Haiku

 

Le haiku, poème d'une extrême concision, dépouillé mais toujours concret, réussit, avec ses seules dix-sept syllabes (5-7-5), à nous faire entrevoir ce qu'est l'expérience du poète : sa perception d'une voix ou d'un bruit, la présence fragile d'un objet, la course ou le frémissement d'un animal, un voyageur sous la pluie, suffisent pour créer un état d'âme proche de l'éveil.
(Extrait de la préface de Joan Titus-Carmel au recueil "Yosa Buson - Haiku" - Editions Orphée - La Différence - 1990)

Ce recueil se trouvait depuis longtemps sur mes étagères.

Un jour, quelqu'un m'a dit : "Essaye-donc, pour voir !"

Ma première réponse fut :"J'ai écrit mon dernier poème quand j'avais huit ans. Ce n'est pas pour moi."

Mais le lendemain, un premier haiku me venait à l'esprit. Il lui est dédié.

à A.

Quelques mots lancés,
Dans la nuit échangés,
Une rencontre
(13/06/04)

 

Le temps s'écoule,
Au vent, mes pensées volent,
Vivement ce soir !
(15/06/04)

 

Travail galère,
Jour sombre de colère,
Envie de fuite
(16/06/04)

 

Un dimanche soir,
Un de plus, le temps passe.
La vie continue…
(27/06/04)

 

Athlètes unis,
Un parfum d'éternité,
La Grèce toujours !
(19/08/04)

 

Le vent de face,
Assise sur un rocher,
la mer à mes pieds

Chaleur intense,
le soleil sur ma nuque,
le temps s'efface…

Il y a longtemps,
je n'étais pas si seule
alors ! souvenirs…
(23 septembre 2004)

 

Ciel argenté,
Soleil couchant sur la mer,
Parfums exhalés
(28 septembre 2004)

 

A ma fenętre,
Les saisons passent sans bruit.
Bulle hors du temps.
(12 avril 2006)