Raymond Voinquel,
Edith Piaf en 1946

Analyse

Là encore, nous avons un exemple de la sublimation de la femme faite par Voinquel, grâce à l'agencement de la lumière révélant un visage inhabituel à Edith Piaf (rejoignant ici le portrait de Michel Simon). Il l'éclaire doucement, le mettant en valeur par l'entremise d'un contraste de lumière assez fort. Le dossier de la chaise et la robe qu'Edith Piaf porte donne une forte masse noire. Voinquel l'utilise pour que nous nous concentrions sur le quasi profil, astucieusement présenté à notre regard par la main gauche que Piaf ramène sur son épaule droite pour y accueillir la lumière. Il est très étonnant de voir la photographie qu'il fît d'elle seulement un an plus tard, où son visage est d'une autre chair : Beaucoup plus sombre, tourmenté ; ce n'est plus alors la même femme qu'il photographie.