Activités
mathématiques
ORIENTATION GENERALE - MOTIVATION
Jai grandi en URSS à
lépoque des conquêtes spatiales (Spoutnik,
Gagarine) quand les sciences physiques et mathématiques
avaient un très grand prestige. Les mathématiques
mattiraient beaucoup avec le début de létude
de la géométrie. Heureusement, dans les collèges
et lycées soviétiques, on enseignait alors la géométrie
comme une théorie mathématique ce qui était
très étonnant pour mon esprit et jai renforcé
mon goût des raisonnements logiques en lisant un livre
sur les jeux mathématiques.
Ensuite, jai lu un livre sur Archimède avec la description
détaillée de ses travaux et de ses méthodes.
En appliquant ces méthodes, jai trouvé quelques
formules pour les aires et les volumes. Bien sûr, je connaissais
lexistence de la notion dintégrale, qui permet
dobtenir ces formules presque automatiquement, mais les
démonstrations des résultats, qui étaient
nouveaux pour moi, me passionnaient. Jimagine comment cela
aurait pu être excitant et utile pour moi à cette
époque de trouver un livre sur les problèmes mathématiques
irrésolus à ma portée et cest pourquoi
jaccorde actuellement une si grande importance au développement
de la Géométrie de la poursuite. Dailleurs,
les démonstrations de mes théorèmes sur
la théorie élémentaire de la poursuite optimale,
effectuées en 1979-91, sont à la portée
des élèves des lycées. Elles auraient pu
être imaginées par un élève doué.
En 1966, je suis devenu étudiant de lUniversité
de Yakoutsk. Je ne savais pas encore que cétait
notre génération qui créerait en Yakoutie
les sciences mathématiques avec les Instituts et les Centres
de recherches, formerait plusieurs centaines de chercheurs en
mathématiques et leurs applications. Une grande surprise
mattendait : il ny avait à cette époque
que quelques docteurs en mathématiques parmi mes enseignants.
En entrant à lUniversité de Yakoutsk, je
pensais devenir un mathématicien qui ne cède en
rien à ses collègues, formés dans les prestigieuses
Universités de Moscou, de Leningrad et de Novossibirsk.
Il ne restait quune solution : travailler beaucoup dans
les bibliothèques, chercher et étudier les livres
des mathématiciens célèbres. Ainsi jai
commencé à étudier simultanément
avec mes premiers manuels de calcul différentiel et intégral
les livres de Bourbaki. Heureusement, il ny avait personne
pour me conseiller de reporter leur lecture pour un peu plus
tard. Comme résultat, jai entraîné
si bien mon cerveau que le programme ordinaire universitaire
me paraissait très facile.
Jai décidé de commencer mes recherches par
la théorie des jeux différentiels car ce nouveau
domaine des mathématiques mest apparu comme intéressant
et prometteur. En effet, la théorie des jeux différentiels
est née des applications militaires et techniques des
mathématiques, mais elle est un outil théorique
permettant de modéliser de la façon plus adéquate
les problèmes des sciences sociales et économiques.
Dans toute lUnion Soviétique il nexistait
que quelques spécialistes à Moscou, Leningrad et
Sverdlovsk (actuellement Ekaterinbourg). Jai écrit
mon mémoire consacré à la géométrie
des jeux avec la «ligne de vie» à lUniversité
de Leningrad sous la direction de Léon Petrossian qui
ma invité à continuer mes études dans
son école doctorale. Je continuais donc mes études
avec les meilleurs étudiants de lUniversité
de Leningrad, anciens élèves du Lycée physique
et mathématique auprès de cette Université,
souvent vainqueurs des Olympiades internationales, décorés
de la médaille dor à la sortie du Lycée.
Jai vite remarqué leur handicap majeur : manque
dautonomie. Entourés depuis leur adolescence par
les meilleurs enseignants, conseillés par les scientifiques
de renommée mondiale, ils avaient perdu en partie lhabitude
de se débrouiller seuls et navaient pas souvent
assez la rage deffectuer des recherches indépendantes
et solitaires. Mes études de Bourbaki ne sont pas restées
sans suite. Jai commencé à développer
lapproche axiomatique aux jeux dynamiques.
