
longueur.
L'arbre
à pain est un arbre spécifiquement tropical, et ne prospèrera pas là où
les températures descendent en dessous de 15°C. Selon les variétés,
l'arbre à pain s'adapte à une large gamme de sols plus ou moins drainants.
Le fruit de l'arbre à
pain est la nourriture de base de certains pays tropicaux où on le mange comme
légume. Produit par un arbre très haut, le fruit est d'une forme arrondie,
mesurant jusqu'à 20 cm de diamètre, recouvert d'une peau rugueuse et un
peu cireuse, de couleur vert jaunâtre ou brune. La pulpe d'un blanc jaunâtre
entoure un seul noyau central ; les variétés les meilleures sont celles
qui n'ont pas de pépins. Le fruit se compose essentiellement de fécule et se
fait généralement rôtir ; l'odeur ressemble à celle du pain en cours de
cuisson. La pulpe est parfois mise en conserve.
Les anones :
chérimole, corossol appartiennant tous à la famille des anonacées et sont
originaires des tropiques américains, bien qu'ils soient aujourd'hui cultivés
ailleurs aussi. Le meilleur, la chérimole, que l'on appelle aussi fraise du
paradis, est de la taille d'une grosse pomme et a une peau d'un gris verdâtre
marquée d'écailles plus sombres, comme une pomme de pin. La
chair fait penser à une crème renversée parfumée un peu grumeleuse et
renferme des rangées bien nettes de pépins aplatis. Consommez la chair crue à
la cuillère ou faites-en des crèmes glacées. Le corossol a la forme d'un
coeur mal formé. C'est le plus gros de tous les anones - son poids peut
atteindre de 3 à 4 kg. Le nom de coeur de boeuf qui lui est
donné évoque sa forme et son apparence.
La goyave
: originaire des régions tropicales d'Amérique, peut atteindre la taille d'une
pomme ; sa forme est celle d'une prune ou d'une poire et sa peau peut être
rose, crème, jaune ou verte. La couleur de la pulpe, elle aussi, peut varier,
mais elle est juteuse et très aromatique et contient de nombreux pépins au
centre. On peut les peler et les manger crues (vous pouvez manger les pépins),
mais, le plus souvent, on en fait des confitures. Vous pouvez employer des
goyaves en conserve (qui sont souvent roses) pour faire des sorbets.
Le
mangoustan : est un fruit violet tirant sur le brun, un peu plus gros qu'une
balle de golf aplati au sommet et à la base ; le mangoustan se distingue
à son calice saillant qui reste attaché à la tige, et par son oeil dur de
l'autre côté. Son écorce coriace renferme une chair blanche divisée en 5 à
7 quartiers. Pelez le fruit à l'aide d'un couteau-scie et mangez les quartiers
un à un, ou retirez le chapeau et mangez la chair à la petite cuillère.
La papaye :
ce fruit qui pousse sur un grand arbre est originaire d'Amérique tropicale. Les
papayes contiennent un enzyme appelé papaïne qui est utilisé pour attendrir
la viande. Les papayes varient de par leur taille et leur forme et sont
comparables aux melons. Certaines variétés restent vertes lorsqu'elles sont mûres,
mais la plupart sont jaunes ou orange. Leur chair, rose ou orange, est
succulente et entoure une cavité remplie de pépins noirs que l'on jette.
Mangez la chair crue avec un filet de lime ou faites-en un jus de fruit pour le
petit déjeuner. Saupoudrée de sucre et arrosée de jus de citron, la papaye se
marie très bien avec le jambon cru ; ajoutez-la à une salade de fruits ou
faites-en des confitures. Les fruits verts ou pas encore mûrs peuvent se préparer
comme des courges ou être confits au vinaigre. Vous pouvez aussi acheter des
morceaux de papaye en conserve et du jus de papaye.
Le
tamarillo : est cultivé en NouvelleZélande et au Kenya, entre autres, et
pousse sur un petit arbre. Ce fruit rouge ovoïde à la peau coriace renferme
une chair orange acidulée. Vous pouvez le manger cru ou cuit, en faire des
desserts ou des chutneys.
Le longani, tout
comme le letchis a été introduit par Cossigny à la même époque. L'arbre a
un feuillage dense qui peut atteindre une dizaine de mètres. Ses fruits sont
disposés en grappes et d'une taille légèrement supérieure qu'une cerise. Le
longane est un fruit sphérique, d'environ 2 cm de diamètre et qui possède une
peau fine et relativement cassante, de couleur brun-rouge à brun-jaune. La peau
est également recouverte de fines protubérances régulières, un peu à la
manière du litchi, quoique nettement moins marquées. La chair est translucide
et sucrée, et contient un noyau unique de couleur brun-foncé. Ce fruit est généralement
consommé frais de la même manière que le litchi. De plus, c'est un fruit pour
lequel la mise en conserve est relativement aisée. Il peut également rentrer
dans la composition de jus de fruits et de liqueurs.
