Texte écrit pour le site 1PM

 

Quand la vie vous fait un cadeau d'anniversaire ou pourquoi rejoindre 1PM

 

Il y a peu, une amie, lesbienne et pouvant prétendre à adhérer à MENSA, m'a demandée à quoi servait 1PM.

La conversation avait lieu sur messagerie instantanée, pas le moyen le plus facile pour de longs discours et je lui ai répondu que pour moi, c'était une évidence, mais que si elle n'en voyait pas le besoin, elle n'avait pas à s'en faire.

Cependant, cet échange est resté dans ma tête et a rejoint une autre réflexion que j'avais en cours.

Mais plutôt que de faire du prosélytisme, je vais juste vous raconter mon parcours pour vous expliquer cette évidence.

J'ai rejoint MENSA à une époque où je doutais de moi, où je ne savais plus trop qui j'étais et où je pouvais aller. Un des effets les plus flagrants était que je ne comprenais plus ce qui se passait autour de moi.

J'avais l'impression de devenir bête !

Passer les tests et adhérer à MENSA m'a permis de recadrer un certain nombre de choses, de me rassurer. Les réunions à thème organisée à l'époque m'ont fait rencontrer d'autres M's à la pensée éclectique et j'ai eu l'impression de réapproprier une partie de ma personnalité, perdue en route.

Pourtant, au bout de quelques mois, j'ai commencé à ressentir une certaine insatisfaction.

A la même époque, j'acceptais enfin d'embrasser mon homosexualité et j'ai commencé à fréquenter des groupes que ce soit dans la "vraie vie" ou dans le monde virtuel des forums.

Là encore, ambiguïté de la réaction : le sentiment d'avoir ma place parmi ces femmes et en même temps, celui de me trouver sur la marge. Sans vouloir généraliser (j'ai fait de nombreuses rencontres qui n'étaient pas sur ce schéma), j'ai eu l'impression qu'en dehors de sorties au Pulp ou au Rive Gauche, de boire de la bière et de jouer au billard, il n'y avait pas grand chose d'autre (et pourtant j'aime sortir, boire une bière et faire un billard de temps en temps, comme tout le monde).

Faire allusion à un livre ou à une expo était le meilleur moyen de se faire montrer du doigt.

Je me suis trouvée une niche ou deux où je n'étais pas à 100 %, mais où je me sentais plutôt bien et cela a duré jusqu'à ce que je lise l'appel de XL dans le CONTACT de Novembre 2004.

Et là, l'évidence, la lumière, "Joie, joie, pleurs de joie !", "Eurêka !", E=mc², "Et pourtant, elle tourne !"…. Tout ce que vous voulez : 1PM était la réponse à la question que je n'avais pas su formuler.

Etre M's signifie appartenir à une minorité (2 % de la population). Etre homosexuelLE signifie appartenir à une autre minorité, les deux n'étant pas obligatoirement compatibles. 1PM est l'espace où je peux enfin être moi à 100 %, où il n'y a rien à cacher, ni mon haut potentiel, ni ma sexualité,

Où personne ne vous regarde de travers parce que vous avez de la mémoire, trop de mémoire ou que vous pouvez faire vos opérations de tête (c'est bête, mais c'est comme ça),

Où les conversations vont à 100 km/h dans tous les sens, des sujets les plus élevés au plus simples et retour,

Où l'on peut apprécier une conférence ou un ballet moderne comme une sortie en boîte ou un restau sympa,

Où quelles que soient les expériences que vous aurez vécues, les épreuves que vous aurez affrontées, il y aura toujours quelqu'une pour dire "moi aussi",

Quelque chose a "cliqué" dans le groupe lors de notre première rencontre et ne s'est pas démenti depuis. On ne peut que souhaiter que d'autres viennent partager avec nous.

L'année 2005 a été très dure pour moi à titre personnel et 1PM a vraiment été tout au long de ces mois, ma petite oasis de bonheur. La première rencontre de 1PM avait eu lieu le jour de mon anniversaire. Et un an plus tard, je peux dire que la vie m'a vraiment fait un superbe cadeau !

Styx - 14 février 2006