Les années 1970-1987 voyaient le développement
rapide des méthodes de la théorie des jeux différentiels
et leur approfondissement. Jai eu lhonneur de participer
activement à ce processus et dêtre au cur
des recherches dans ce domaine en URSS. En, 1976, jai soutenu
ma thèse de Docteur en mathématique et, en 1987,
ma thèse de Docteur dEtat sur la théorie
axiomatique des jeux dynamiques et des jeux dans les systèmes
généraux.
En 1984 je suis devenu le chef dune chaire à lUniversité
de Yakoutsk, en 1989 jai créé la chaire de
la cybernétique mathématique, mes élèves
ont commencé à soutenir leurs thèses. Je
dirigeais aussi la division de linformatique à lAcadémie
des sciences, ensuite jai fondé un Centre qui coordonnait
toutes les recherches mathématiques en Yakoutie (République
Sakha de la Fédération de Russie). Ainsi je dirigeais
les recherches mathématiques en Yakoutie et je coordonnais
des recherches pédagogiques sur JIPTO (Jeux Intellectuels
de Poursuite de Tomski), inventé comme support de la vulgarisation
des mathématiques.
En 1992, je suis devenu expert de lUNESCO chargé
des programmes de coopération scientifique et éducative
entre lUNESCO et la Yakoutie et autres régions du
Grand Nord. Jai participé ainsi à la création
de lAcadémie du Forum Nordique. Ces activités
ont stimulé mes recherches pédagogiques, jai
effectué des recherches en relations internationales dans
le cadre de lUNESCO, de lAcadémie Diplomatique
Internationale et de lUniversité de Paris Descartes.
Jai continué, pendant mon travail à lUNESCO,
à diriger mes écoles doctorales mathématiques
et pédagogiques à lUniversité de Yakoutsk,
à mener les recherches sur la théorie des jeux
différentiels dans le cadre du Centre de la théorie
des jeux de lUniversité de Saint-Pétersbourg
et les recherches sur la Géométrie de la Poursuite.
Actuellement je suis consultant des thèses de Docteur
dEtat de S.P. Kaïgorodov «Optimisation des processus
dynamiques», de S.V. Mestnikov «Construction des
ensembles informationnels dans les jeux différentiels
à information imparfaite» et autres.
THEORIE AXIOMATIQUE DES
JEUX DYNAMIQUES
Les théorèmes
de lexistence de la valeur des jeux différentiels
à somme nulle dans les systèmes décrits
par les équations différentielles ordinaires ont
été formulés et démontrés
par N.N. Krassovski, A.I. Soubbotine, A. Friedman et dautres
vers lannée 1970. En 1971, Y.I. Ossipov (actuellement
Président de lAcadémie des sciences de la
Fédération de Russie) a généralisé
les résultats de Krassovski et Soubbotine pour les jeux
dans les systèmes décrits par les équations
à retard et, en 1975, pour les jeux dans certains systèmes
décrits par les équations aux dérivées
partielles.
Il a été naturel de développer lapproche
axiomatique générale au lieu de continuer les généralisations
successives des résultats fondamentaux pour les jeux dans
les systèmes décrits par les autres types et classes
déquations, commandés de nature diverse.
Jai commencé mes recherches dans ce domaine à
partir de 1972. En 1974-1977, jai démontré
des théorèmes généraux sur linformation
des joueurs et des théorèmes de lexistence
des solutions des jeux dans les systèmes généraux
sans discrimination. Ces résultats ont été
accueilli très favorablement par Krassovski, Ossipov et
Soubbotine. Vu lavancement de mes recherches, le professeur
L.A. Petrossian, devenu doyen de la faculté des mathématiques
appliquées et des processus de contrôle de lUniversité
de Leningrad, ma proposé décrire ensemble
un manuel sur la théorie des jeux dynamiques et différentiels
et leurs applications. En 1977-78, jai travaillé
à lUniversité de Leningrad sur ce livre,
Jeux dynamiques et leurs applications, qui est devenu le premier
manuel sur les jeux différentiels et le premier livre
sur les jeux dans les systèmes dynamiques généraux.
