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Sergine André est née dans l’Artibonite,
dans cette région d’un pays délabré qui
est encore fertile.
Dans cette région, cependant, comme dans tout Haïti,
les êtres humains sont moins nombreux que les esprits, surtout
pendant la nuit, qui fait peur.
Sergine André est une noctambule. Elle va la ou les autres
craignent le pire. Elle voit ce qui les terrorise, et elle le fait
voir.
Audacieuse Sergine ! Chacun de ces tableaux fait sentir une présence
inquiétante, rend visible l’invisible.
C’est comme si les esprits, ceux de l’autre coté,
respirent sur l’autre coté de la toile. Leur haleine
la transperce. La toile transpire, empreinte d’une étrange
beauté, de l’étrangeté de toute beauté.
La figure non-figurée d’un être insaisissable
apparaît, saisie dans l’espace pictural.
Pour ceux qui savent voir, il y a plus à aimer qu’à
craindre.
Michael Norton, octobre 2004
Expo actuel: Absolute Americana Art Gallery (15 avril - 30 juin)
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