FAUNE ET FLORE  POLYNESIENNE 

 


 

Faune

En raison de l’éloignement des grands continents, la faune terrestre de Tahiti et ses îles est relativement pauvre. A l’époque des grandes migrations, cochons et chiens ont débarqué des pirogues doubles. Les Européens ont pour leur part introduit bovins, chevaux (originaires du Chili) et rats. Les reptiles comptent sept espèces de lézards et geckos appelés communément « margouillats ».

La faune aviaire comporte quant à elle 120 espèces qui nichent souvent à même le sol sur les îles basses qui comportent nombre d’ »îles aux oiseaux » (Tetiaroa, Tikehau…).

A l’inverse de la vie sur terre, la faune sous-marine est exceptionnellement riche, recensant plus de 800 espèces de poissons tropicaux, lagonaires ou pélagiques. Les récifs coralliens ont à la fois une fonction nourricière et protectrice des espèces les plus faibles qui y cohabitent.

Parmi les crustacés les plus communs, les crabes de terre « tupa », leurs homologues marins « kaveu », mais également les langoustes, cigales de mer et chevrettes (d’eau douce ), qui constituent des mets recherchés.

Tahiti et ses îles possède une réserve de biosphère reconnue depuis 1977 par l’UNESCO, et située dans l’archipel des Tuamotu, dans la commune de Fakarava. Protégeant les baleines et les dauphins dans toute sa zone économique exclusive (ZEE) de 4 millions de km², la Polynésie Française est classée depuis mai 2002 comme “Sanctuaire des mammifères marins”. Les activités d’approche des baleines et autres mammifères marins est réglementée depuis 2002 et des autorisations d’approche auprès de la direction de l’environnement sont désormais obligatoires.

La plupart des espèces animales vivant en bordure de mer et sur les premières pentes ont été importées plus ou moins récemment et presque toujours involontairement. En altitude, au-dessus de 600 à 1000 mètres suivant les endroits, la faune est en grande partie endémique, c'est-à-dire constituée d'espèces et plus particulièrement d'insectes qui ont évolué sur l'île depuis des temps très anciens, à partir de fondateurs apportés par les vents après avoir été arrachés très loin par des cyclones. Cette faune d'altitude tout comme la flore d'altitude est donc très originale et unique par beaucoup de ses caractéristiques et doit être sauvegardée.

Parmi les animaux les plus fréquemment rencontrés, citons le " merle des moluques ", des oiseaux de mer et des reptiles (lézards ou scinques-gecko -ou margouillats). Parmi les mammifères dont aucun n'est indigène, citons des chèvres, des cochons et des bovins vivant parfois à l'état sauvage et bien sûr des rats, des chiens et quelques chevaux. Les insectes sont peu abondants mais quelques espèces sont nuisibles à l'agriculture (Brontispa, Aspidiotus, charançon du bananier) ou responsables de la transmission des maladies humaines: moustiques Aedes (filariose, Dengue), moucherons piqueurs (ou " nonos "). Aucun animal n'est véritablement dangereux mais on évitera la morsure d'un gros scolopendre (cent pieds) et l'attaque des polistes (grosses guêpes). Les fourmis et les araignées abondent à basse altitude. Dans les cours d'eau, on trouve un poisson (Nato) et une crevette (chevrette), particulièrement recherchée par les gourmets. Enfin, un gros escargot (Acatina) a récemment investi la côte et les basses vallées.

La faune marine est au contraire d'une richesse incomparable: poissons de toutes formes et de toutes couleurs, des " chirurgiens " du lagon aux thonidés ou requins du grand large, mollusques (bénitiers, huîtres) et gastéropodes (murex, cônes, porcelaines) très recherchés par les collectionneurs de coquillages, crustacés les plus divers tels que langoustes, crabes ou varo. On n'aurait garde d'oublier tous les madrépores (fungia, aoropora, pavona) constructeurs de récifs.

 

 

Flore

Au centre du Pacifique Sud, les jeunes îles de Polynésie n’offraient que peu de chance aux premières espèces de coloniser leurs sols volcaniques. La flore d’origine est donc relativement pauvre. Des espèces importées se sont développées et adaptées merveilleusement à ce milieu insulaire particulier pour faire de Tahiti et des îles hautes de véritables jardins d’Eden riches en couleur.

La visite des parcs et jardins botaniques (voir sections Tahiti, Huahine, Tahaa, Ua Huka) est un véritable voyage à la découverte d’une flore extraordinairement variée.

