L’accès à l’eau :

 

Plus que dans tout autre région, l'accès à l'eau, par la rareté de la ressource, organise la vie des populations et de fait conditionne la réussite des projets de développement quelle qu’en soit la nature.

La commune de Gougaram subit une sévère sécheresse du fait de la faiblesse des précipitations (180/200 mm annuels pour les zones les plus arrosées) concentrées sur la période de la mousson (juillet-septembre). Les pluies tombant sur le versant occidental de l’Aïr sont canalisées dans les vallées secondaires et se déversent dans la plaine de Talak. Elles alimentent les nappes phréatiques de long des koris (oued en tamachek) à des profondeurs variant très sensiblement en fonction des lieux mais aussi de la période de l’année : de quelques dizaines de centimètres (en fin de saison des pluies, quand les koris ont bien coulé et que les sables alluviaux sont gorgés d'eau) à plusieurs dizaines de mètres dans les cônes de déjection des koris, dans la plaine de Talak voire une centaine plus en aval. Les techniques d'accès sont alors bien différentes : système d'exhaure local à motricité animale (profondeur limite 18 mètres), fonçage des puits (profondeur limite de 35 mètres) ou forages.

 
 
 Le kori de Takriza prend sa source dans le mont Äguelal (1594m) et coule dans une vallée étroite d'une cinquantaine de kilomètres avant de se jeter dans le Tessadrek, partie septentrionale de la plaine de Talak. Le puits pastoral d'Ekarambo qui alimente toutes les populations nomadisant dans cette partie de la plaine, se révèle insuffisant au développement de la zone.

C’est la raison pour laquelle la population après avoir défini l’emplacement de l’école, décide de foncer un nouveau puits à proximité. ADS s’associe au projet et coordonne l’action des multiples contributeurs (dont les prestations détaillées figurent dans la rubrique partenariat). Les travaux débutent rapidement mais seront arrêtés à la fin de l’année 2001, le fonçage ayant atteint sans succès la cote de – 35 mètres.

Un forage à grande profondeur est ensuite entrepris par l'entreprise nigérienne ESAFOR sur la base des conclusions d’une étude géophysique de la zone de Takriza effectuée par l’ONAREM. Le 1er mars 2003, c’est un succès : la nappe phréatique située entre 97 et 117 mètres a été atteinte et l’eau jaillit à un débit moyen de 5 mètres cube heure, autorisant l'irrigation de la zone maraîchère et l’alimentation des infrastructures de Takriza.

Aujourd’hui et depuis avril 2004, la population nomade de Takriza dispose d’un château d’eau alimenté par une pompe immergée fonctionnant grâce à un groupe électrogène et relié à un réseau d’adduction alimentant l’école (borne fontaine et douches), le centre du campement (borne fontaine) ainsi qu’un bassin construit au centre de l'aire maraîchère, distante de deux kilomètres, pour l'irrigation des "jardins de la francophonie".

 

Par ailleurs, afin de faciliter la reconstitution de la nappe phréatique le long du kori de Takriza, très sollicitée par l’irrigation des cultures maraîchères, il est prévu de réaliser une série de huit seuils d'infiltration dans le kori de Takriza pour ralentir les eaux de ruissellement en période de crue et ainsi accroître l'infiltration. L'ouvrage le plus en amont s'appuiera sur un verrou rocheux à proximité de la mosquée.  Cette technique de mini barrage devrait par une meilleure maîtrise de la ressource hydrique, améliorer le niveau des puits pendant toute l'année, restaurer les espaces de pâturage par régénération naturelle et faciliter le retour de la faune et la flore sur une grande superficie tout autour de l'ouvrage. Les premiers travaux - qui concernent deux seuils d'infiltration - ont débuté dans le courant du mois de décembre 2006 et doivent être achevés avant la prochaine saison des pluies au mois de juin (voir aussi la partie "actualités" consacrée au sujet)

 

Dans la vallée d’Eroug, le maraîchage est pratiqué depuis 1990 par les habitants qui,  profitant de la relative facilité d’accès de la nappe phréatique ont installé des jardins le long du kori.  L'exhaure animale est désormais remplacée par une exhaure mécanique à base principalement de motopompes placées au fond de puits parallèles au puits d'accès à l'eau. Les revenus du maraîchage permettent une exploitation rentable des jardins et la maintenance des matériels.

 

Depuis l'année 2005 les principales installations d'Eroug sont reliées au réseau alimenté par un château d’eau et le puits de l’école est maintenant équipé d'un système de pompage basé sur l'énergie fournie par des panneaux photovoltaïques.

 

Au débouché du kori d'Eroug dans la zone pastorale de Teznat, des travaux récents ont permis d’une part d’assainir l’ancien puits creusé par les nomades, rendu insalubre par la trop grande fréquentation des troupeaux et des hommes et d’autre part de réaliser les souhaits de la population de disposer d’un nouveau puits pastoral.

 

Fonçage d'un puits à Takriza

Forage

Château d'eau de Takriza

Seuil d'infiltration

Affluence au puits pastoral

 

Chateau d'eau d'Eroug avec son système au fil du soleil

Fonçage du puits de Teznat

 

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