Pétales de soie, et épine d'ivoire

Oh !...La belle sortie...
La Ballade des pendus

Frères humains qui après nous vivez
N'ayez les coeurs contre nous endurciz,
Car, ce pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tost de vous merciz.
Vous nous voyez ci, attachés cinq, six
Quant de la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéca devorée et pourrie,
Et nous les os, devenons cendre et pouldre.
De nostre mal personne ne s'en rie:
Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre!

Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir desdain, quoy que fusmes occiz
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas le sens rassiz;
Excusez nous, puis que sommes transsis,
Envers le filz de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale fouldre
Nous sommes mors, ame ne nous harie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

La pluye nous a débuez et lavez,
Et le soleil desséchez et noirciz:
Pies, corbeaulx nous ont les yeulx cavez
Et arraché la barbe et les sourciz.
Jamais nul temps nous ne sommes assis;
Puis ca, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charie,
Plus becquetez d'oiseaulx que dez à couldre.
Ne soyez donc de nostre confrarie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

Prince Jhésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie:
A luy n'avons que faire ne que souldre.
Hommes, icy n'a point de mocquerie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!


François Villon

The Clan ! Le seul, l'unique, le merveilleux clan des Toréadors. Totalisant la plus forte population en France ( environ 170 !), il est maître de la politique grâce à Villon, des arts et de la culture grâce à son talent et au phénomménal patrimoine français, des finances, talonnant en ce point les Ventrues comme nul autre Clan ne les talonne, de par sa forte implantation traditionnelle. Le Clan exerce aussi un contrôle sur le milieu mondain , la mode et les médias et demeure, sans conteste, la meilleure représentation du Clan et de son pouvoir dans le monde entier. Il est l'exemple que les Toréadors du monde entier citent à leurs infants, des étoiles dans les yeux avant de les y emmener, jouir des merveilles de Paris.

Les Toréadors parisiens et français, sont les maîtres de la France depuis la chute des Ventrues, il y a plus de 400 ans, et surtout, depuis la chute de Saviarre (ancienne Prince de Paris) et son remplacement par François Villon. Le Clan, en France, a étreint des centaines d'Artistes ou de Poseurs, même si la majorité reste Poseur (Toréadors qui préfèrent l'apparence et le faste plutôt que la création artistique) actuellement.

Influences majeures en France

Industries en tous genre, Produits de luxe, Parfums, Exportation, Médias, Monde de la mode, Art dans son ensemble, galleries, couloirs du Pouvoir ( Elysée, Matignon, Bercy, etc...), Ecologistes, Beaux-Arts, Jet Set

Influences mineures en France

Eglise Catholique

Buts

Maintenir l'enclave de pouvoir, et rester l'appartement témoin des Toréadors

Copyright White Wolf Publishing
Ballade Des Dames Du Temps Jadis

Dites-moi où, n'en quel pays,
Est Flora la belle Romaine,
Archipiades, ni Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine,
Écho parlant quand bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté eut trop plus qu'humaine
Mais où sont les neiges d'antan?

Où est la très sage Héloïs,
Pour qui fut châtré et puis moine
Pierre Abelard à Saint-Denis?
Pour son amour eut cette essoine.
Semblablement, où est la reine
Qui commanda que Buridan
Fut jeté en un sac en Seine?
Mais où sont les neiges d'antan?

La reine Blanche comme lis
Qui chantait à voix de sirène,
Berthe au grand pied, Bietris, Alis,
Haremburgis qui tint le Maine,
Et Jeanne la bonne Lorraine
Qu'Anglais brûlèrent à Rouen;
Où sont-ils, où, Vierge souveraine?
Mais où sont les neiges d'antan?

Prince, n'enquerrez de semaine
Où elles sont, ni de cet an,
Qu'à ce refrain ne vous remaine:
Mais où sont les neiges d'antan?


François Villon

Hymne à la beauté

Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô Beauté ? ton regard infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore;
Tu répands des parfums comme un soir orageux;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques;
De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté, monstre énorme, effrayant, ingénu!
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds.

Charles Baudelaire

Figures Importantes

Comment parler des Toréadors sans évoquer le plus illustre des Cainites français ? C'est bien sur de François Villon que je veux parler ! Le prince de France et de Paris, depuis deux siècles déjà ! Il est sans conteste le plus puissant des Toréadors connus et la preuve vivante (enfin presque) que le pouvoir n'appartient pas qu'aux Ventrues, Lasombras et autres Giovanni...

Garant de l'ordre, des Traditions et de la Camarilla, il est LA puissance incontournable de Paris. Il maintient l'Hégémonie Toréador sur la France (l'allégeance des Princes de province au Prince de Paris) d'une main de fer, il règne sans Sénéchal et proclame des Edits de temps à autres afin de préserver la Mascarade.

   
 
Spleen
 

Aprés l'Illustre, la non moins illustre Margueritte d'Ambresy. Petite-infante de Villon lui-même, arrière grand-sire de Baudelaire, elle siège au Primogène avec fermeté, ancrant la position Toréador dans la ville, car Villon a seulement une Vision de la ville et ne garde en effet pas toujours en tête les réalités des Toréadors...

Elle est impitoyable en matière de Statut et a autant voix en la matière que les Harpies... De plus, son infant, Arnaud Herminot, se fait un plaisir de vister tous les Salons où l'on cause afin de la tenir au courant et de propager sa voix et son pouvoir. Il est le Mandataire Toréador de Paris, donc, officiellement le troisième Toréador de France.

J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.


Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
Cache moins de secrets que mon triste cerveau.
C'est une pyramide, un immense caveau,
Qui contient plus de morts que la fosse commune.
- Je suis un cimetière abhorré de la lune,
Où comme des remords se traînent de longs vers
Qui s'acharnent toujours sur mes morts les plus chers.
Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,
Où gît tout un fouillis de modes surannées,
Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher,
Seuls, respirent l'odeur d'un flacon débouché.


Rien n'égale en longueur les boiteuses journées,
Quand sous les lourds flocons des neigeuses années
L'ennui, fruit de la morose incuriosité,
Prend les proportions de l'immortalité.
- Désormais tu n'es plus, ô matière vivante!
Qu'un granit entouré d'une vague épouvante,
Assoupi dans le fond d'un Sahara brumeux;
Un vieux sphinx ignoré du monde insoucieux,
Oublié sur la carte, et dont l'humeur farouche
Ne chante qu'aux rayons du soleil qui se couche.

Charles Baudelaire