Notre intérêt pour les activités de l'ONU s'est accru grâce au développement des relations du Forum Nordique et de la Yakoutie avec l'ONU et ses organisations spécialisées : l'UNESCO, l'OMS, l'OIT, le PNUD, etc. Nous reconnaissons que l'ONU est l'élément central de la communauté internationale et nous ne pouvons pas développer de stratégies efficaces dans les domaines de l'environnement, des sciences, de l'éducation et de la culture sans relation avec l'UNESCO, l'OMS, le PNUD et les autres organisation du système de l'ONU. C'est pourquoi, au début de mon madat du Président du Parlement de la Yakoutie j'ai décidé de créer le Comité National pour l'UNESCO.

La République Sakha garantit le développement stable d'un très grand territoire, comparable à celui de l'Inde, plus grand que le Mexique. Notons que la Yakoutie a plus d'habitants que 35 Etats-membres de l'ONU. Par son potentiel le Yakoutie ne cède en rien aux 120 petits Etats-membres de l'ONU et à certains pays plus grands.

Les régions et les Organisations non gouvernementales (ONG) ne portent pas atteinte aux droits des Etats souverains, à leur rôle dans l'élaboration des règles du jeu international. Notons que les grands pays sont très souvent membres de plus de 100 Organisations Intergouvernementales (OIG). En 1996, la France a été ainsi membre de 152 organisations, l'Angleterre - 140, le Canada - 116, le Brésil - 100, le Japon - 106 et même le Danemark - 164. Il existe aujourd'hui beaucoup de problèmes qui ne peuvent pas être réglés dans le cadre d'un Etat, même très grand. Je crois donc aux bonnes perspectives de coopération entre les OIG et les régions, ainsi que les mouvements sociaux représentatifs.

On peut attendre que les processus de développement de l'Union européenne et de la Fédération de Russie atténueront la différence entre les statuts des Etats de l'Union et des Républiques de la Russie car ces processus sont soumis aux même lois du développement des grands systèmes.

C'est pourquoi nous observons avec satisfaction la tendance vers la démocratisation de l'ONU, vers la participation plus large dans ses activités des régions, des ONG et même de certaines personnalités remarquables. Le droit international n'est pas figé : les précédents utiles engendrent les coutumes qui se codifient progressivement dans les normes du droit.

Pour nos relations avec l'ONU, nous utilisons le Forum Nordique et les autres ONG. J'accorde une grande importance aux associations internationales et aux autres ONG. En effet, ces nombreuses Organisations non gouvernementales jouent un rôle important dans le champ de leurs compétences, dans la mise en place et le développement de réseaux internationaux. Elles contribuent à la définition de certains enjeux et stimulent la participation de divers milieux aux activités internationales.

On voit actuellement que certaines ONG, comme la Croix Rouge internationale, prennent conscience de leurs statuts de "puissances d'opinion" dans une époque sensible à l'opinion publique. Il existe actuellement des ONG internationales qui regroupent non seulement des personnes physiques et des associations nationales comme les ONG classiques mais des entreprises, des villes, des régions et qui donc possèdent des moyens d'action puissants. Dans ces conditions, la nécessité de rénover les modalités de coopération avec les ONG s'est imposée à l'ensemble du système des Nations Unies. On mène depuis plusieurs années une réflexion à cet égard et certains auteurs proposent d'adapter aux autres institutions des Nations Unies le système qui a fait ses preuves à l'Organisation Internationale du Travail (OIT). On sait que la composition de la Conférence générale et du Conseil d'administration de l'OIT est tripartite avec la participation des délégués d'organisations professionnelles représentatives d'employeurs et de travailleurs.

Compte tenu de l'évolution rapide du monde, la coopération entre les ONG et les institutions intergouvernementales est au coeur de la recherche de solutions aux grands défis de notre temps. A l'époque de la montée des ONG interrégionales, des grandes organisations scientifiques, humanitaires, écologistes, politiques et religieuses, personne ne peut sous-estimer leur rôle dans la vie internationale. On voit aujourd'hui le travail extraordinaire que certaines ONG réalisent même avec peu de moyens ; les gouvernements ne peuvent tout faire et, très souvent, les ONG se révèlent indispensables. Le rôle particulier des ONG se situe surtout au niveau des initiatives qui sont difficiles pour la coopération interétatique. On peut utiliser dans ce domaine le "principe de subsidiarité", en entendant, par là, la méthode qui consiste à laisser faire quelque chose à l'organisme qui est le plus apte.

 

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