L'orange : fut introduite du Sud-Est asiatique à l'Ile
de France (Maurice) par Matelief en 1606 et à une date inconnue à Bourbon. Il
en est de même pour les autres agrumes (pamplemousse, clémentine, citron,
bigarrade, combava, mandarine.
Originaire de la frontière entre la Chine et le Vietnam, l’orange
douce (Citrus sinensis) est importée par Colomb à Haïti en
1493. De là, elle gagne le reste des Antilles au cours du 16 ème siècle.
Sa distribution actuelle concerne toutes les zones tropicales et
sub-tropicales du globe. Cet arbre aux épines grêles flexibles déploie sa
couronne arrondie jusqu’à 6 à 15 m de haut. Il possède des feuilles
alternes elliptiques à ovées, pointues au sommet. Sa fleur blanche
odorante donne naissance à un fruit rond dont la peau contient de petites
glandes à huile essentielle. D’abord verte, cette peau prend une
coloration vert jaune à maturité (en zone tropicale) ou orange vif (dans
les zones où la maturation a lieu en période froide). La pulpe très sucrée
s’apprécie telle quelle et en jus bien frais. Les fruits entiers confits
ou les quartiers d’oranges glacés au sucre ravissent les yeux et le
palais. Délicieux aussi, la crème à l’orange et le gâteau créole !
Les adultes apprécieront le sirop d’orange dans leur punch, le planteur
ou le ‘brûlot de rhum à l’orange’. Son écorce entre dans la préparation
du vin d’orange et du shrubb, liqueur traditionnelle de fin d’année.
L’oranger sure (Citrus aurantium) ou oranger ‘grosse peau’ se
distingue par ses feuilles au pétiole largement ailé et son fruit un peu
aplati, à la peau épaisse orange vif et au centre creux. Sa pulpe est si
acide et amère qu’elle est immangeable telle quelle. Elle s’apprécie en
confiture et marmelade. On l’utilise en remplacement du citron pour nettoyer
le poisson ou acidifier certains plats (viande et poisson). Très parfumée,
sa peau aromatise avantageusement les liqueurs.
Le tamarin : Le tamarin est répandu
partout sous les tropiques, son nom vient de l'arabe tamar hindi (datte
de l'Inde) qui provient de croyances antiques. Il est le fruit d'un grand arbre,
le tamarinier. Ses gousses sont une friandise très prisée dans de nombreux
pays ou tous, grands et petits, en sucent la pulpe. Dans certains cas, on enrobe
la pulpe dans du sucre pour la rendre plus attractive. On utilise aussi cette
pulpe diluée dans de l'eau avec du sucre et, selon les régions, des épices
pour obtenir toute une gamme de boissons très rafraîchissantes (Antilles, Pays
arabes, Afrique…). Mais sa pulpe est utilisée dans la majorité des cas avec
des plats salés. C'est une source de saveur acide (comme le vinaigre chez
nous). En Inde, il est à la base de nombreux Chutney, et accompagne curry et
purées de légumes… Il est aussi le principal élément de la sauce
Worcestershire. Il est commercialisé sous de nombreuses formes : Gousses entières
ou pulpe compactée (pure ou avec les graines), séchée, concentrée...
Le tamarinier ne fournit pas que de la pulpe, toutes ses parties peuvent être
utilisées : Les feuilles qui sont acidulées, sont consommées dans le sud-est
asiatique, et au Zimbabwe. Au laos, on utilise les jeunes feuilles des somnités
dans des soupes aux poissons ou crustacés. Les feuilles de tamarin donne un goût
acide semblable à l'oseille en France.
Les fleurs dans les salades et les jeunes cosses vertes et aigres comme légume
de saison avec du riz, poisson, viande en Inde. Les cosses matures et entières
sont grillées aux Bahamas. Même les dures graines peuvent être utilisées
comme alimentation de secours : grillées (substitut de café, Thaïlande),
bouillies ou réduites en farine, mais surtout comme source industrielle de
pectine. Le tamarinier est aussi un arbre d'ornement, il a aussi un bois dur qui
est apprécié en menuiserie.
