CONTRE-RÉFORME DU LYCÉE, SACCAGE DE L’ÉCOLE :

LA LUTTE DOIT CONTINUER !

 

AL-Éduc n°9

Bulletin d’intervention politique réalisé par les militant(e)s d'Alternative Libertaire de l'éducation Nationale.

CLASH n°31

Bulletin de la branche jeunesse d'AL

tract mis à jour 17-12-08 au format .pdf                                                                                                                        1er tract au format .pdf

 

 

Le 15 décembre 2008, face au mouvement lycéen, Xavier Darcos annonce le report de la réforme du lycée. Nul n’est dupe de ce recul tactique. La réforme des lycées ainsi que toutes les réformes de X. Darcos doivent être retirées et non seulement reportées, car elles s’intègrent à une volonté de casse globale de l’école, qu’il faut stopper.

 

L’objectif de cette réforme: “ traquer les dépenses inutiles ”(1)

Après 11200 postes cette année, c’est 13500 que voudrait  supprimer le ministre pour la rentrée prochaine et 90000 jusqu’en 2012. Suite à une telle saignée, les lycées ne pourront plus fonctionner normalement : il faut donc les réformer en supprimant des heures de cours. CQFD…

 

Semestrialisation, modules : tout pour dégrader l’école.

Plus que 27 heures de cours, et 3 heures dites “ d’accompagnement ” dispensées par des travailleurs précaires, c’est tout bénef pour les objectifs de réduction de postes.

L’enseignement découpé en semestres est aussi un beau tour de passe-passe : sous prétexte de “ donner du temps aux élèves pour réfléchir à leur orientation ”, une semaine sans cours est censée s’intercaler au milieu des semestres. Résultat, 2 semestres de 17 semaines… Au lieu d’une année de 36.

Sans compter cette “ individualisation des dispositifs”, qui permet de dédouaner le système en culpabilisant l’élève et sa famille, censés être seuls responsables de l’orientation. En réalité, les origines de classe sont (toujours plus) déterminantes : il suffit de voir le fossé qui se creuse entre enfants d’ouvriers et de patrons, dans la possibilité de poursuivre ses études…

  

Un lycée plus inégalitaire

Après avoir été forcé de reculer suite à la mobilisation lycéenne en 2005, le pouvoir repart à l’offensive pour casser le Bac. Avec l’enseignement modulable et semestriel, ce qui se dessine c’est le contrôle continu ce qui veut dire : fin de l’anonymat, et surtout un BAC qui ne vaut pas la même chose dans un lycée pauvre, et dans un lycée de riches. Et quelle valeur aura-t-il après la diminution du nombre d’heures de cours, dans une classe de 35 élèves ?

Cette déqualification touche aussi le BAC pro que X. Darcos veut faire passer de 4 à 3 ans, au détriment des élèves des classes populaires.

 

Un véritable projet de société de la droite…au service du patronat.

D’un côté, la LRU (2) conduit à l’augmentation des frais d’inscriptions à la fac, fermant encore un peu plus la porte des études supérieures à la jeunesse des classes populaires. De l’autre, la dévalorisation des BAC donc une reconnaissance moindre sur le marché du travail. Deux réformes, une même logique : Précariser la jeunesse. La, Droite mène cette politique là au service du Grand patronat qui ne rêve que de jeunes sous diplômés à exploiter et formater sur des tâches/missions spécifiques. Casser l’école publique c’est aussi favoriser les boites privées de cours particuliers et la formation professionnelle patronale. C’est la même logique de transfert du public vers le privé qui anime la casse de l’école primaire avec la suppression programmée de l’aide spécialisée (RASED), le remplacement de la maternelle par des « jardins d’enfants » privés, etc.

 

Relevons la tête, et contre-attaquons !

La lutte a donc toutes les raisons de continuer ! Malgré la création de sections UMP- lycées, censée contrer le développement des luttes dans les bahuts, la mobilisation s’est installée un peu partout, et continue après l’annonce du report de la réforme des lycées.…

Cette semaine est l’occasion de l’amplifier encore : les syndicats d’enseignants ont déposé un préavis de grève permanent pour appuyer le mouvement lycéen. IL est important d’ores et déjà de se donner rendez- vous pour la rentrée…

Face aux attaques gouvernementales, la résistance s’organise. Le gouvernement a beau, années après années, revenir à la charge, il n’est pas le seul à pouvoir développer un projet de société : de lutte en lutte, par la confrontation avec le pouvoir, par l’apprentissage de la démocratie directe, de l’auto organisation, une alternative peut se construire : celle d’une société autogestionnaire, égalitaire et libertaire. A nous de la faire vivre.

 

1: Jean François Copé dans Le Monde.fr

2: La loi sur l’autonomie des universités votée pendant l’été 2007