Johannes Brahms (1833-1897) Hyperions Schicksalslied (ou "Schicksalslied") op. 54 (1868), publié en 1871 Texte écrit en 1799 par Friedrich Hölderlin (1770-1843) Schicksalslied Chant du destin Ihr wandelt droben im Licht Vous déambulez là-haut dans la lumière auf weichem Boden, selige Genien! sur un doux terrain, ô bienheureux Génis ! Glänzende Götterlüfte rühren Euch leicht, De radieux souffles divins vous effleurent wie die Finger der Künstlerin comme les doigts de l'artiste heilige Saiten. (effleurent) une sainte lyre. Schicksallos, wie der schlafende Libérés du destin, tels l'endormi Säugling, atmen die Himmlischen; nourrisson, respirent les célestes. Keusch bewahrt in bescheidener Knospe, Préservé pur dans l'humble bourgeon, blühet ewig ihnen der Geist, l'Esprit fleurit pour eux éternellement. und die seligen Augen Et les yeux bienheureux blicken in stiller ewiger Klarheit. regardent dans une calme clarté éternelle. Doch uns ist gegeben, Mais à nous il n'est donné auf keiner Stätte zu ruhn; aucun endroit où reposer. es schwinden, es fallen Ils dépérissent, ils titubent, die leidenden Menschen les affligés humains, (ils vont) blindlings von einer Stunde zur andern, en aveugles d'une heure à la suivante, wie Wasser von Klippe zu Klippe geworfen, comme l'eau de récif en récif projetée, jahrlang ins Ungewisse hinab. à longueur d'année dans le doute ici-bas. Note : dans Hypérion (ou "L'Ermite Grec") Hölderlin décrit la lutte des Grecs pour leur indépendance vis-à-vis des Turcs. Trad : säugen = allaiter rühren = mouvoir, agiter ruhen = se reposer