Home Page Paris Sous le Catcheur
Paris n'est pas foncièrement hostile à l'être humain, mais encore faut-il connaître deux-trois bricoles essentiels pour la survie. Voici donc quelques trucs à savoir pour éviter de faire trop de conneries.
Guide de survie
le minimum vital


COMMENT SE DEPLACER?

Il très difficile de circuler en voiture dans Paris, et à peu près impossible de se garer. Qu'à cela ne tienne, la RATP, régie autonome des transports parisiens, se fera une joie de vous conduire rapidement à l'endroit de votre choix moyennant une petite obole. Les transports en commun franciliens sont certes denses et bien organisés, mais aussi fort complexes, et il est aisé de s'y perdre. Pas de panique, Asp Explorer va vous guider dans les méandres labyrinthiques de cette moderne Cnossos!

Tout d'abord, il vous faut un plan du réseau. Il suffit pour cela de demander poliment dans un bureau de la RATP. Les bureaux de la RATP sont opportunément implantés dans les stations de métro. Pour trouver la station de métro la plus proche, reportez-vous à votre plan du réseau. Comment? Vous n'avez pas de plan du réseau? Courrez vite vous en procurer un au bureau de la RATP (etc...). Bref, au bout d'un certain temps, vous êtes en possession du petit fascicule ci-dessous.



Il y a 4 moyens de se déplacer dans l'agglomération, qui sont donc le bus, le métro, le RER et le train de banlieue, ce dernier ne nous concerne pas ici. Adoncques, nanti du plan, il vous faut un titre de transport. Selon que votre passage dans la capitale sera temporaire ou définitif, vous opterez pour les tickets à l'unité, les formules touristiques de la RATP, ou bien la carte orange. Cette carte est gratuite et elle vous est remise immédiatement sur simple demande. A vous de coller votre photo et de la remplir. C'est le coupon de carte orange qui est payant. Le moins cher vous donne accès aux zones 1 et 2, vous avez le choix entre le coupon hebdomadaire et le mensuel (plus avantageux).

Il est bon de savoir qu'apparemment, d'après l'interprétation qui peut être faite des règlements de la RATP affichés dans les stations de métro, les zones ne concernent pas le métro. Cela signifie que vous pouvez fort bien vous rendre à la Défense (zone 3) avec un ticket zones 1-2 (je l'ai fait) en prenant le métro ligne 1. Cependant, il est impossible de faire le même trajet par le RER A, car le RER est concerné par le zonage. Etonnant non? Nombreux sont les couillons qui se font piéger ainsi.

Autre piège, dans la plupart des stations de métro, on composte à l'entrée et on sort librement. Mais dans le RER, il faut composter aussi à la sortie. Donc, IL NE FAUT PAS JETER SON TICKET QUAND ON DEBARQUE SUR LE QUAI! Sinon, il faut soit acheter un autre ticket (ce qui est chiant), soit pratiquer le sport préféré des jeunes parisiens, le saut en hauteur par-dessus le tourniquet. Précision du genre "ça va sans dire mais ça va mieux en le disant" : les titres de transports sont les mêmes pour le bus, le métro et le RER. Par contre, on ne composte pas les coupons de carte orange dans les bus. On montre juste sa carte au chauff pardon au machiniste (il n'y a pas de chauffeurs de bus a Paris, il n'y a que des machinistes).

Pour ceux qui en douteraient, le RER est beaucoup plus rapide que le métro car il dessert moins de stations, mais il n'y a que quatre lignes. En outre, pour ceux qui se rendent en banlieue, il faut bien vérifier sur les panneaux lumineux, le long des quais, que le prochain train dessert bien votre station (les plots lumineux correspondants sont allumés). Sinon, attendez le suivant, et priez.

