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« Tout vaut mieux que ce régime... »

Egypte Les « Frères » s'envolent

La corruption, le népotisme et l'absence de démocratie du régime de Hosni Moubarak ont ouvert la voie aux Frères musulmans. Interdits mais « tolérés », ils sont désormais la principale force d'opposition et une partie de la gauche est disposée à faire alliance avec eux

Photos: BERTRAND MEUNIER (TENDANCE FLOUE)

Envoyée spéciale, Sara Daniel

Photos: BERTRAND MEUNIER (TENDANCE FLOUE)

Ici, les kamikazes et les poseurs de bombes sont les héros d'une guerre qui n'a jamais cessé malgré la fin de l'occupation israélienne en 1982. Ici, c'est Al-Arish, au nord du Sinaï, à 50 kilomètres du bastion islamiste de Gaza. Al-Arish, sa plage qui s'étend au pied d'immeubles misérables, ses dizaines de check-points, ses flics en civil derrière les palmiers, ses campements de Bédouins et ses terroristes. Selon la police égyptienne, les kamikazes de Taba, Charm-el-Cheikh et Dahab, où un attentat suicide a encore fait 20 morts le 24 avril, viendraient tous de la petite cité balnéaire. Des Bédouins misérables, fanatisés par les prêches qui se sont durcis depuis la deuxième Intifada. Appartenant à des tribus qui s'étendent de part et d'autre de la frontière, ils vont et viennent d'Israël en Egypte au gré de leurs trafics d'armes ou de drogue.

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Un petit triangle des Bermudes égyptien, où la loi a sombré et où les autorités arrêtent des « suspects » par centaines. Une poudrière qui inquiète les diplomates occidentaux au point que certains, hantés sans doute par l'image de Ben Laden, insaisissable dans ses montagnes afghanes, ont parlé d'un «Tora Bora égyptien» pour décrire les somptueuses montagnes de ce Sinaï absent des guides touristiques. Al-Arish, à une demi-heure de la bande de Gaza et de Rafah, ville frontière égypto-palestinienne coupée en deux par un mur de fer. Si loin et pourtant si près des safaris de plongée des plages du Sud, des filles en monokini de Charmel-Cheikh, des petits joints fumés par les touristes dans les cafés de Dahab. Une zone sinistrée, un concentré de tous les problèmes de l'Egypte.

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Car à Al-Arish, comme dans les rues du Caire, on déteste le régime de Moubarak. Un régime qui reconnaît Israël, qui reçoit ses hommes politiques et ses touristes dans des hôtels somptueux et qui s'apprête à faire passer un gazoduc chez le voisin exécré. A Al-Arish comme au Caire - où l'on trouve « Mein Kampf » et les « Protocoles des sages de Sion » chez les bouquinistes -, on vomit «les juifs et les Américains, les véritables patrons du pays». On n'aime pas non plus beaucoup les Français, qui «ne se sont toujours pas excusés auprès de Bouteflika pour la colonisation», comme nous l'ont confié des Bédouins bien informés grâce au satellite. Sauf Dieudonné, qui a détrôné Roger Garaudy au panthéon des Français fréquentables.

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Asma, 28 ans, est une jeune femme couverte de noir de la tête aux pieds, gantée. Même la fente qui laisse filtrer son regard est recouverte d'un tulle noir. Depuis que les salafistes ont conquis les mosquées d'Al-Arish, et surtout au gré du retour des émigrés partis gagner leur pain dans le Golfe, on voit de plus en plus de ces fantômes noirs qui glissent dans les ruelles ou sur les plages de la petite cité balnéaire. Il est vrai que le costume d'Asma a l'avantage de la soustraire aux regards inquisiteurs des services de sécurité qui surveillent chaque recoin de la ville. Car son frère est recherché : son nom était inscrit sur une vieille liste des membres de la Gamaa Islamiya , un groupe d'islamistes armés accusé d'avoir perpétré l'attentat de Louxor en 1997. Et à chaque nouvel attentat, les policiers arrêtent tous ceux dont les noms figurent sur des « listes », même si leur culpabilité n'a jamais été prouvée. Le frère d'Asma n'a pas voulu se rendre par peur de la torture. Pour le faire plier, la Sécurité nationale a arrêté sa mère et deux de ses soeurs pendant plus de deux semaines : avec des dizaines d'autres, l'étudiant s'est rendu. «Ils arrêtent tout le monde, cela exacerbe les rancoeurs et le désir de vengeance», analyse la jeune femme dont la voix émane, étrangement ferme et claire, de la masse noire de son voile.