En 1978-79, pendant mon stage postdoctoral à lUniversité
de Paris Dauphine, jai décidé de commencer
à étudier les jeux différentiels et dynamiques
dans les nouvelles classes de stratégies, plus souples
que les stratégies positionnelles et les stratégies
localement-programmées utilisées par les mathématiciens
soviétiques à cette époque. Cette idée
a été soutenue par les professeurs Pierre Bernhard
et Ivar Ekeland.
Pendant les années 1978-1985, jai ainsi étudié
des jeux dans les classes des E-stratégies, des stratégies
récursives localement-programmées et des les stratégies
localement-programmées généralisées,
dans les différentes classes de superstratégies,
etc. Lavantage de ces stratégies consiste en diminution,
souvent considérable, du nombre des corrections des décisions
(contrôles) des joueurs. En 1982, jai publié
le livre Jeux dans les systèmes dynamiques (Editions
de lUniversité dIrkoutsk, 161 p.).
Jai analysé les méthodes des itérations
programmées (proposée par A.G. Tchentsov, S.V.
Tchistiakov, en 1976-77, pour les systèmes décrits
par les équations différentielles ordinaires et
de nouveaux types) et démontré la possibilité
de leur utilisation pour tous les jeux dynamiques ayant des solutions
dans la classe des stratégies localement-programmées.
Cétait un résultat inattendu, définitif
et valable pour tous les systèmes dynamiques décrits
par les équations à retard, par les équations
aux dérivées partielles, etc.
Ensuite, jai introduit différents types ditérations
programmées transfinies afin détudier les
jeux différentiels dans la classe des epsilon-stratégies
de Pchenithny car son résultat sur la « structure
des jeux différentiels » (1969) restait encore
obscur et isolé. Vers 1985, jai éclairci
ses liens avec les autres résultats fondamentaux des jeux
différentiels. Jai aussi utilisé ces itérations
transfinies pour la démonstration du fait que la fonction
de valeur des jeux dynamiques satisfait toujours à léquation
de Tchentsov-Tchistiakov. Cétait encore un résultat
inattendu, définitif et valable pour tous les systèmes
dynamiques.
Pour les jeux qualitatifs jai développé de
nouvelles constructions rétrogrades pour la construction
et lestimation des zones de captures et des zones desquive
dans différentes classes de stratégies. Jai
utilisé mes résultats et mes constructions pour
létude des jeux différentiels linéaires
dans lespace de Banach, des jeux différentiels à
information imparfaite.
Ces résultats ont été accueillis avec intérêt
par tous les spécialistes concernés qui sont devenus
à cette époque très nombreux car les grandes
écoles scientifiques se sont développées
autour de L.S. Pontryaguine à Moscou, de L.A. Petrossian
à Leningrad, de N.N. Krossovski à Sverdlovsk, de
B.N. Pchenithny à Kiev et des groupes moins importants
dans plusieurs autres villes.
En 1985, jai obtenu lhabilitation de diriger des
thèses. Mes missions scientifiques sont devenues de plus
en plus fréquentes et durables. Pendant trois années,
jai travaillé à lUniversité
de Leningrad et jai publié plusieurs livres.