Le jaques serait originaire de l'Asie méridionale
et Joseph Hubert en reçut quelques plants. Le jaquier porte d'énormes fruits
dont la peau est cloutée brun rouge. Sa pulpe est extrêmement parfumée à
maturité et de consistance visqueuse et contient des noyaux qui sont comme des
gousses. Le Jacquier, originaire d'inde est un fruit énorme (jusqu'à 18
kg) cultivés sur l'île de la réunion depuis 1825. Très commun, il est même
naturalisé sur zone de basse altitude du Sud-Est de l'île (on en retrouve par
exemple dans la forêt de bois de couleur de Mare Longue). La production de
fruits est étalée sur l'année, dans des zones chaudes et humides de basses
altitudes. Il en existe plusieurs variétés, qui différent par la chair du
fruit. Certaines sont molles et collantes (Jacques " Miel ") ou
d'autres ont un texture proche de l'ananas. Toutes possèdent des arômes
puissants et envoutants. A la réunion, le Jacques est également consommé
avant parfait maturité. Dans ce cas, le Jacques est " battu", c'est
à dire haché et utilisé en tant que légume. Son bois est également utilisé
en ébénisterie (bois de couleur jaune).
Corossol : Découvert
en 1739 dans la forêt Péruvienne, le Corossol est le fruit de l’anone dont
la culture est très répandue en Afrique et au Brésil. Le Corossolier peut
atteindre 5 à 6 mètres de hauteur. Celui-ci se reproduit par graines. Sa
floraison a lieu pratiquement toute l’année avec une pointe pendant les mois
de Juillet, Août Septembre et Octobre.
Le corossol se reconnaît par sa forme plus large que haute et ressemblant à un
cœur. Il est vert à maturité et couvert de petites pointes molles, irrégulièrement
coniques et recourbées .Son poids est en général compris entre 250 à 500
grammes mais peut atteindre 2 kilogrammes de plus. Sa pulpe blanche tire vers le
rosé et même parfois au rouge. Celle-ci est acidulée ou sucrée et contient
dans sa masse de nombreuses graines noires ou brunes foncées aplaties. Le
corossolier est originaire des Antilles, introduit en Guadeloupe et en
Martinique au 17° siècle.
banane Petite Naine : Les bananes "Cavendish" ou
"Petite Naine" sont des bananes comestibles encore très répandues dans le
monde. Les fruits sont calibre plus petit que les autres bananes dessert. Cette
banane a une peau relativement fine, qui la rend peu apte au transport. Quant à
la saveur de cette banane, elle est généralement jugée meilleure que celle
des autres bananes 'Cavendish'. Egalement appelée banane 'Petite Naine' ou 'Basrai',
est un cultivar de Musa acuminata de type banane dessert du groupe AAA.
C'est un bananier de taille réduite, mesurant environ 1,50 m à 2 m de hauteur.
La cerise de Cayenne est originaire du sud du Brésil
et du nord de l'Argentine. Comme il n'y a guère que le Brésil qui la cultive
vraiment on l'appelle à tord ici : cerise du Brésil, alors que celle du Brésil
(la véritable) a l'aspect extérieur d'un goyavier. La cerise de Cayenne est un
tout petit fruit côtelé qu'on trouve encore à l'heure actuelle dans les
vieilles cours. Sa date d'introduction dans l'île est incertaine, mais il est sûr
que c'est avant 1825. Le cerisier de Cayenne est un arbuste.
Ses
feuilles sont petites, vert foncé, et couleur lie de vin quand elles sont
jeunes. Ses fleurs sont crèmes ou plutôt blanches et sont disposées en
grappes. Celles-ci naissent à la base de jeunes rameaux.
Le
fruit est une baie globuleuse, aplatie aux pôles, avec 8 côtes saillantes
caractéristiques. Il a environ 5 cm de diamètre. Sa peau de couleur rouge vif
et très mince. Sa pulpe est molle et fondante à saveur épicée, acidulée et
juteuse. Soit on l’aime, soit on ne l’aime pas. Car tout est question de goût,
mais je connais plusieurs personnes qui ne font que goûter, mais sans plus.
Le fruit contient généralement
une graine ronde, blanche et parfois dure.
L’ananas :
Originaire du Paraguay et
des bassins du Parana, l’ananas migre vers le nord avec les Indiens puis
gagne l’Amérique centrale et la Caraïbe. Colomb le découvre en Guadeloupe
en 1493. Le succès du fruit est tel que sa distribution devient mondiale à
la fin du 17 ème siècle.