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Aujourd'hui, Asma se rend au siège du parti marxiste laïque Tagammou. Achraf Ayoub, le chef du parti de gauche, est aussi le représentant du mouvement national Kifaya (« Ça suffit »), qui regroupe toutes les oppositions au régime de Moubarak. Asma a décidé de s'engager dans le mouvement d'opposition : «Moubarak et ses sbires occupent le Sinaï et l'Egypte comme les Israéliens occupent la Palestine. Alors je vais rejoindre l'Intifada!» Au siège du parti Tagammou, c'est l'effervescence. Il est difficile de croire que l'on se trouve dans un parti de la gauche laïque. Dans la salle de réunion, les femmes voilées venues chercher de l'aide pour leur mari ou leur fils arrêté ont pris place à l'écart du groupe des hommes. Sur les murs, des photos du cheikh Yassine, le fondateur du Hamas palestinien, et des affiches de son parti voisinent avec celles du Hezbollah.

L'ordre du jour de la réunion n'est pas moins surprenant : il s'agit de voter sur la poursuite de l'alliance avec... les Frères musulmans, en principe ennemis idéologiques de la gauche. Seule force d'opposition crédible depuis qu'elle a obtenu 88 sièges sur 444 aux dernières élections législatives, la confrérie religieuse n'a pas le droit de former un parti ni même d'exister officiellement, étant «interdite mais tolérée». Toutes les mains se lèvent pour soutenir les Frères, seul un homme qui déclare se méfier des intentions cachées du mouvement religieux a préféré s'abstenir. Puis on rappelle qu'il faut continuer à faire pression sur l'Etat égyptien pour qu'il cesse de reconnaître Israël. En septembre 2005, lorsque la frontière de Rafah a été ouverte, après le retrait israélien de la bande de Gaza, une délégation du Tagammou s'est rendue à Gaza pour assurer le Hamas de son soutien, «tant qu'il ne leur viendra pas à l'idée de reconnaître l'Etat hébreu...»

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A Al-Arish, comme dans toutes les circonscriptions où ils ont présenté des candidats, ce sont les Frères qui ont remporté la mise : 9 500 voix contre environ 1 500 pour le Parti national-démocratique (PND) de Moubarak et autant pour le parti marxiste. Mais le régime ne pouvait abandonner cette circonscription ultrasensible aux islamistes. Les résultats ont donc été «modifiés», comme le dit sobrement un membre du Tagammou, résigné, en commentant sa défaite.

Achraf Ayoub, le chef du parti, n'est pas choqué par cette alliance contre nature : «Il faut être réaliste, dit-il. Les Frères, avec leur slogan «L'islam est la solution», sont les plus forts, ici dans le Sinaï et en Egypte. Leur vision du monde est peut-être dangereuse, mais contre Moubarak il faut unir nos forces!»