En 1986, Soubbotine et Tchentsov, intrigués par mes derniers
résultats, mont déclaré que :
« Les chercheurs en théorie des jeux différentiels
sont en majorité des spécialistes des équations
différentielles et de la théorie du contrôle
optimal et cest pourquoi ils ont cessé de comprendre
vos résultats devenus très compliqués et
trop abstraits ». Ils mont recommandé de madresser
à Y.L. Erchov, président de lUniversité
de Novossibirsk, le meilleur spécialiste soviétique
de la théorie des ensembles et de la logique mathématique
pour lexpertise de ma thèse de Docteur dEtat
avant sa soutenance. Erchov, Palutine, Taïmanov et dautres
spécialistes des fondements des mathématiques de
lUniversité de Novossibirsk ont été
contents de voir lutilisation efficace de lapproche
axiomatique et des constructions abstraites et transfinies dans
un domaine des mathématiques appliquées afin dobtenir
des résultats pour les classes des stratégies réalisables.
Ils ont analysé mes démonstrations et ont certifié
leur validité.
En 1987, jai soutenu ma thèse de Docteur dEtat
Jeux dynamiques à information parfaite et leurs applications
devant un grand jury composé dune vingtaine de Docteurs
dEtats, mathématiciens des Universités et
des Centres de recherches de Leningrad, Moscou, Ekaterinbourg,
Kiev et Tachkent.
Jai déjà noté que mon école
doctorale à lUniversité de Yakoutsk existe
depuis 1985. Mes élèves S.P. Kaïgorodov, T.I.
Kuzmina, G.P. Permiakov ont appliqué mes méthodes
à létude des jeux différentiels avec
plusieurs joueurs et aux solutions des jeux qualitatifs. R.I.
Egotov a étudié la stabilité des solutions
des jeux dynamiques, S.V. Mestnikov les a appliqués aux
jeux différentiels à information imparfaite. Actuellement
Kaïgorodov travaille sur les applications économiques
de la théorie des jeux et Mestnikov continue à
étudier les jeux différentiels à information
imparfaite. Ils terminent leurs thèses de Docteur dEtat.
En 1980-1987, V.A. Ulanov (Université de Saint-Pétersbourg)
a développé la théorie des jeux dynamiques
avec un nombre infini de personnes, basée sur ma théorie.
Dans les thèses de Docteur dEtat de V.V. Zakharov
(Université de Saint-Petersbourg, 1989) et de N. Danilov
(Université de Kemerovo, 1991) cette théorie est
utilisée pour lanalyse des jeux dynamiques à
plusieurs joueurs et leurs applications aux modèles mathématiques
des problèmes économiques et écologiques,
N.A. Zenkevitch (Université de Saint-Petersbourg) a appliqué
mes résultats aux jeux différentiels à information
imparfaite. Notons que le professeur Zakharov est actuellement
un des candidats à la présidence de lUniversité
de Saint-Pétersbourg.
Jai consacré à certaines de ces applications
les livres Jeux différentiels à information
imparfaite avec L.A. Petrossian, Editions de lUniversité
dIrkoutsk, 1984, 188 p.) et Jeux dans les systèmes
généraux (avec V. Oulanov, Editions de lUniversité
dIrkoutsk, 1987, 208 p.).
En France, le développement
de mes constructions rétrogrades et leurs applications,
par le professeur Pierre Bernhard et ses élèves
Odile Pourtallier et Alain Rapoport, ont permis dobtenir
des résultats très intéressants. Jean-Marie
Nicolas, alors ingénieur chez « Thomson Sintra »,
division des activités sousmarines, avait vu dans ces
constructions rétrogrades une méthode permettant
de résoudre des problèmes opérationnels
quil rencontrait en guerre maritime. Les résultats
ont été évoqués dans les articles
:
- Pierre Bernhard, Jean-Marie Nicolas, and Vincent Lapotre. «
About the resolution of discret pursuit games and its applications
to naval warfare » // 4th ISDG International Symposium
on Dynamic Games and Applications, Helsinky, 1990.
- Pierre Bernhard, Jean-Marie Nicolas, and Odile Pourtallier.
« Poursuit games with costly information : Two formulations
» // 4th ISDG International Symposium on Dynamic Games
and Applications, Grimentz, Switzerland,1992.
En effet, les itérations programmées et les diverses
constructions rétrogrades donnent des méthodes
générales de solution des jeux différentiels.
