L’archipel des Cyclades est jeté comme une pluie
de roches dans la mer grecque. Il s’étire à l’est des côtes du
continent jusqu’aux limites de la Crète.
Il
est formé par cinquante six îles de toutes tailles, dont
seules vingt quatre sont habitées. Ces îles sont formées par
des fragments du massif montagneux de la Grèce continentale qui
se sont détachés au cours des siècles dans terre. Posées au
centre de la Mer Egée, les cinquante six îles des Cyclades
doivent leur nom au mot grec «kyklos» qui signifie cercle ; un
cercle qu’elles forment sur un diamètre d’environ trois
cents kilomètres autour de Délos, l’île sacrée où la mythologie
fit naître Apollon.
Habitées dés le cinquième millénaire comme en
témoignent les fouilles des archéologues, les Cyclades furent
le berceau d’une brillante civilisation qui s’est développée à
la fin du IVème millénaire et dans le courant du IIIème, et qui
donna naissance à l’art cycladique. Ce dernier est surtout
connu pour ses idoles en marbre aux formes abstraites,
dépouillées, étonnamment modernes. Les Cyclades couvrent une
superficie d’environ 2500 km2 et comptent une population de 10
0000 habitants.
Les Cyclades
doivent la diversité de leurs paysages aux différentes roches
qui les composent. Roches calcaires, schistes
cristallins, gneiss et marbres prédominent largement dans les
Cyclades du Nord tandis que les roches volcaniques sont surtout
localisées dans les Cyclades du Sud.
Les
paysages sont en général secs et rocailleux avec une
végétation basse prédominante. Ce sont des îles venteuses où le
«meltem» , souvent très violent, souffle surtout en plein été.
Imprévisible, il peut durer une journée comme une semaine ;
certaines îles étant plus exposées que d’autres. L’architecture
des Cyclades a beaucoup contribué à leur beauté. Villages
étagés sur les pentes des collines et mis en valeur par les
lignes sobres et pures des maisons toutes blanches en forme de
cubes, juxtaposés ou empilés les uns sur les autres et qui
contrastent avec les coupoles bleues des
innombrables chapelles.
Dans les
Cyclades, même les maisons les plus humbles sont des
oeuvres d’art. Les murs chaulés et rechaulés au fil des saisons
sont tamisés d’ombres douces ; des fleurs lumineuses
s’agrippent aux balcons, des vignes enjambent les ruelles,
tandis que des escaliers dégringolent à la volée sous des
passages couverts. Dans tout l’archipel, on retrouve des
caractéristiques communes. Tout d’abord ce sont les ânes et les chats
qui à part entière, font partie du paysage. Et puis d'une
façon générale, les ports, à la fois port de pêche et de
voyageurs, construits à l’abri d’une crique que domine une
« chora » qui veut dire chef-lieu en grec, flanquée de
quelques moulins à vent et surmontée par une forteresse bâtie
par l’occupant Vénitien ou Génois, appelée « kastro
». Pour retenir l’eau, les pentes des collines et des montagnes
ont été «sculptées » en terrasses afin d’assurer les cultures
de base. On retrouve un peu partout des plantations d’oliviers
ainsi que des vignobles.
On
pourrait définir les Cyclades comme une parfaite osmose entre
les quatre éléments naturels : l’eau d’un bleu comme nul part
ailleurs, la terre ocre, généralement aride et ingrate, le
vent, «Meltem» comme on l’appelle dans ces îles-là, qui souffle
très fort, et surtout le soleil généreux,
omniprésent. Escaliers aux marches inégales, passages voûtés, pots de
fleurs posés ici et là, volets peints aux couleurs vives,
caïques gentiment bariolés, tables et chaises bancales d’un
autre temps installées au disséminés un peu partout voilà ce
qui fait la magie de ces îles blanches et diaphanes qui
surgissent de l’azur des flots Les Cyclades sont à la fois émotion et
sensualité. Elles proposent plus que des plages de rêve, elles
offrent leur culture, leurs couleurs, leur bien-être et leur
douceur de vivre. Pourtant née d’une même main, chaque île a
son âme, à chacun de la trouver.
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