Le scandale
par Jean-Christophe Virus
L'affaire
Le 13 juillet dernier, nous recevions à la rédaction une lettre consternante nous signifiant que la commission paritaire du Virus Informe ne serait pas renouvelée sous quelque vague prétexte règlementaire. Après avoir démêlé le fouillis judiciariste, la futilité des remontrances administratives nous apparut dans son ensemble. Il est évident que rien dans tout ce fatras ne justifiait la censure inique dont nous sommes l'objet, et que seule la néfaste volonté d'un pouvoir corrompu pouvait expliquer l'acharnement d'une justice aveugle et de petits fonctionnaires bornés.
Car quoi, est-ce un crime que de dévoiler au public les meilleurs façons de déplomber les systèmes de sécurité? La toute-puissante administration a l'air de le croire. Et que nous reproche-t-on encore? Ah oui, cette histoire de zambiens. Mais on ne va tout de même pas demander leurs papiers d'identité à tous les gens qui traivaillent pour nous quand même. Et s'ils dealent de la coco dans les locaux du journal, ça ne regarde qu'eux. Et voilà qu'ensuite, on fait un amalgame avec cette malheureuse histoire du pensionnat de Saint-Cloadec, où les noms de deux de nos collaborateurs ont étés évoqués, mais après tout, chacun élève ses enfants dans les valeurs de son choix. Après tout, au moyen-âge, il était courant qu'on se marie à treize ans. Enfin, il y a ces morceaux de chair humaine trouvés dans notre congélateur, mais vous conviendrez que n'importe qui a pu placer là à notre insu.
Bref, pas de quoi fouetter un chat. Et pourtant, la presse aux bottes des pouvoirs de l'argent nous comparent déjà à quelque cour des miracles, quelque école du vice.