Leurs applications se heurtent souvent au problème de
la « malédiction de la dimension »,
mais on les utilise pour construire différentes stratégies
et pour lestimation du résultat de leurs utilisation.
GEOMETRIE DE LA POURSUITE
En 1983, jai publié
avec L.A.Petrossian le livre Géométrie de la
poursuite pure (Editions Naouka, 143 p.) car nous avons compris
que lensemble des propositions géométriques
des jeux différentiels présente une extension intéressante
de la géométrie classique. En effet, dans la théorie
de la poursuite sur le plan on utilise assez souvent les méthodes
géométriques qui permettent parfois de trouver
les stratégies optimales. En 1979-91, jai démontré
quelques théorèmes sur la poursuite optimale avec
des démonstrations à la portée des élèves
des lycées et jai simplifié les démonstrations
des résultats de Petrossian et de ses élèves
sur la géométrie des jeux de poursuite de la capture
rapide et des jeux avec la « ligne de la vie ».
Depuis 1988, jai pu consacrer plus de temps à la
Géométrie de la poursuite. En 1989, jai publié
avec L.A.Petrossian Problèmes élémentaires
de la poursuite et de lévasion (Editions
de lUniversité de Yakoutsk, 80 p.) et, en 1991,
Des jeux à la créativité (Editions
Naouka, 125 p.).
Mes élèves A.I. Golikov, S.P. Kaïgorodov,
S.P. Mestnikov, V.G. Sofronov ont aussi étudié
les solutions géométriques des problèmes
de poursuite. En 1991, nous avons édité un livre,
consacré à ces problèmes (Investigations
in the geometry of simple pursuit, Yakut State University,
Edited by L. Petrossian, G. Tomski, S.Mestnikov, 105 p. ).
Jai continué sans interruption ces recherches en
1992-2004, pendant mes activités internationales à
lUNESCO, et jai écrit Géométrie
élémentaire de la poursuite et Fonctions et modélisation
des jeux dynamiques.
VULGARISATION DES MATHEMATIQUES
Les problèmes de lamélioration
de limage des mathématiques, leur promotion en direction
de la jeunesse et du grand public, de la communication des idées
mathématiques sont difficiles et demandent de nouvelles
approches. A cette fin, en 1987, jai inventé le
JIPTO (Jeux Intellectuels de Poursuite pour Tous) avec des modèles
mathématiques élémentaires. En 1997, jai
publié le livre JIPTO : Jeu de réflexion pour
tous avec T. Tomski (ACL-Editions, 95 p.) et, en 2002, le
livre Mathématiques du JIPTO (JIPTO International,
2002, 141 p.).
Le JIPTO est un support original et intéressant pour la
découverte du langage mathématique et de la modélisation
mathématique. En effet, le passage du JIPTO joué
sur un plateau au JIPTO mathématique, effectué
avec une étape intermédiaire de la pratique du
JIPTO sur papier joué avec stylo et gabarit, facilite
lassimilation dune notion de mathématisation.
La modélisation mathématique des différentes
versions du JIPTO (la notice officielle du JIPTO contient la
description de 2480 versions) et la description des stratégies
des joueurs donnent accès à lacquisition
de la culture mathématique. Linitiation aux mathématiques
du JIPTO sert de fil conducteur utile pour orienter les discussions
sur les mathématiques et la modélisation. Les mathématiques
du JIPTO sont intéressantes pour les jeunes chercheurs
et amateurs de mathématiques, les enseignants et les élèves
doués car pour chaque version du JIPTO ils peuvent analyser
les problèmes suivants :
Problème du «poursuivant». Trouver
une stratégie du «poursuivant» qui lui garantit
un résultat convenable.
Problème des «fugitifs». Trouver une
stratégie des «fugitifs» qui leur garantit
un résultat convenable.
