Raymond Voinquel,
Les mains de
Jean Cocteau, 1942

Analyse

Nous voyons ici un autre exemple du poid du doute sur le visage de l'homme, ainsi que son trouble. Il est vrai que Raymond Voinquel travaille ici sur un sujet précis que sont les mains de Cocteau, mais il n'empêche que cette photographie est très représentative de l'aspect tourmenté que fait ressortir Voinquel (nous en avons d'ailleur un autre exemple sur une photographie de Jean Cocteau de la même année). De par cette lumière assaillant les mains, il met dans l'ombre (moins foncée sur l'original) le visage de Cocteau, et semble en révéler un intérieur en proie à une sorte de malaise. Le visage est grossièrement pétrit ; en quelque sorte martyrisé. La fumée de la cigarette accentue également ce phénomène. Cette photographie semble dire : «si les mains savent ce qu'elles font, il n'en est pas de même de la tête».