Cette plante
herbacée pérenne de 50 à 150 cm de haut porte de longues feuilles étroites,
pointues et rigides, disposées en rosette. Une inflorescence d’environ 200
petites fleurs bleu-pourpre apparaît au cœur de la plante. Chacune donne
naissance à un petit fruit. L’ensemble constitue l’ananas surmonté
d’une couronne de feuilles.
Plusieurs
cultivars se rencontrent aux Antilles françaises. Le ‘Cayenne lisse‘,
fruit de conserve mondialement connu, est natif du Venezuela. Introduit et
multiplié à Cayenne en 1820, il en portera le nom. La plante, sans épine,
porte un fruit cylindrique de 2 kg à 4 kg à la peau orange à maturité. Sa
chair jaune pâle à or est juteuse, à la fois sucrée et acide.
‘L’ananas bouteille’, cultivar local guadeloupéen, a une forme allongée
et conique. A maturité, la couleur de sa peau n’est pas uniforme : jaune en
bas et verte en haut. Sa chair est ferme, très parfumée et sucrée. Le
‘Queen Victoria’, au fruit épineux d’environ 1 kg, possède une chair
jaune or fondante, juteuse et très sucrée. Cultivé à la Réunion, à
Maurice et en Australie, il s’implante peu à peu aux Antilles.
L’avocat :
Originaire des régions
d'altitude d'Amérique Centrale, l'avocat se
cultive déjà 8000 ans avant JC. Lors de la découverte du Nouveau Monde, son
aire de culture s'étend du Nord du Mexique au Pérou.
Les Espagnols le propagent aux Antilles au milieu du 17ème siècle. Son nom
provient de l’aztèque ahuacatl (ce qui signifie testicules) qui devint
ahuacate (et aguacate) en espagnol puis avocat. Il existe 3 grandes races
d’avocat (mexicaine, antillaise et guatémaltèque) qui se déclinent en de
nombreuses variétés. La race antillaise, originaire de Colombie, a la
particularité d’être tropicale et de donner des fruits peu gras.
Cet arbre de
5 à 15 m de haut possède une écorce lisse et cendrée. Son bois tendre et
cassant porte des branches épaisses aux feuilles entières vert foncé
brillant, coriaces et acuminées. Les fleurs, groupées au sein de panicules,
sont petites et jaunâtres. Aux fleurs, succèdent les fruits aux formes et
couleurs variables selon les variétés. Certains sont ovoïdes, en forme de
poire, ovales ou même allongés ! La couleur de la peau varie de verte à
jaunâtre voire rougeâtre, violette ou noirâtre. A l’intérieur, un noyau
sphérique ou conique se partage la place avec la pulpe. Celle-ci, crémeuse
car riche en matière grasse, prend une teinte jaune-verdâtre à maturité.
Sa saveur douce et agréable conquiert tous les palais. En entrée, elle se déguste
à la cuillère, assaisonnée ou non d’une vinaigrette. Aux Antilles, elle
agrémente et colore les salades et s’apprécie aussi avec les cri biches (écrevisses).
On y prépare aussi le fameux ‘féroce de morue’, mélange d’avocat, de
farine de manioc et de morue.
La chair de l’avocat possède une valeur nutritive
élevée, non seulement par sa teneur exceptionnelle en matière grasse de
bonne qualité (5 à 30%) mais aussi en protéines, minéraux et vitamines (A,
B, C, D, E et K). Elle est recommandée aux personnes anémiées et aux
enfants en croissance. La décoction de feuilles aurait de nombreuses vertus médicinales.
Caimite :
Originaire des Grandes
Antilles, le caïmitier a conquis les Petites Antilles puis l'Amérique
tropicale. Son nom provient de celui donné par les Indiens Taïmos.
Ce bel arbre,
au port érigé de 6 à 30 m de haut, contient un latex blanc qui lui confère
des propriétés médicinales. Il a la particularité d'avoir des feuilles
vert brillante dessus et brun doré duveteuse dessous. Il se cultive à la
fois pour sa valeur ornementale et pour son fruit qui se cueille car il ne
tombe pas.
Le fruit
globuleux a la peau épaisse verte ou pourpre selon les variétés. Une fois
coupé en deux, on découvre une pulpe gélatineuse soit blanchâtre soit
pourpre. En son centre, 4 à 10 graines brunes aplaties apparaissent dans une
loge étoilée. La chair sucrée, douce sans acidité, s'apprécie à complète
maturité sinon elle laisse un latex astringent autour des lèvres. Le fruit
se prépare aussi en confiture.