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Au Caire, le guide suprême des Frères musulmans, Mohammed Mehdi Akef, se déclare très satisfait de l'aide que lui apporte, dans tout le pays, l'opposition de gauche. Septième dirigeant de l'organisation depuis sa création en 1922, l 'homme, qui se présente volontiers comme le chef spirituel des musulmans du monde, a déclaré en décembre 2005 que l'Holocauste était un «mythe». Agé de 78 ans, Akef porte une courte barbe blanche, des lunettes cerclées et un costume clair. Son front arbore une zebiba, le cal noir destiné à montrer l'ardeur que l'on met à prier. Toute de prudence et de patience, la stratégie qu'il expose volontiers rappelle celle des islamistes marocains. Ainsi s'explique, par exemple, que lors des dernières élections, en novembre et décembre 2005, les Frères aient décidé de « s'autolimiter » en ne présentant que 150 candidats pour 444 sièges à pourvoir. «Ce régime absurde qui rend le peuple misérable va bientôt mourir, estime Akef. Nous qui portons la vision du véritable islam, il nous suffit d'avoir de la patience. L'important, c'est que tout le monde connaisse aujourd'hui les «vrais» résultats des élections. Comme à Al-Arish.»

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Le vieil homme assure que son mouvement a évolué. Que les Frères ne veulent plus instaurer un Etat théocratique musulman. Seulement appliquer la charia, qui devrait être étendue au monde entier «par respect de la justice et des principes humanitaires». Le port du voile dans un futur Etat égyptien dirigé par les Frères musulmans sera-t-il obligatoire ? «Non, celles qui voudront aller en enfer seront libres.» Alors que les coptes d'Egypte, depuis les derniers affrontements religieux à Alexandrie, se sentent plus menacés que jamais, Mohammed Akef n'hésite pas à se présenter aussi comme le vrai protecteur de la communauté des chrétiens du Nil. «Savez-vous, dit-il, que beaucoup de chrétiens ont voté pour nous? Nous défendons mieux leurs droits que le régime.» Mais cette proclamation d'oecuménisme fait long feu lorsqu'on l'interroge sur l'origine de la tache sombre qui marque son front : «Vous, les chrétiens, vous ne savez pas prier. Seuls les musulmans se prosternent devant Dieu!»

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Au centre du Caire, le mouvement d'opposition Kifaya tient une conférence de presse pour préparer les prochaines manifestations de soutien aux magistrats qui réclament l'indépendance de la justice. La plupart des questions des journalistes locaux tournent autour du danger que représentent les Frères musulmans et sur le décalage entre ce qu'ils disent et ce qu'ils feraient s'ils étaient au pouvoir. Laïque, de gauche et la tête découverte, ce qui n'est plus si courant au Caire, Leila Souif est professeur de mathématiques. Elle a été battue au cours des dernières manifestations et se déclare « exaspérée » par cette peur qui brise les élans démocratiques. Elle est ulcérée aussi par l'attitude des Etats-Unis, qui appellent à des élections démocratiques en Palestine et refusent le verdict des urnes quand il leur déplaît. « Tout vaut mieux, estime-t-elle, que le statu quo et le régime de Moubarak derrière lequel se profile l'ombre de son fils. Comment voulez-vous que les Frères musulmans menacent la démocratie quand il n'y a pas de démocratie ! Vous avez peur que, demain, les islamistes ne tuent les coptes et ne voilent les femmes ? Ne voyez-vous pas que nous sommes en train de mourir de la corruption et de l'absence de liberté ? »

Sara Daniel

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L'erreur fatale de Moubarak

Réédité huit fois en Egypte depuis sa sortie en 2002, traduit en anglais et désormais en français aux éditions Actes Sud, « l'Immeuble Yacoubian, troisième livre du dentiste Alaa al-Aswany, qui sera adapté au cinéma cet été, est davantage qu'un best-seller : un phénomène social. A travers la cohabitation chaotique des habitants d'un immeuble cairote, l'auteur décrit la société égyptienne d'aujourd'hui. Alaa al-Aswany répond ici aux questions du « Nouvel Observateur »

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Le Nouvel Observateur. - Votre roman aborde tous les sujets tabous en Egypte : la condition des femmes, la place des homosexuels, les marchandages politiques, le régime policier et le dégoût de la corruption qui peut conduire à devenir un intégriste... On a donc le droit d'écrire sur tout, en Egypte ?