L’homme au cours de ses migrations a introduit de nombreuses espèces utiles dites »traditionnelles“ : vivrières, textiles ou encore médicinales. Le peuplement des archipels par les premiers maoris amena une première sélection de plantes vivrières telles que cocotier, mape (chataîgnier tahitien), uru (arbre à pain), igname, originaires d’Indo-Malaisie, mais également la canne à sucre, le bananier, le pommier-cythère...Les premiers missionnaires y ajoutèrent de nouvelles plantes utiles (tamarinier, citronnier, avocatier, vanille, manguier...) ou fleurs ornementales, qui hormis le tiare-tahiti et le pua, ont été introduites de l’extérieur. Les fleurs font quant à elles partie de la culture et de la vie polynésienne. Elles symbolisent la fête, le plaisir et la réjouissance. Autour du marché de Papeete, les mamas confectionnent des couronnes de fleurs que les Polynésiens portent lors d’occasions spéciales, un mariage, ou tout simplement une soirée entre amis.

 

La flore est peu variée. Les espèces autochtones sont peu nombreuses; en effet, la plupart ont été introduites par les premiers Polynésiens (plantes océaniennes) ou les Européens (plantes utiles américaines et africaines).

L'élément le plus caractéristique de la flore polynésienne est le cocotier, présent dans toutes les îles. Le cocotier mis à part, il faut distinguer deux types d'associations végétales liées à la nature des îles.

En effet, la végétation des atolls se distingue de celle des îles hautes. Sur les sols pauvres et calcaires des atolls, la végétation a un caractère xérophyte très prononcé. Le cocotier a évincé la végétation primitive que l'on rencontre parfois sous le couvert: arbustes broussailleux, pandanus et plantes habituelles du Pacifique.

A l'inverse, la végétation des lies hautes est plus riche, voire luxuriante. C'est une flore composite où se côtoient plantes utilitaires et ornementales, introduites ou autochtones. Les sommets sont dénudés ou en tous cas, pauvrement boisés. Les pentes laissent voir de grandes cicatrices dues à l'érosion et sont couvertes d'une végétation basse: broussailles, herbacées, fougères. La végétation primitive, luxuriante, n'est guère visible car elle se réfugie dans les vallées humides (bambous, purau, purata, pandanus, mape, fei, constituent une " jungle " inextricable difficile à pénétrer). La plaine côtière marquée par l'occupation humaine est le domaine du cocotier, des plantes utiles (arbre à pain, manguier, bananier, taro, etc.) et ornementales (hibiscus, gardénias, autis).

 

 Contrairement aux autres types d'îles (ex. : îles de type continentales), la vie végétale et animale n'est apparue qu'après la formation de chaque île. Elles n'ont donc pas eu de contact direct avec les continents alentours.
Au fur et à mesure que l'on avance vers l'est du Pacifique, la variété des espèces diminue.
Certaines hypothèses sont émises quant à la façon dont la faune et la flore terrestres sont apparues. Des arbres entiers, pouvant transporter la vie, ont pu dériver à partir des continents grâce aux différents courants marins ou lors de tempêtes,
bien que la distance entre les îles et les continents soit très grande. Cette distance explique qu'il existe une véritable différence de richesse entre la faune terrestre et la faune marine.
Les espèces d'animaux terrestres sont en nombre relativement limité.
La gente ailée est la plus riche. Elle compte une centaine d'espèces. Parmi elles, on remarque que certains ne sont que visiteurs ou migrateurs. Les oiseaux que l'on rencontre assez couramment sont : le merle gris des Moluques  (espèce importée), l'hirondelle, le coucou, la colombe, la tourterelle, la perruche et quelques rapaces (dont l'épervier).
Les oiseaux de mer les plus communs : pétrels, sternes blanches, la grande frégate noire, le fou masqué, échasses, aigrettes, phaétons... Il existe 600 espèces d'insectes, 7 espèces de reptiles (uniquement lézards et margouillats), et trois espèces de rats.

En ce qui concerne la flore, les oiseaux ont certainement contribué à la germination de plantes et d'autres fleurs des îles polynésiennes en les transportant lors de migrations. Sur les îles hautes se trouve la majorité des 1000 espèces végétales. Quant aux atolls, ils n'en comptent qu'une centaine, étant donné l'absence de véritable sol. Ces végétaux varient en fonction des différents types d'îles, des latitudes et des climats.
Certaines plantes ont été introduites par l'homme (voir plus bas). Parmi la flore qui caractérise les îles du pacifique, en voici quelques exemples: l'arbre pain (mis en honneur dans le film "les révoltés de la Bounty"), bananier, papayer, manguier, goyavier, tamariniers, avocatiers, et bien sûr n'oublions pas le cocotier. Les tubercules : taro, manioc. Les fleurs : l'Oiseau de Paradis, la Bougainvillée, le frangipanier, la fleur de tiare (gardenia), emblème local.