Pois
doux : Originaire
de l’Amérique Centrale et des Antilles, le pois doux (Inga laurina) est un
arbre de forêt étalant sa couronne en forme de parasol jusque 15 m de haut.
Il sert d’ombrage aux cultures de café ou borde les allées et rues d’Amérique
Centrale et du Sud. Ses feuilles sont composées de 2 paires de grands
folioles elliptiques. Ses fleurs, blanches et très belles, se regroupent dans
de longues inflorescences de 10 à 15 cm de long rappelant un goupillon. Elles
donnent naissance à des gousses plates de couleur vert foncé qui ne
s’ouvrent pas à maturité. Elles contiennent 6 à 10 graines noires qui ont
la particularité de pouvoir germer dans la gousse. Les enfants apprécient
beaucoup la pulpe blanche et sucrée qui entourent les graines. Pour
l’atteindre, ils ouvrent la gousse sur sa longueur. Deux autres espèces à
pulpe comestible sont également présentes aux Antilles : le pois doux gris
(Inga ingoïdes) à gousses pubescentes de couleur marron et le pois doux à
grandes gousses (de 40 à 60 cm de long).
Pomme
cythère : Native de Mélanésie
et de Polynésie, la pomme cythère est très commune en Asie du Sud-Est. Elle
arrive aux Antilles et en Amérique tropicale au 18ème siècle.
Ce bel arbre
ornemental à croissance rapide peut atteindre 20 m de haut. Les feuilles,
composées et alternes, luisent d’un beau vert devenant jaune or en saison sèche
avant de tomber. Apparaissent alors les petites fleurs blanches groupées en
panicule d’environ 30 cm. Elles donnent naissance à des grappes de fruits
ovales à long pédoncule. Ils ont une peau verte devenant jaune à maturité.
A l’intérieur, un noyau fibreux et hérissé d’épine adhère à la pulpe
juteuse. En Asie, le fruit vert croquant et aigrelet, se conserve dans le
vinaigre ou sert de condiment. Aux Antilles, on en fait un jus vert populaire
au goût herbacé. Le fruit à peine mûr se cuit avec du sucre puis se
conserve tel quel dans son sirop ou en confiture. Le fruit jaune, mou et de
saveur musquée, s’apprécie frais. En Asie, les jeunes feuilles, acides, se
mangent en légume.
Quenette :
Natif d’une zone allant
de la Colombie jusqu’en Guyane, le quénettier atteint les Antilles au début
du 19 ème siècle. Cet arbre majestueux au large tronc droit atteint parfois
25 m de haut.
Ses feuilles elliptiques sont alternes mais composées de 4 folioles opposés
deux à deux. Ses fleurs blanchâtres et parfumées se regroupent en panicules
terminales. Le fruit, rond ou un peu allongé, ressemble à un petit citron
vert. Sa peau lisse, fine et coriace reste verte à maturité mais devient
brillante.
La pulpe adhère plus ou moins à un gros noyau. Elle est fine, gélatineuse,
juteuse, translucide et de couleur rose saumon. Le genre ‘Melicoccus’
vient de ‘meli’ signifiant miel en grec et ‘kokkos’, graine. Les
enfants se régalent de sa pulpe sucrée un peu acidulée.
Son fruit, pelé et cuit à l’eau donne un délicieux jus à boire bien
froid. Le fruit entier, mis à cuire longuement dans du sucre, permet la préparation
d’un sirop servi avec du rhum. Le noyau contient une amande à griller.
Pomme surette : Probablement
natif d’une zone allant du sud de la Chine à l’Afghanistan, de Malaisie
et du Queensland, le jujubier est introduit aux Antilles au 19 ème siècle.
Ce petit arbre ornemental de maximum 10 m de haut possède un tronc court aux
branches étalées et épineuses, et aux rameaux en zigzag. Les feuilles
alternes, simples et ovales sont lisses, vertes dessus et tomenteuses blanchâtres
dessous. Ses petites fleurs verdâtres naissent en bouquet à l’aisselle des
feuilles. L’aspect du fruit et sa saveur varie selon les variétés.
Aux Antilles,
où il est devenu très commun, il ressemble à une petite pomme. Sa peau
lisse et résistante, verte d’abord, devient jaune orangé puis brunâtre.
La chair blanche est craquante, acidulée à douce, devenant farineuse à
complète maturité.
Elle se consomme fraîche ou écrasée avec de l’eau en jus rafraîchissant.
Le punch de macération se révèle exquis. En Inde, ce fruit très apprécié
se conserve séché ou confit.
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