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Si vous allez à Paris et que vous ne faites pas l'axe historique, vous allez passer pour un blaireau. L'axe en question, orienté est-ouest et situé sur la rive droite, est appelé historique car tous les pouvoirs successifs ont tenté d'apporter leur pièce à cet alignement monumental.
L'axe historique
Bastille - Arc de Triomphe


Ici, on aime bien Nini peau d'chien! Partons de la place de la Bastille (métro 8, 1, 5). Vous observerez que les Français ont coutume de construire à cet endroit des batiments coûteux, prétentieux et symboles d'un pouvoir imbu de lui-même, afin plus tard de les démolir à grands cris. Actuellement, c'est un opéra (notons qu'il existe un autre opéra, le palais Garnier). Les filets qui courrent le long des murs ne sont pas décoratifs, ils servent à empêcher les éléments de maçonnerie de s'écrouler sur les passants (le batiment a pourtant moins de dix ans). C'est ça le progrès, cette-fois ci, on n'aura même pas à se promener avec des têtes au bout des piques et tout le tralala folklorique, ça se casse la figure tout seul!

Sur la place de la Bastille, il y a une grande colonne, dite "De Juillet", érigée ici pour commémorer non pas la révolution, mais les "trois journées" de 1830. Je suis comme vous, j'ignore parfaitement ce qui a bien pu se passer pendant ces trois journées. Des soldes aux Galeries Lafayette peut-être?

Prenons donc la rue Saint Antoine, puis, devant l'église St Paul - St Louis, la rue de Rivoli (qui n'a rien à voir avec des nouilles). Plus loin se trouve un superbe bâtiment, l'Hôtel de Ville de Paris. De l'autre côté de la rue de Rivoli se trouve le Bazar de l'Hôtel de Ville, ou BHV. Notez que c'est aussi le bazar à l'Hôtel de Ville, mais pour d'autres raisons, sur lesquelles je ne m'étendrais pas.

Un peu plus loin, voici la tour Saint Jacques, bel exemple d'art gothique, ancien lieu de départ des pèlerins pour Compostelle. Traversez le boulevard Sebastopol, vous êtes à Châtelet, qui est le centre des transports en commun de Paris (métro 11, 1, 4, 7, RER A, B, D). D'ici, il est possible de se rendre rapidement n'importe où. Mais comme vous êtes courageux, vous allez continuer à pied vers l'ouest.

Un peu plus loin, sur la gauche, un autre grand magasin, la Samaritaine. Un peu après, un grand bâtiment de style ancien, vous avez reconnu le Louvre. Entrons dans la cour carrée (c'est gratuit, mais il n'y a pas grand chose à voir), puis, continuons notre périple vers l'ouest. Deux mots d'histoire du Louvre. C'est une ancienne forteresse médiévale (les soubassements sont encore visibles à l'intérieur du musée) que les rois de France utilisèrent épisodiquement comme palais, y faisant des ajouts chaque fois que les finances le permettaient, d'où l'aspect un peu hétéroclite de l'ensemble, compensé par la symétrie générale du plan d'ensemble. La pyramide de verre, par où l'on entre dans le musée, est l'oeuvre de l'architecte américain Pei. Il en part, aux heures de visite, une queue de touristes, mi-nippons, mi-allemands.

Traversons la rue encombrée de cars de touristes et voici le jardin des Tuileries. Il y avait naguère un palais des Tuileries, à l'est du jardin actuel. En fait, les extensions du Louvre avaient pour but ultime de réunir les deux palais, mais ce grand projet étalé sur plusieurs siècles ne connut que quelques années son aboutissement : les Tuileries brûlèrent entièrement en 1871. A la place donc, un jardin plein de statues de nanas à poil et de types plus ou moins connus (et plus ou moins vêtus). Quelques commerces de boissons et sandwiches divers animent les lieux et attirent les parisiens qui se reposent de la vie trépidante de la capitale autour d'une grande fontaine.

A gauche, le Crillon, un lieu saint. Derrière la grande grille dorée, nous voilà arrivés sur la place de la Concorde. Sur la droite, la rue de Rivoli se termine en arcades qui furent en août 44 le théâtre d'un combat sanglant, opposant un parti de résistants et de français libres à quelques allemands attardés. L'affrontement fut illustré dans le film "Paris brûle-t-il" de René Clément. Quelques plaques commémoratives nous rappellent que ce n'était pas que du cinéma. Sous les arcades interminables se trouvent toute une gamme de boutiques, dont les plus intressantes sont les deux plsu grandes librairies anglosaxonnes que j'ai jamais vues, du côté des tuileries.

Au nord de la place, deux bâtiments jumeaux encadrent la rue Royale, le ministère de la marine et surtout l'hôtel de Crillon, lieu saint entre tous puisque, dans l'Evangile selon Asp Explorer le Toulouzéen, il est dit qu'ici reposa une nuit Sainte Winona de la Resurrection. Recueille-toi, passant.

Evidemment, il est impossible de passer à la Concorde sans voir l'obélisque et son pyramidion doré. Autour, des statues représentant les grandes villes du pays de France, tout ceci est très XIXième. Depuis la Concorde, on a plaisir à voir au nord l'église de la Madeleine, au sud l'Assemblée Nationale, deux façades de temples grecs. A l'ouest, encadrée par deux statues de chevaux, notre destination, les Champs Elysées.

Au fond, l'Arc de Triomphe et, plus loin, la Grande Arche La plus belle avenue du monde (parait-il) est divisée en deux partie, depuis la Concorde jusqu'au rond-point, l'avenue est entourée de parcs et de constructions diverses autant qu'inaccessibles au commun des mortels, telles que le grand et le petit palais, ou plus simplement les jardins de l'Elysée. Après le rond-point, c'est la partie "utile" des champs, avec les boutiques. Notez que les galeries marchandes sur le côté pair ne presentent guère d'intérêt si l'on dispose d'un budget normal. Vous trouverez ici le Virgin Megastore (installé dans une ancienne banque dont on peut voir la chambre forte réaménagée en librairie au sous-sol, station F. D. Roosevelt), la FNAC (attention : uniquement disque, video et jeux), divers bars et restaus (chers) et des cinemas (qui ignorent la signification du mot "réduction").

Plus loin, au-delà de l'Arc de Triomphe, commencec le merveilleux pays de nos amis les rupins. Et l'on constate que nos amis les rupins vivent dans un pays triste et inintéressant, à l'architecture uniforme, dépouvu de commerces et d'animation. Quand on y réfléchit, le XVIième arrondissement a beaucoup de points communs avec les cités-dortoirs des banlieues. Les témeraires qui seraient tentés par cette visite lui trouveront peu d'attraît. Après le périphérique (et une petite trotte quand même), nous voici à la Défense.