Un mot sur les durées de trajet : les parisiens s'accordent sur le chiffre de 2 minutes entre deux stations de métro. Ainsi, vous débarquez à la gare d'Austerlitz et votre hôtel est porte de Pantin. Un bref coup d'oeil sur le plan du réseau vous convaincra de l'utilité de prendre la ligne 5 car coup de bol, c'est direct. Vous comptez les petites boules figurant les stations, au total 14. Le trajet vous prendra donc théoriquement 28 minutes. Sauf que ça, c'est le trajet brut. Si vous ne connaissez pas les lieux, et si vous avez une grosse valise, il vous faudra 5 minutes pour atteindre le quai. Et là, il va falloir attendre que le train se pointe. En semaine, aux heures de pointe, il n'y a pas plus de 3 minutes entre deux trains, mais un dimanche soir vers 22H... Bref, comptez en moyenne dix minutes entre l'arrivée en gare et l'arrivée dans le métro, 5 minutes pour sortir de la station d'arrivée... au total, 43 minutes. Deuxième exemple, vous désirez fuir au plus vite cette ville pêcheresse, et votre hôtel porte de Saint-Ouen, par la gare de l'Est. Pas de métro direct. Et pas vraiment le choix, seule la ligne 13 passe à proximité. Première option, avec un changement. Vous prenez la 13 jusqu'à Montparnasse, vous changez et vous prenez 4 jusqu'à la gare. Comptons : 12 stations jusqu'à Montparnasse, puis 13 jusqu'à la gare de l'Est, 25 en tout, soient 50 minutes. Ajoutons 10 minutes de trajet jusqu'à la porte de Saint-Ouen, 5 minutes entre la station et le quai de la gare de l'Est... plus le changement à la gare Montparnasse. Il convient de savoir que cette station est très étendue (en fait il s'agit de 2 anciennes stations réunies) et qu'un immense escalier roulant relie les deux moitiés. Et évidemment, les lignes 13 et 4 ne sont pas dans la même moitié, il vous faudra donc dix bonnes minutes pour changer de ligne. Au total, 50 + 10 + 5 + 10 = 1H15! C'est pas la bonne solution. Autre possibilité, prendre la 13 jusqu'à place de Clichy, puis la 2 jusqu'à Barbès Rochechouart, et enfin la 4 jusqu'à gare de l'Est. Total, 9 stations (18 minutes), mais deux changements. Donc, 53 minutes. C'est mieux, mais long. Troisième solution : prendre toujours la 13 et descendre à Saint-Lazare, utiliser ses pieds qu'on a au bout des jambes pour rejoindre la station Chaussée d'Antin, et là, prendre la 7. Le changement prend environ 15 minutes. Comptons 9 stations de métro, voici un trajet de 18 + 15 +10 + 5 = 48 minutes. On a économisé 5 minutes en marchant quelque peu, c'est pas merveilleux? Mais il y a mieux! Car rien ne vous empêche de prendre le BUS!! Mais oui, prenez le bus PC (petite ceinture) qui fait le tour des portes de Paris, et une fois arrivé à la porte de Clignancourt, prenez la 4 à son terminus. 6 stations (12 minutes) plus 15 minutes de bus, 15 + 12 +10 + 5 = 32 minutes. Un conseil : pensez au bus, c'est parfois bien pratique.

Et maintenant, un exercice d'application. Admirant la tour Eiffel, vous vous faites dérober votre véhicule par un jeune sauvageon venu des banlieues. Qu'à cela ne tienne, vous vous faites fort de rejoindre la Gare d'Austerlitz en moins d'une heure, malgré l'adversité. Cependant, vous avez promis à des amis de leur ramener une photographie de l'Arc de Triomphe! Comble de malheur, le président Chirac inaugure ce même jour le nouveau consulat de la République Populaire Islamique Nationale du Zaboutchistan sur l'esplanade du Trocadero, avec un grand déploiement de petits fours et de ninjas du GIGN qui bouclent le quartier, et notamment les stations Trocadero, Passy et Iéna. Comment faire? (réponse en bas)

MANGER !

Comment on fait pour manger à Paris? Si vous êtes riche le restau s'impose. Chinois, kurde, pakistanais, mexicain, arabe, italien, espagnol, danois, bulgare, grec, malien, polynésien, turc, allemand, sri-lankais, irlandais, monténégrin, japonais, nenets, chthonien, zuben-ubien, il est facile de trouver son bonheur, pour peu que vous ayez quelque argent à dépenser.