Alaa al-Aswany . - Il n'y a pas, chez nous, de liberté de la presse. Il y a une liberté de bavardage. Le gouvernement peut tout faire. Les journalistes et les écrivains peuvent presque tout écrire mais rien ne change. Comme si cela ne servait à rien. Comme si cette liberté servait de caution démocratique au régime. Mon premier roman a été censuré mais ma nouvelle popularité me protège. Je suis surveillé, bien sûr. Le pouvoir organise des campagnes de presse contre moi, ou des procès. A les écouter, je suis coupable de donner une image négative de l'Egypte... Moi, je n'écris pas pour convaincre les gens de venir passer leurs vacances à Charm el-Cheikh ! Mais mes petits tracas sont insignifiants par rapport à ce que vivent mes amis, militants dans des partis politiques, qui ont été arrêtés. Comme le rédacteur en chef d'« Al- Arabi Naseri », un journal de la gauche laïque, qui, au début de la campagne pour la démocratie, a été enlevé, battu et s'est retrouvé nu dans le désert. Ou comme mes amies arrêtées au cours des manifestations du Caire, violentées ou harcelées sexuellement. En Egypte, la politique n'est qu'une pièce de théâtre. Le titre de mon dernier article publié dans « Al-Arabi Naseri » était « Doit-on prier pour Moubarak ? ». Car le président s'est octroyé le statut d'un dieu. Et tous ceux qui ne se prosternent pas sont arrêtés.

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N. O. - Dans votre livre, l'ombre du « Grand Homme » plane. Et puis il y a Kamel el-Fawli, un personnage puissant qui peut faire élire qui il veut moyennant finance. Certains journalistes égyptiens y ont reconnu Kamal al- Shazly, le ministre des Affaires parlementaires. Votre livre est-il un roman à clé ?

A. al-Aswany . - C'est le propre des romans réalistes, chacun peut y projeter sa vision parce que les personnages sont à la fois universels et très égyptiens. En parlant du Grand Homme, je faisais référence aux élites mafieuses, comme dans les romans américains, mais certains y ont vu l'évocation du président Moubarak. Mon personnage correspondait à l'opinion qu'ils se font de lui.

N. O. - Et le personnage de Taha, le fils du concierge, brillant étudiant recalé aux examens du fait de ses origines sociales et qui devient djihadiste...

A. al-Aswany. - Je me suis inspiré du cas d'une de mes connaissances. Un jeune homme brillant, refusé à la faculté de droit parce que son oncle était mécanicien. Il m'avait dit que depuis il détestait son pays. C'est d'autant plus paradoxal que les gens qui dirigent le pays sont souvent d'origine modeste. Après la sortie de mon roman, il y a eu un fait divers qui m'a beaucoup choqué. Un jeune homme, Abel Hamid, diplômé de Sciences-Po, qui voulait travailler dans la diplomatie, a été écarté à cause de ses origines. Il s'est suicidé.

Comment fabrique-t-on les terroristes, les fondamentalistes en Egypte ? Ici, les pauvres ont le sentiment que l'Etat est leur ennemi. Un peu comme ceux du ghetto de Chicago où j'ai fait mes études. Les jeunes ne peuvent pas s'exprimer, pas changer les choses. Le régime interdit toute politique à l'université. Mais ils ne peuvent pas interdire les mosquées. D'ailleurs, le régime a poussé à l'islamisation de la société. « Si tu ne trouves pas de travail, c'est parce que tu bois de la bière » : c'est une explication plus commode que de parler de la corruption qui gangrène notre pays !

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N. O. - Vous êtes d'un pessimisme sans appel sur l'état de l'Egypte ?