Ces animaux et plantes, qui sont parvenus à coloniser ces îles lointaines, ont pu, non sans mal, s'adapter à l'environnement des îles jeunes et, dû à l'isolement et les conditions de milieu, certaines espèces ont su évoluer de manière originale jusqu'à devenir une forme singulière et unique. D'autant que certains animaux essentiels à l'équilibre naturel n'avaient pu atteindre ces rivages lointains. Les immigrants ont donc évolué en vase clos, sans réels prédateurs. Il y a de nombreux exemples de cas d'endémie dans ces îles.
Les mentionner prendrait beaucoup de temps, mais en voici quelques uns : La fleur de tiare apetahi qui n'est connue que du mont Temehani, un des sommets de l'île de Raiatea. Le lori des Marquises, petite perruche bleue des îles Marquises, unique. Le ptilope de Hutton, oiseau indigène de l'île de Rapa, au sud des Australes. De nos jours, certaines espèces sont menacées de disparition.
L'introduction volontaire ou involontaire avec l'arrivée de l'homme joue également de son importance : les premiers Polynésiens embarquaient avec eux toujours suffisamment de réserves pour affronter des semaines de navigation : plantes, fruits et légumes frais, animaux vivants (chiens, cochons, poulets).
Les migrations entre les îles ont donc contribué à une large diffusion de ces espèces végétales et animales. Chevaux, ânes, bovins, caprins et beaucoup de plantes cultivées ainsi que des arbres fruitiers ont été introduits par les Européens à leur arrivée.

 

FAUNE ET FLORE MARINES

Le monde sous-marin est tout aussi spécifique que les espèces terrestres en ce qui concerne les conditions de vie. Il est certes plus riche et compte d'innombrables espèces animales et végétales.
Comparé à d'autres régions de l'ouest du Pacifique, il n'est cependant pas plus fourni. Il y a plusieurs raisons qui causent ce phénomène : la température de l'eau, ou encore sa faible teneur en éléments nutritifs due à l'éloignement des côtes continentales ; les larves animales, à partir du foyer de dissémination formé par les Philippines, l'Indonésie et la Mélanésie n'arrivent qu'en très petites quantité en raison des courants qui entravent leur direction.
Toutefois, il ne faut pas sous-estimer la diversité animale dans les eaux polynésiennes. Parmi elle on dénombre : 700 espèces identifiées de poissons, 17 de requins, 5 de tortues, 48 genres de coraux, une diversité de crustacés (langouste, crabe, cigales de mer...), un millier d'espèces de mollusques dont les bénitiers qui peuvent atteindre une très grande taille, les trocas (volumineux escargots), les palourdes, les tellines, les cônes, les porcelaines, les huîtres pour la culture de perles...

Les petits animaux marins sont nombreux près des récifs. La richesse et la complexité de la flore près du corail explique naturellement ce phénomène. En effet, l'eau des lagons ne présente pas les mêmes caractéristiques que l'eau de pleine mer. Elle est toujours plus riche en sel et en aliments nutritifs. La polynesie abrite quelques espèces marines rares que l'on ne trouve nulle part Faune et flore terrestres Faune et flore marines.

 

 

LES FRUITS

L'histoire des fruits tropicaux de Tahiti se confond avec celle des hommes qui peuplèrent la Polynésie. Nées de volcans sous-marins, isolées au cœur de l'immense Pacifique, les îles des mers du Sud n'avaient que bien peu de chance d'être naturellement colonisées par une végétation riche sur le plan du nombre d'espèces botaniques. En revanche, cet isolement a été un facteur de fort endémisme. Les fruits de Tahiti et ses îles s'implantèrent en deux vagues successives : la première coincide avec l'arrivée, depuis la lointaine Asie du Sud-est, des occupants polynésiens sur leur grandes pirogues, il y a plus de 15 siècles. Ils amenèrent avec eux, entre autres, certains bananiers, le cocotier, l'arbre à pain, la canne à sucre… La seconde vague, de loin la plus riche, correspond à la phase de découverte, d'exploitation et de colonisation de cette région du monde par les Européens. C'est elle qui amena la goyave, le pamplemousse, la mangue, la carambole, le ramboutan, le mombin, etc, essentiellement d'Amérique du Sud et d'Asie du Sud-Est. Depuis le célèbre explorateur anglais James Cook, qui introduisit, affirment les historiens, l'orange, le métissage de la végétation pré-européenne avec les espèces importées n'a jamais cessé, souvent au détriment de la flore endémique. D'où le fait qu'aujourd'hui, à Tahiti et dans les îles polynésiennes, on trouve quasiment tous les arbres fruitiers qui croissent autour de la ceinture tropicale.
Les polynésiens étant des jardiniers passionnés et des " mains vertes " réputées, ils ont toujours su adopter les espèces nouvelles présentant un intérêt pour eux. D'où cette impression parfois de jardin d'Eden que ressent le visiteur…