Vous avez moins d'argent? Dans les quartiers populaires, moult et moult marchands se feront une joie de vous vendre un épi de maïs grillé, un sandwich, ou une cochonnerie de ce genre.

Pour les courses alimentaires, vous pourrez fréquenter soit l'épicerie de quartier, ou quelque industrieux mahométan se fera une joie de vous vendre de quoi vous sustenter (mais c'est assez cher), soit les supérettes dispersées dans la ville (le choix y est restreint), soit faire vos courses hebdomadaires dans les supermarchés placés opportunément aux portes de Paris (en banlieue donc), en général à côté des bouches de métro.

Vous voulez manger "Titanic"? De nombreux restaurants proposent une cuisine "traditionnelle", qui n'a guère évolué depuis 1912, mais seul le restau intitulé "le transbordeur du Titanic" offre en outre un cadre authentique. Et pour cause, il est installé à bord d'un bateau, le Nomadic, amarré sur la Seine, rive droite, un peu en amont du Trocadéral et de la Tour Eiffel. Ce fier navire...

Are you ready to... Ouvrons ici une parenthèses pour vous instruire un peu d'un autre centre d'intérêt que j'ai, le Titanic. Adoncques, ce fameux paquebot fut construit aux chantiers Harland & Wolff de Belfast (qui existent toujours) pour le compte de la White Star Lines (qui n'existe plus) entre 1910 et 1912, en même temps que son frère jumeau, l'Olympic. Le but de la White Star était d'être la première compagnie au monde à proposer une ligne hebdomadaire entre l'Europe et l'Amérique, et pour ce faire, trois navires identiques, les plus grands et les plus luxueux paquebots jamais construits, étaient prévus (le troisième, le Britannic, eut lui aussi un destin bref et tragique). Cette ligne partait de Southampton, faisait une escale continentale a Cherbourg, puis une autre en Irlande pour prendre des émigrants. Or le port de Cherbourg était alors trop peu profond pour accueillir à quai de tels géants des mers, il fallait donc des transbordeurs, des bâtiments de moindre tonnage pour prendre les passagers au terminal et les déposer dans le paquebot, amarré au large. Deux transbordeurs ont été construits par la White Star pour l'escale de Cherbourg, le Traffic (pour les bagages et les passagers de troisième classe), et le Nomadic (pour les première et seconde classe). mis en service, il desservit l'Olympic avant de transporter les passagers du Titanic lors de son unique escale continentale, dans la soirée du 10 avril 1912. A son bord ont pris place, entre autres passagers fameux, le colonel John Astor, le plus riche noyé du naufrage, et sa très jeune (et très enceinte) épouse. Après ces faits, le Nomadic continua paisiblement ses transbordements pour la White Star, puis, en 1937, il fut vendu, rebaptisé "Ingénieur Minard", et reprit ses rendez-vous avec les paquebots géants. Durant la guerre, le Nomadic fut utilisé comme dragueur de mines, et s'en tira sans dommages (contrairement au Traffic, qui sombra dans des circonstances mystérieuses). L'"Ingénieur Minard" fut racheté, dans les années 60, lorsque les transatlantiques commençaient à se faire rares, et remorqué jusqu'à Nogent par un ferailleur, qui le revendit à un amateur de vieilles coques, qui lui redonna son nom d'origine et lui fit redescendre la Seine jusqu'à Paris. Un bref coup d'oeil à la ligne générale du bateau vous convaincra vite des intentions de l'architecte naval qui l'avait dessiné : faire une réplique miniature des "Olympic Class". La poupe est semblable (en plus petit) à celle qui s'enfonça dans les flots de l'Atlantique un certain 15 avril, l'étrave quasi-verticale reprend la ligne à la mode au début du siècle, et même les couleurs sont celles du légendaire paquebot englouti. A voir, donc.

Corrigé de l'exercice de RATP : Vous laissez tomber la photo et vous courrez jusqu'à Austerlitz comme un dératé, car évidemment, comme à chaque fois que vous en avez besoin, la Régie Autonome des Transports Parisiens est en grève.