LA CONCEPTION DES U-BOOTE
Le personnel de la force sous-marine allemande était sûr des caractéristiques et des performances requises pour son nouveau type de sous-marin mais les technologies de l'époque ne permettaient pas d'assimiler les U-Boote à de véritable submersibles. En réalité, ils s'assimilaient à de simples torpilleurs capables de plonger en cas de danger. De plus la majorité des attaques était menée en surface (la capacité des batteries étant encore très faible en plongée, pas plus de 1h à plein régime) et durant la nuit lorsque les hommes de veille avaient des difficultés à repérer le kiosque des U-Boote. |
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Les principales qualités offensives d'un sous-marin devaient être sa vitesse et sa maniabilité en surface. Comme l'immersion était le moyen primordial d'évasion, la vitesse et la profondeur de plongée devaient être les caractéristiques essentielles de défense. Les progrès importants dans les domaines de l'optique et de l'électricité allaient également faciliter les communications, et améliorer les tirs de torpilles par rapport à ceux des navires de la Première Guerre Mondiale. Mais la théorie, les tactiques nouvellement élaborées et les inovations technologiques récentes ne permettaient pas de créer une force sous-marine: il fallait d'abord lancer la construction des U-Boote. Cependant le Traité de Versailles, énonçant les termes de reddition des forces armées allemandes à la fin de la Grande Guerre, interdisait au vaincu la construction ou l'utilisation de submersibles. Par conséquent, entre 1919 et 1935, la marine allemande fut forcée de garder le secret sur son programme de sous-marins. Pour conduire des études d'opérations en plongée, l'Allemagne utilisa la couverture d'une «Ecole de Guerre Sous-Marine». Cet établissement enquêtait sur les problèmes concernant le déploiement et les tactiques, ainsi que sur l'organisation et la création des U-Boote. Des officiers sous-mariniers furent également formés sur place pour appliquer officiellement, les tactiques contre les sous-marins. Officieusement, ils devaient se familiariser aux techniques sous-marines pour les futurs conflits. Un des premiers sous-marins construits après l'accord anglo-allemand de 1935. Il était destiné à l'entrainement des futurs équipages des U-Boote. |
Chantiers navals pour la construction des U-Boote au début de la guerre. (Doc. Signal) Pour maintenir la capacité technologique nécessaire à la construction des U-Boote, la marine allemande finança plusieurs entreprises étrangères de conception, de développement et de construction pour ces bâtiments (notamment en Hollande). Ces opérations étaient subventionnées et contrôlées par le personnel de la marine allemande : il agissait en tant qu'entrepreneur indépendant pour d'autre gouvernements tels que la Finlande, l'Espagne et la Turquie. L'origine des sous-marins de la Seconde Guerre Mondiale vint surtout de l'expérience et du savoir acquis au sein des usines étrangères. L'année 1935 marqua le tournant du réarmement de l'Allemagne. Un programme clandestin de construction de sous-marins avait démarré l'année précédente, et vers la fin de 1934 les éléments de douze U-Boote attendaient d'être assemblés. Le 1er février 1935, Hitler ordonna que leur construction soit rendu publique, et le 16 mars il dénonçait les clauses militaires du Traité de Versailles. |
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Au mois de juin, un accord naval anglo-allemand fut signé, permettant à la Kriegsmarine de posséder le tiers du tonnage de la Royal Navy, cependant en ce qui concerne les sous-marins elle est autorisée à en posséder autant que la Grande Bretagne mais le gouvernement allemand exprima alors sa volonté de se limiter à 45% dans ce domaine. Moins de trois mois après, la 1ère U-BootsFlotille est créée et son commandement est confié au FregattenKapitän Karl Dönitz. Celui-ci admit qu'il importait d'avoir des sous-marins et des officiers de haute qualité pour combattre une puissance navale comme la Grande-Bretagne. Il fallait également au moins 300 sous-marins pour parcourir ce vaste océan qu'est l'Atlantique. |