A. al-Aswany . - Il y a quelque temps, j'ai cherché à partir. J'ai fait des recherches sur la Nouvelle-Zélande , vous savez pourquoi ? Parce que c'est à l'autre bout du monde ! Et puis j'ai réalisé que je ne voulais pas m'enfermer dans une écriture nostalgique. D'autant que l'Egypte change. Tous les régimes politiques finissent tôt ou tard par commettre une erreur qui conduit à leur fin. L'erreur de Moubarak a été de chercher à utiliser les juges. Pour pactiser avec l'Amérique, le régime a demandé aux juges, qu'il pensait pouvoir acheter, d'apporter leur caution à ses élections truquées. Mais le procédé s'est retourné contre lui. Les juges ont remis un rapport très négatif dans lequel ils ont donné les noms de ceux qui ont accepté de falsifier les élections. Et tout s'est emballé : 5 300 juges sur 7 000 environ ont réclamé l'indépendance de la justice. Des juges ont été battus par la police et leurs porte-parole ont été conduits devant un conseil de discipline. Mais le 18 mai, le pouvoir a reculé : les deux juges en procès ont eu un blâme pour l'un, une légère punition pour l'autre... C'est un cas révolutionnaire. On ne peut plus revenir en arrière.

Sara Daniel

(1) « L'Immeuble Yacoubian », par Alaa el-Aswany, Actes Sud , 327 p., 22,50 euros.

Photos: BERTRAND MEUNIER (TENDANCE FLOUE)

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Succession: le fils se prépare...

 

Qui succédera à Hosni Moubarak ? C'est l'une des questions politiques qui agitent l'Egypte. Car le président, âgé de 78 ans, n'a pas organisé sa succession. Le raïs, qui a entamé l'an dernier un cinquième mandat de six ans, est normalement en poste jusqu'en 2011. Mais sa santé fragile et son impopularité incitent les cercles qui gravitent autour du pouvoir à échafauder des scénarios de succession. Surtout depuis que son fils Gamal a été reçu à la Maison-Blanche , le 12 mai. Bush a-t-il voulu protester auprès du fils du raïs pour la répression des manifestations ou l'arrestation du candidat à l'élection présidentielle Ayman Nour, ou bien était-ce une manière de l'adouber pour faire barrage à la percée massive des Frères musulmans aux dernières élections ?

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Le président Moubarak a beau affirmer qu'il n'y aura pas de « transmission héréditaire du pouvoir », Gamal Moubarak, 42 ans, est perçu, depuis qu'il a été nommé en 2002 par le chef de l'Etat à la tête du comité politique du Parti national-démocratique (PND), le parti au pouvoir, comme le possible successeur de son père. Devenu le chef de file de l'aile libérale du PND, le fils du président est aussi le candidat des milieux d'affaires américains. Une arme à double tranchant en Egypte où les Etats-Unis, qui fournissent 2 milliards de dollars par an d'aide technique et militaire, sont le pays le plus détesté par la population après Israël.

Photos: BERTRAND MEUNIER (TENDANCE FLOUE)

Mais le fils du président, outre son extrême impopularité, a un gros handicap : il ne sort pas des rangs de l'armée. Dans un pays dirigé depuis la révolution de juillet 1952 par des généraux, tout président doit, au moins, avoir la bénédiction des militaires. Ces derniers préfèrent à Gamal le patron des services secrets : Omar Souleiman, 68 ans.

Pourtant, selon plusieurs analystes politiques, un scénario à la syrienne reste possible. Les propos du raïs sont peut-être une façon de dire qu'il n'imposera pas son fils mais que celui-ci sera appelé... par le peuple.

Sara Daniel

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Résultats des élections législatives de 2005

 

L' Assemblée du Peuple comprend 454 députés, dont 444 élus et 10 désignés par le président de la République. 12 sièges sont restés vacants dans des circonscriptions où le scrutin avait été ajourné en raison de contestations.

Parti national-démocratique et indépendants ralliés : 326

Frères musulmans : 88

Opposition laïque : 14

Autres : 4

Parmi les députés élus figurent 4 femmes et 1 copte, le ministre des Finances Youssef Boutros-Ghali (les coptes représentent 10% de la population).

Abstentions : près de 75%.

Photos: BERTRAND MEUNIER (TENDANCE FLOUE)

Sara Daniel

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