On peut attirer lattention des élèves doués
aux problèmes mathématiques irrésolus de
la théorie du JIPTO, les initier ainsi aux vraies recherches
scientifiques. Cest la méthode efficace de détection
de futurs mathématiciens professionnels. La solution de
ces problèmes demande beaucoup plus defforts quun
problème proposé aux participants dune olympiade
qui réclame de lingéniosité mais un
élève bien entraîné peut en principe
résoudre ce problème en une ou deux heures. En
utilisant le lexique du sport, je compare les Olympiades mathématiques
aux courses de vitesse sur petite distance et la recherche mathématique
au marathon. On commence naturellement par létude
des stratégies simples et par lestimation des résultats
qui peuvent être obtenus avec ces stratégies. Ce
qui donne la première expérience de recherche.
Lanalyse plus profonde peut donner de nouveaux résultats
mathématiques intéressants. Lexistence de
dizaines de milliers damateurs du JIPTO justifie les recherches
approfondies sur les propriétés des modèles
mathématiques des versions les plus intéressantes.
Notons quAndré Deledicq pense que le JIPTO « semble
avoir toutes les qualités pour devenir un vrai «classique»
comme les échecs, les dames, le jacquet etc. »
En 1993-2004, jai été
le seul expert des mathématiques à lUNESCO.
Mon approche à la vulgarisation des mathématiques
a été appuyée par les spécialistes
des « mathématiques vivantes » :
G. Godefroy et P.- L. Hennequin (association « Animath »),
P. Duchet et P. Audin ( Math en Jean ), M. Criton ( FFJM
Fédération française des jeux mathématiques
) A. Deledicq ( ACL-Editions / Kangourou des mathématiques
) et autres.
TRAVAUX EN COURS ET PROJETS DE PUBLICATIONS
Mikhaël I. Gromov, membre
de lAcadémie des sciences, dit : « Le
volume, la profondeur et la complexité structurelle de
lensemble des mathématiques actuelles rendent absolument
impératif de trouver de nouvelles approches pour communiquer
les découvertes dun domaine aux chercheurs dun
autre domaine, et aussi pour augmenter énormément
laccès des non-mathématiciens aux idées
mathématiques
Cela va demander de nouveaux
programmes denseignement et un très gros effort
de la part des mathématiciens pour exposer à un
public plus large les idées et les techniques fondamentales
des mathématiques, en particulier celles développées
durant les dernières décennies. »
Durant les trente dernières
décennies jai participé activement au développement
des idées et des techniques fondamentales de la théorie
des jeux différentiels. Ainsi jai effectué
un un travail de recherche significatif en mathématiques
pures et appliquées. Mes activités pédagogiques
et internationales dans le cadre de lUNESCO ne mont
pas éloigné de ces recherches.
Jai trouvé un support ludique, le JIPTO, qui facilite
énormément lexplication aux non-mathématiciens
des idées de la modélisation mathématique
et de la théorie des jeux différentiels.
Je commence actuellement à travailler sur plusieurs livres
: Introduction aux mathématiques supérieures
et aux jeux différentiels, Théorie des ensembles
et jeux dans les systèmes généraux,
Les jeux de simulation et la théorie des jeux, Mathématiques
vivantes, scolaires et professionnelles.
Ces livres mèneront leurs lecteurs des problèmes
ludiques au cur des thèmes actuels des recherches
dans le domaine de la théorie des jeux dynamiques et différentiels.
Je continuerai à analyser un grand nombre des modèles
mathématiques des jeux de simulation et des jeux de la
poursuite afin de tester les nouvelles classes de solutions et
à vérifier leur stabilité dynamique (stabilité
temporaire, time-consistency), utile pour le développement
de la théorie des jeux comme dun ensemble doutils
théoriques permettant de formaliser les problèmes
réels posés dans les sciences sociales et économiques,
et de les attaquer de manière systématique. Jenvisage
décrire un livre Solutions des jeux dynamiques
et leur stabilité temporaire avec L.A. Petrossian
et des livres sur les applications de la théorie des jeux
avec mes élèves. |