Les précaires entrent en lutte !
Sans papiers, sans contrats,... la précarité imposée aux travailleurs et travailleuses immigré-e-s vise à en faire une main d'oeuvre plus facilement exploitable. C'est sans compter sur leur résistance, à Saint Nazaire comme à Buffalo Grill !
Communiqué de presse de la CGT.
Saint-Nazaire, le 21 juin 2007
Travailleurs espagnols et portugais sans contrat de travail
Plusieurs salariés espagnols et portugais de la société JMR, basée à BRAGA (Portugal) sont en grève depuis mercredi 20 juin pour revendiquer le paiement de leurs salaires. Cette société portugaise est sous-traitante de la société française TUFAMA et réalise des travaux sur différents chantiers en France.
Jeudi 14 juin, les 11 salariés portugais et espagnols qui travaillent sur le port de Saint-Nazaire, sur le chantier de montage d’aérocondenseurs pour une centrale pétrochimique du NIGERIA, et deux autres se trouvant sur un chantier en région parisienne, avaient décidé de débrayer pour exiger le paiement de leurs salaires et indemnités de déplacement. Le chantier nazairien, dirigé par la société GEA BTT, repose sur une sous-traitance en cascade. En bout de chaîne se trouve JMR, filiale portugaise du dernier sous-traitant qui effectue le chantier.
Mercredi 20 juin, quatre salariés espagnols et un portugais, n’avaient toujours pas reçu la totalité de leur salaire. Deux d’entre eux n’ont perçu que des acomptes. Ils se sont remis en grève et ont fait appel à la CGT. Ils sont sans contrat de travail ni bulletins de salaire.
Plusieurs d’entre eux avaient été embauchés début mai par JMR dans le cadre de travaux sur le système d’aération dans les souterrains du centre de la DGSE (services secrets) situé Porte des Lilas à Paris. En plus d’intervenir sur ce chantier dépendant du Ministère de la Défense, cette société portugaise effectuerait des travaux sur une prison en région parisienne.
Sur le chantier de la DGSE, les salariés de JMR travaillent 11 heures par jour du lundi au samedi.
Sur Saint-Nazaire, l’amplitude horaire effectuée était de 60 heures par semaine. Depuis le débrayage de jeudi dernier, l’amplitude est descendue à 8 heures par jour.
Logés à l’hôtel, les salariés en grève ne disposent plus de moyens pour subsister à leurs besoins. La CGT a interpellé l’Inspection du travail et le Sous-préfet de Saint-Nazaire.
Devant la détermination des salariés et le soutien apporté par la CGT, la direction de JMR a fait parvenir des contrats de travail non signés et qui ne correspondent ni aux conditions salariales fixées à l’embauche (21 €/ heure indemnités de déplacement comprises) ni aux chantiers sur lesquels ils étaient censés intervenir.
Ce conflit de la sous-traitance, rappelle que les conditions d’application du respect et de l’égalité de traitement des travailleurs ne sont toujours pas réunies en France.
Plus grave encore, l’Etat, une fois de plus, ne se gêne pas, comme lors des travaux du Palais de Justice de Thonon-les Bains (74) en 2005, d’utiliser de la main d’œuvre étrangère non-déclarée via des employeurs sans scrupules, pour répondre à ses chantiers.
La CGT condamne tout moyen visant à opposer les uns aux autres les travailleurs de l'Union européenne au nom de la compétitivité des entreprises.
Face à ces atteintes au droit du travail et à la dignité de la personne, la CGT exige un renforcement de la protection juridique des salariés.
A cet effet, la CGT demande aux pouvoirs publics l’ouverture urgente de négociations pour encadrer la sous-traitance et mettre fin au banditisme patronal.